"Cet unanimisme est utile à Hollande pour ressouder la nation", dénonce Luz
Charlie Hebdo dit "vomir" sur tous ses "nouveaux amis" opportunistes: impertinent ou débectant ?
Le dessinateur Willem bave sur les "nouveaux amis" de l'hebdomadaire satirique
"Nous vomissons sur tous ces gens qui, subitement, disent être nos amis", s'emporte un des dessinateurs de Charlie Hebdo, Willem, après l'attentat de djihadistes de France contre le torchon satirique. Dans un entretien au quotidien néerlandais Volkskrant, publié samedi 10 janvier, le dessinateur néerlandais ironise : "Nous avons beaucoup de nouveaux amis, comme le pape, la reine Elizabeth ou Poutine : ça me fait bien rire." Et il ajoute :"Marine Le Pen est ravie lorsque les islamistes se mettent à tirer un peu partout."
Luz leur reproche de faire peser sur leurs dessins un poids symbolique.
Face à l’horreur, le slogan "Je suis Charlie" est devenu l’étendard de la liberté et de la résistance à l’obscurantisme. Le journal communiste L’Humanité a titré en Une: "C’est la liberté qu’on assassine."
Face à l’horreur, le slogan "Je suis Charlie" est devenu l’étendard de la liberté et de la résistance à l’obscurantisme. Le journal communiste L’Humanité a titré en Une: "C’est la liberté qu’on assassine."
Et comme ils ne savent rien mieux que critiquer, Luz, quant lui, s'interroge, quant lui, dans un long entretien aux Inrocks: "Dans un an, que restera-t-il de ce grand élan plutôt progressiste sur la liberté d’expression ?"
Mais surtout, il dénonce le "contre-sens" fait par tous ceux qui brandissent Charlie Hebdo et ses caricatures comme un symbole de la liberté d'expression.
"On fait porter sur nos épaules une charge symbolique qui n’existe pas dans nos dessins et qui nous dépasse un peu. Je fais partie des gens qui ont du mal avec ça", confie-t-il. "Au regard du monde on est un putain de fanzine, un petit fanzine de lycéen", proteste le dessinateur. "Ce sont des gens qui ont été assassinés, pas la liberté d’expression ! Des gens qui faisaient des petits dessins dans leur coin."
Luz est inquiet pour l'avenir du journal
"Au final, la charge symbolique actuelle est tout ce contre quoi Charlie a toujours travaillé : détruire les symboles, faire tomber les tabous, mettre à plat les fantasmes, déplore-t-il. Le symbolisme au sens large, tout le monde peut en faire n’importe quoi. Même Poutine pourrait être d’accord avec une colombe de la paix." Quant à Staline, Mao, Castro ou Chavez ?
A la première conférence de rédaction de Charlie Hebdo après la tuerie islamiste qui a décapité la feuille satirique, Luz s'est inquiété pour l'avenir de son journal, désormais privé de ses figures historiques dépositaires de l'esprit Charlie.
Luz s'inquiète des réactions des abonnés naïfs qui ont cru que les terroristes avaient exterminé des enfants de choeur. Ils vont découvrir qu'ils ont donné leur argent à des anarcho-révolutionnaires qui ne croient qu'en la violence, des dessinateurs qui ne respectent rien ni personne et des journalistes radicaux extrémistes avec lesquels ils n'ont rien en commun.
Le 13 janvier 2015 à Ramallah, pour les caricaturistes palestiniens comme Ramzy Taweel, Charlie-Hebdo va trop loin. "On redevient alors de dangereux provocateurs qui font fermer des ambassades et terrorisent les Français de l’étranger," reconnaît Luz.
Le 13 janvier 2015 à Ramallah, pour les caricaturistes palestiniens comme Ramzy Taweel, Charlie-Hebdo va trop loin. "On redevient alors de dangereux provocateurs qui font fermer des ambassades et terrorisent les Français de l’étranger," reconnaît Luz.
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