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vendredi 1 mai 2020

Les premiers couacs des cartes du déconfinement

Les scientifiques se sont plantés dans leurs analyses: le Lot, le Cher, le Gers et la Haute-Corse, stupéfaits !

La carte de déconfinement présente des erreurs: 
le nivellement des statisticiens par le bas  a-t-il contaminé les "savants"?

Une femme observe à la télévision, le 30 avril à Nancy (Meurthe-et-Moselle), la carte provisoire des départements classés rouge, orange ou vert en fonction de la circulation du Covid-19.
Trois cartes: quelle est celle qui s'impose ?
Les réactions indignées se multiplient après la présentation de la carte de déconfinement liée au coronavirus dans laquelle le Lot est en rouge. L'Agence régionale de santé (ARS) qui se signale par ses diktats admet des erreurs. Erreur aussi pour le Cher ou le Gers et doutes pour la Haute-Corse. 
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Carte de la tension hospitalière du jour
Les ARS ont mis quinze jours pour produire des cartes fausses !
Personne n'a relu la copie avec un minimum de sens critique et n'a eu le bon-sens de noter que le Lot ést un cluster invraisemblable. La présentation de la carte provisoire de déconfinement ce jeudi ressemble donc bien à un énorme couac de bras cassés. Les prétentieux du gouvernement - ceux qui "regardent" au lieu d'"étudier" les questions sujets et de régler les problèmespardon, les problématiques  - ont validé le placement de 35 départements en "rouge", provoquant de très nombreuses réactions d'incompréhension et d'indignation, notamment du Lot, un département d'Occitanie qui est plutôt épargné par le Covid-19. La mal-aimée Agence régionale de santé concernée a dû accepter l'humiliation, envoyant un communiqué dans la nuit de jeudi à vendredi, indiquant qu'il s'agit "vraisemblablement" d'une erreur. Même plantage sur le département du Cher, où la préfecture reconnaît une erreur et erreur aussi en Haute-Corse, confirme l'ARS. Va-t-elle apprendre l'humilité ?

Un surévaluation du passage aux urgences pour suspicions de Covid-19

Observateurs pointilleux des protocoles, les ARS travaillent-elles à la louche et au pifomètre? 
ImageCette carte litigieuse a été construite sur le calcul d’un indicateur qui compare le nombre de passage aux urgences pour suspicions de coronavirus et le nombre total de passages aux urgences, explique l'ARS, espérant perdre en chemin les "illettrés". Ces indicateurs chiffrés sont renseignés par chacun des centres hospitaliers partout en France. 

Mais, comme il fallait s'y attendre en macronie, c'est la faute du Lot !
"Une analyse rapide de ces données a conclu qu'un nombre de prélèvements récemment effectués par des services d’urgence lotois avait conduit ces dernières semaines à surévaluer le pourcentage de passages aux urgences pour suspicion de coronavirus par rapport à la réalité. 

L’indicateur retenu au niveau national s’en est trouvé vraisemblablement faussé par le département du Lot." L'ARS assure que "les données imputées par erreur vont être rectifiées dans les centres hospitaliers concernés" pour que l’indicateur calculé pour le Lot le soit de la même manière que dans les autres départements. L’ARS Occitanie a saisi Santé Publique France.

Or, le nombre d’hospitalisations est en baisse dans ce département du Lot (de 27 personnes au 22/04 à 15 au 30/04) et le nombre de personnes hospitalisées en réanimation est passé de 9, le 22 avril, à une seule personne, le 30 avril.

La Haute-Corse également en rouge... par erreur

Troisième carte: synthèse
Ce jeudi soir, l'ARS de Corse avait également publié un communiqué classant également la Haute-Corse en zone à risques: la communauté a vu rouge. 
Le réflexe de l'ARS n'a pas surpris, puisqu'elle met en cause les comptages locaux. "Les modalités de codage par le centre hospitalier de Bastia entraînent une surestimation du nombre de passages aux urgences pour Covid en décalage avec le nombre de cas testés positifs", pouvait-on lire, bien que l'ARS n'ait rien suspecté. "Une fiabilisation et une correction des données interviendront au plus vite," ajoute-elle, se donnant le beau rôle.

La carte de déconfinement a pu surprendre par ailleurs, avec l'apparition d'une troisième couleur surprise qui ajoute à la complexité de la situation: le orange. Olivier Véran le ministre de la Santé, a précisé ce jeudi soir : les "les zones orange sont là où il n'y a pas d'indicateur en rouge mais il y a un indicateur au-dessus des normes et seuils fixés" arbitrairement. 
"S'il y a moins de 6 % [plutôt que 5 ou 7%] des habitants qui vont aux urgences pour suspicion de coronavirus, le département apparaît en vertSi c'est entre 6 et 10 % [plutôt qu'entre 7 et 12%], le département apparaît en orangeEn rouge, c'est lorsqu'il y a plus de 10 %."
Le Gers et le Tarn en orange : deux autres erreurs ?
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Ils ont forcé sur le cahors, vin rouge AOP:
c'est donc bien la faute des locaux...
Les élus et les préfets n'ont pas été appelés à vérifier les données parisiennes.
C'est ainsi que la préfète du Tarn a découvert la carte et s'est étonnée de la catégorie déterminée depuis Paris. 
Plus tard dans la soirée, son cabinet a envoyé un mail précisant : "nous avons recensé une baisse significative de passages aux urgences pour des pathologies "habituelles" qui a permis aux soignants d'avoir une stratégie beaucoup plus offensive sur les campagnes de dépistage et d'avoir donc de plus nombreuses hospitalisations pour suspicions de Covid 19." Là encore, l'ARS s'est laissée aller à une interprétation qui pourrait donc avoir conduit à une surévaluation.

Cet indicateur de passages aux urgences est étrange du fait de la baisse de passages aux urgences globalement remarquée, mais aussi parce qu'il ne prend pas en compte les passages en centres Covid et enfin parce qu'il s'appuie sur des données journalières du gouvernement. 

En toute hypothèse, un département peut être en rouge hier et en vert ce soir et inversement, ce qui rend d'autant plus complexe la prise de décision localement...

L'ARS et Paris ne comprennent toujours pas que la concertation avec les autorités territoriales est nécessaire. D'autant plus que l'Etat centralisateur  se défausse sur les collectivités territoriales pour prendre, organiser et financer les mesures de terrain. Et régler les contentieux...

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