Rafle du Vél d'Hiv: 16 et 17 juillet 1942-2006.
Le 17 juillet 1942, sur ordre de René Bousquet, secrétaire général de la police au ministère de l'Intérieur, 13 000 juifs de Paris et la région parisienne, dont 4051 enfants, sont arrêtés dans la nuit par la police française. Ils sont parqués dans la salle de sports du Vélodrome d'Hiver où ils resteront plusieurs jours. Acheminés à Drancy par des trains de la SNCF, ce qui suscitera la demande de sa condamnation par Alain Liepitz (député européen Les Verts, photo), les prisonniers seront ensuite conduits dans les camps d'extermination d'Auschwitz à partir du 19 juillet.
La rafle du Vél d'Hiv' fut organisée par le gouvernement de Vichy sans que jamais les autorités allemandes n'aient donné l'ordre de mettre en oeuvre une telle opération.
La SNCF condamnée pour la déportation des juifs.
Sur plainte du député Vert Alain Lipietz, le tribunal administratif a jugé la société de chemins de fer responsables des transferts vers Drancy -sans pour autant évoquer la notion de complicité de crime contre l'humanité- et l’a condamnée avec l'Etat pour la déportation des juifs: ils devront verser 62 000 euros à l'élu ainsi qu'à son oncle et à sa soeur Hélène, elle-même conseillère régionale (Verts) d'Ile-de-France.
Sitôt la décision rendue publique, Alain Lipietz déclarait que c'est une «victoire historique», tandis que pour Arno Klarsfeld, lui-même juif et fils du fameux traqueur de nazis, c’est une plainte «démagogique et basée sur des arguments historiquement faux», et que la SNCF a décidé de faire appel.
Georges Lipietz, père d'Alain, ainsi que de son demi-frère et de ses deux parents, au printemps 1944 avaient été dénoncés par des voisins à Pau, , avaient passé trois mois dans le camp de transit du nord de Paris dirigé par Aloïs Brunner avant d'être finalement libérés en août. «Quarante ans après, notre père voulut être un des derniers témoins de l'ignominie de l'Etat français», lance le député européen à l'appui de la démarche familiale.
Quant à René Bousquet, secrétaire général de la Police sous l'Occupation et le principal organisateur de la rafle du Vél d'Hiv à la suite de laquelle de nombreux juifs ont été envoyés dans les chambres à gaz, pour des raisons obscures, il est blanchi à la Libération par un tribunal d'exception. Reconverti dans les milieux d'affaires, il va dès lors rendre des services importants à son nouvel ami, François Mitterrand, en finançant une partie de ses campagnes électorales (ainsi Pierre Bergé, ami personnel de l'ancien président et auteur d'une biographie, explique-t-il le lien entre les deux hommes).
L’amitié François Mitterrand- René Bousquet.
Prisonnier en Allemagne au début de la Seconde Guerre mondiale, François Mitterrand réussit à s'enfuir en 1942. Renonçant à la sécurité au sein de sa famille installée sur la côte méditerranéenne, il prend le train pour... Vichy. Comme beaucoup de jeunes ambitieux de sa génération, il entre au service du maréchal Pétain. Il assure un emploi modeste dans un service qui s'occupe de la réinsertion des prisonniers.
Le 16 août 1943, François Mitterrand reçoit la Francisque des mains du Maréchal, avec le n°2202 de cette prestigieuse décoration qui a été remise à 3.000 personnes au total.
Début 1943, prévoyant la faillite du nazisme après la défaite de Stalingrad, le jeune homme met un pied dans la Résistance. Il mène diverses opérations clandestines sous le surnom de Morland. Il bénéficie entre autres de la complicité d'un haut fonctionnaire de la Police, un certain Jean-Paul Martin.
Après la guerre, celui-ci le met en relation avec René Bousquet, secrétaire général de la Police sous l'Occupation et principal organisateur de la rafle du Vél d'Hiv, à la suite de laquelle de nombreux juifs ont été envoyés dans les chambres à gaz.
Pour des raisons obscures, Bousquet, l'ami de Mitterrand, est blanchi à la Libération par un tribunal d'exception.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):