Sans-papiers : expulsions ou régularisations ?
La presse est partisane, nous le savons tous, sauf que Pasidupes ne l’accepte pas. Le choix des termes n’est pas anodin, sur ce sujet comme sur les autres. Est-il indifférent de parler du nombre d’ « expulsions » ou de « régularisations » ?
Les journalistes se positionnent au moyen des mots et par l’ entremise desquels ils agissent insidieusement sur les esprits de leurs lecteurs. Ici, « expulsions » instille la notion négative de d’exil, d’expatriation ou de bannissement, et par conséquent de faute, ce qui n’est pas faux en soi : faute il y a, au regard de la législation du pays d’accueil, ou plus exactement du pays infiltré. Qui n’a pas choisi d’accueillir. La notion positive de « régularisations » pose en revanche le problème dans toute son exactitude, car il souligne le caractère généreux du réglement du problème.
Il arrive que l’option politique du journaliste, ou de l’agence de presse, éclate clairement : Nicolas Sarkozy s'est engagé à publier le 24 juillet le nombre exact des familles sans papiers régularisées ou expulsées afin que le sort des enfants scolarisés soit réglé "avant la rentrée scolaire". Sarkozy est le destin qui frappe ! Et la loi, c’est quoi, dans un pays de droit, pour une presse républicaine et démocratique ?…
Mardi 18 juillet, la presse rapporte que celui qui fait appliquer la loi votée -plutôt que celui qui nous est présenté comme un démiurge-, a précisé sur Europe 1 qu'il envisageait "quelques milliers" d'expulsions d'immigrés sans papiers et parents d'enfants scolarisés, sans préciser le nombre de personnes susceptibles dans le même temps d'être régularisées : peut-on sérieusement écrire que « quelques milliers » est une précision ? Inverser les propositions aurait-il eu un impact différent ? Ecrire que le ministre envisageait « quelques milliers » de régularisations aurait-il été plus positif ? Ce n’était sans doute pas l’objectif de cette radio. D’ailleurs, la radio possède-t-elle elle-même des informations sur le nombre des « adolescents " clandestins qui seront expulsés parce qu’ils n'ont pas de liens avec la France, c'est à dire ceux qui sont arrivés après l'âge de 15 ans, après le début de l'année scolaire ou qui essaient de profiter d'un effet d'aubaine",.
Une fois le ver introduit, il est néanmoins ajouté une précision utile au bon jugement des intentions humanitaires du ministre et glisse qu’il a adressé le 13 juin aux préfectures une circulaire prévoyant six critères susceptibles de bénéficier aux parents d'enfants scolarisés si ces derniers refusent les aides au retour volontaire. Dans son immense générosité, à laquelle il sera certainement rendu grâce, la France aidera à repartir les récalcitrants qui se sont imposés sur son territoire.
Il en sera de même -selon les termes des lois internationales- pour "tous les étrangers qui dépendent de la convention de Dublin", laquelle prévoit qu'une famille voulant bénéficier du statut de réfugié politique attendent de connaître son sort dans le pays où elle a déposé son dossier.
Le lundi 24 juillet, Nicolas Sarkozy a prévenu qu'il entendait "refermer la parenthèse" des régularisations des familles d'enfants scolarisés sans papiers "à la fin de l'été", avec à la clé 6.000 titres de séjour accordés 'selon lui' ('selon lui', selon l'organe de presse, est-il nécessaire, si on n'est pas partisan?...). Un chiffre qui provoque la colère de la gauche, des associations comme de l'extrême droite, commente la source.
Le langage du Ministre de l’Intérieur n’est donc pas celui des journalistes qui imposent un terme plutôt que l’autre pour des raisons idéologiques et partisanes et non pas linguistiques. Nicolas Sarkozy n’a pas seulement un vocabulaire plus riche et légal, mais emploie ces termes pour ce qu’ils veulent dire et non pour ce qu’on doit penser du problème. « Expulsion » exprime une prise de position tendancieuse, alors que « régularisation » rend compte objectivement des faits.
Le lecteur doit-il subir les choix des médias : « expulsions » dans le Nouvel Observateur ou Libération, et les médias pleutres qui n’affirment ni la vérité ni leur opinion face à la propagande de gauche. Restent les ministres qui nous doivent la vérité et nous respectent pour leur part.
L’utilisation du terme propre devrait s’imposer à ceux qui prétendent nous expliquer et nous commenter les faits. Or, nous ne demandons ni explications, ni commentaires, seulement les faits. Hélas, rendre compte de la réalité exige non seulement de l’honnêteté intellectuelle, mais aussi une langue française maîtrisée. Lecteurs, ne comptez pas l’éventail lexical des journalistes : ils sont issus de l’Education Nationale, c’est tout dire… Restez vigilants, car l’honnêteté intellectuelle, ce n’est pas la préoccupation des journalistes. Ils se sont attribué une mission : celle de nous rééduquer, de nous formater. Qui accepterait d’être cloné sur le modèle d’Antoine de Gaudemar ? Attention : ressembler au confus Jean-François Kahn ou au fourbe Jean-Marie Pontaut , tel est-il notre destin ! Sommes-nous destinés à évoluer vers le ver?…
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