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jeudi 29 octobre 2015

Des magistrats "pervers", "psychopathes": et si Guaino parlait au nom de justiciables ?

L'ancien conseiller de l'Elysée sait de quoi il parle

Henri Guaino a prononcé un réquisitoire sans complaisance contre les magistrats
 partisans qui harcèlent en se murant derrière la loi.
figarofr: Le député des Républicains, Henri Guaino (Yvelines)
Mercredi lors des questions au gouvernement, le député des Yvelines s'est lâché, surprenant les amateurs de langue de bois. Contrairement à ce qui se lit, il ne s'est pas livré à "une violente critique du monde de la justice," dans son ensemble,  mais de certains qui ternissent l'image de la profession par leur militantisme, comme dans nombre d'autres. Or, si on peut s'en prendre aux avocats, dénoncer les agissements d'un petit nombre est tabou, renforçant leur sentiment d'être au-dessus des lois, du fait de leur liberté d'interprétation des textes et de leur indépendance attachée à la séparation des pouvoirs, un principe constamment pris en défaut.

Sa condamnation, la semaine dernière, en est un exemple
Economiste tour à tour chargé de cours à l'ESCP Europe et à l'École normale supérieure de Saint-Cloud (ENS), chargé de mission à la direction du Trésor au ministère des Finances et adjoint au secrétaire général du Club de Paris, puis maître de conférences à l'IEP de Paris et conseiller-maître à la Cour des comptes depuis septembre 2006, sa parole libre porte, mais en fait une cible privilégiée des sectaires de la majorité actuelle qui lui font payer d'avoir été conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, président de la République.
C'est ainsi à 2.000 euros d'amende qu'il a été condamné pour outrage au juge Jean-Michel Gentil. Alors que les avocats finissaient une grève, l'élu des Républicains (LR) a ciblé les "juges infâmes qui rendent des jugements iniques". "Ces comportements deviennent habituels." Non sans malice, mais avec peu de respect de la vérité, la plupart des media ont aussitôt étendu à tous ce qui s'adressait à quelques hyper-actifs.

Guaino a motivé ses griefs.  
"Écoutes incontrôlées,
perquisitions sans raison, 

violations du secret de l'instruction, du secret professionnel des avocats,

instrumentalisation de la presse, 

instructions à charge, 
mises en examen injustifiables, 
mépris de la Constitution, mépris de la loi, mépris des victimes, 
abus de pouvoir". 
Autant d'éléments déjà soulevés par plusieurs personnalités d'opposition, notamment du fait de la succession d'affaires qui visent Nicolas Sarkozy, sur la base de simples soupçons et sans preuves qui aient jamais permis une seule condamnation "Voilà le visage d'une justice qui ne mérite plus son nom", a commenté l'ancien conseiller élyséen qui dit "s'inquiéter pour nos libertés".
En septembre 2014, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné la France pour avoir conservé les données d'infractions classées sans suite dans l'ancien fichier des infractions constatées (STIC), objet de nombreuses critiques.La CEDH a estimé qu'il s'agissait d'une violation du droit au respect de la vie privée. Le plaignant avait été placé en garde à vue en 2008 à la suite d'une violente altercation avant d'être libéré puis convoqué pour une médiation pénale. Celle-ci se solda par un classement sans suite de l'affaire.
Si on demande à Me Eric Dupond-Moretti si notre pays est toujours "le pays des droits de l'Homme", l'avocat affirme que le France est "le plus condamné par Strasbourg, juste derrière la Turquie". En 2014, l'Etat français a été épinglé à 17 reprises pour violation d'au moins l'un des articles de la Convention européenne des droits de l'Homme. Elle se classe derrière la Russie, la Turquie et la Roumanie.
Guaino développe.
"L'indépendance de la justice ne donne pas au juge le droit de juger selon ses caprices, ses préjugés, ses rancœurs". "Dans la magistrature, comme partout ailleurs, il y a des gens qui honorent leurs fonctions. Il y a aussi des pervers, des psychopathes, des militants aveuglés par leur idéologie", a dénoncé le député. "Des gens à qui l'ivresse de leur toute puissance fait perdre tout discernement", a-t-il encore mis en garde. Pour l'élu comme pour de trop nombreux justiciables, le corps de la magistrature est "dévasté par le syndicalisme et le corporatisme", allusion au 'mur des Cons' du Syndicat de la magistrature (SM, classé très à gauche et recelant des "juges rouges")
Et le député de s'inquiéter que la gauche fait de ce corps "'une clientèle" électorale.


J.-N. Guérini et Sylvie Andrieux ne sont pas là pour se sentir gênés



Face à ces critiques, c'est le premier ministre qui s'est levé des bancs du gouvernement pour répondre, amaigri, fragile et léger, la garde des Sceaux, Christiane Taubira étant actuellement en Guyane pour des obsèques. "Je ne peux pas accepter dans cet hémicycle les mots que vous avez utilisés", a grondé Manuel Valls. Le premier ministre s'est ensuite perdu dans des considérations sur la "séparation des pouvoirs" dont il s'est fait le garant (!) et qui impose "le respect de l'indépendance, des hommes et des femmes qui font la magistrature" et ce au nom "des valeurs de la République". Sauf que la réalité dépasse la fiction des textes, comme le souligne la CEDH. 


Dans une réponse brève, et alors que la majorité présidentielle s'était levée au signal pour fustiger Henri Guaino, l'irascible Manuel Valls a "conjuré" l'élu LR sur un ton paternaliste: "Abandonnez ce discours, reprenez vos esprits et revenez sereinement dans le cadre de la République: le respect des pouvoirs". Autant de notions qui sont précisément bafouées.

Quant aux parlementaires de la majorité, ils ont aussitôt investi Twitter.Pour le célèbre Yann Galut (aile gauche du PS), qui ne se pose pas de questions, "le député Guaino pète les plombs en direct". "Charge inadmissible et incroyablement violente de Guaino contre les magistrats. Même les députés (de droite) regardent leurs godasses", a imaginé le député EELV de Paris, Denis Baupin, époux Cosse Emmanuelle.
Remis de son malaise de 2012,
Patrick Vignal (PS, élu du vertueux département de l'Hérault) s'est dressé en procureur général, contestant le vote républicain des citoyens,: "Que fait un élu comme Henri Guaino dans cet hémicycle ?"
Ce Vignal (ci-contre) n'a-t-il pas été témoin de la "pizza connection" du sénateur Robert Navarro ?  Proche de Hollande et de Georges Frêche, R. Navarro, exclu du PS, est mis en cause dans un dossier d'abus de confiance, touchant aux frais de fonctionnement de la fédération PS de l'Hérault. Il lui est notamment reproché des frais de bouche élevés et injustifiés à la charge du parti, avec plus de 40.000 euros dépensés dans une pizzeria en moins de trois ans.

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