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mardi 11 juin 2013

Michelin : Montebourg a-t-il déjanté ?

Sapin, nouveau redresseur, réclame une réindustrialisation du site près de Tours
L'improductif Montebourg a-t-il été dessaisi du redressement de l'industrie ?
Suite à la sortie de route de Montebourg, le ministre du Travail s'en est pris mardi à Michelin, qui a annoncé l'arrêt de la production de pneus poids lourds à Joué-lès-Tours (agglomération de Tours en Indre-et-Loire): accablé par une cascade de plans sociaux,  Michel Sapin a exigé de l'entrepreneur une réindustrialisation du site. "Il ne faut pas qu'il y ait un salarié de Michelin qui se retrouve à Pôle Emploi", a décrété Michel Sapin sur France Inter. Mais comme il craint que l'accompagnement des 730 salariés concernés par la restructuration ne soit pas suffisant, l'ancien président de la région Centre (1998-2000 et 2004-2007) a eu une exigence de plus:  "Je veux qu'il y ait une réindustrialisation du site", a-t-il ajouté depuis Bercy.

Le patron de Michelin, Jean-Dominique Senard, a essayé de ramener le ministre à la raison. "Il n'y a même pas de licenciement, il n'y a pas de préoccupation à avoir. M. Sapin le sait, il peut être serein de ce côté-là", a déclaré M. Senard sur BFM Business.
Michelin a annoncé lundi l'arrêt de la fabrication de pneus poids lourds à Joué-lès-Tours et le regroupement en France de cette activité à la Roche-sur-Yon, ce qui va entraîner la perte de 730 emplois à Tours sur 930.

M. Senard a répété que
Michelin "aidera tous les employés" concernés, le groupe clermontois prévoyant d'investir 800 millions d'euros dans ses activités en France.  
         "Nous avons assuré les collectivités que Michelin aiderait à la création de 730 postes dans les entreprises du bassin d'emploi", a indiqué un porte-parole du manufacturier.

Mais les élus locaux, qui ont rencontré la direction du groupe mardi matin à Joué-les-Tours, ne sont pas optimistes
.

"Michelin a tourné en boucle", a regretté le maire de la commune, Philippe Lebreton. "Il nous répète que le plan de compétitivité de l'activité poids lourds aurait coûté 200 millions à Joué, contre 100 millions à La Roche-sur-Yon. Mais ils ne viennent jamais nous voir pour qu'on les aide. Ils ne font pas appel aux PME de la région pour leurs marchés de sous-traitance. Les représentants de la direction semblaient découvrir les lieux et la réalité du territoire où ils sont implantés depuis 1961. Si Michelin est piloté à vue, il faut nous le dire", commentait l'élu PS.
"Nous avons demandé à Michelin de renforcer l'activité industrielle", a déclaré le maire de la ville, qui a refusé le mois dernier une proposition du manufacturier. "Ils sont venus nous proposer la vente de 7 hectares au profit d'une chaîne d'hypermarchés. Nous avons ce qu'il faut de ce côté-là. Nous voulons de l'emploi industriel, pas de nouveaux magasins qui flingueraient les autres", s'est-il insurgé.

Vers l'épreuve de force

Le président de l'agglomération de Tours, Jean Germain, a souligné que
la région Centre héberge à Orléans le pôle de compétitivité Elastopôle, auquel adhère Michelin.
"Pour l'instant, rien dans l'explication de Michelin ne nous convainc. Sur le critère de l'accessibilité, Tours est au carrefour de plusieurs autoroutes et axes ferroviaires (...) Je ne suis pas convaincu par le choix de La Roche-sur-Yon. Ni par celui de transférer en Espagne des pneus de métro ensuite assemblés en France", a-t-il déclaré.

Du côté des syndicats, l'inquiétude domine. 
"Tout le monde se doute que Michelin, qui veut des usines plus grandes et plus rentables, ne va pas garder un site de 200 personnes", dit Olivier Coutant, secrétaire SUD du comité d'établissement.

La direction de Michelin rencontrera vendredi matin les organisations syndicales pour fixer un calendrier
 "Cette réunion permettra de fixer un calendrier" de négociations, a précisé une porte-parole. Elle se tiendra au siège du groupe à Clermont-Ferrand, en amont d'un comité central extraordinaire prévu le 26 juin. Elle comptera les quatre syndicats représentatifs, la CGT, la CFDT, la CFE-CGC et SUD.                

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