Hollande, pitoyable sur France 2.
On peut estimer que revenir sur la prestation de François Hollande, dans l’émission d’Arlette Chabaud de vendredi 8 juin, est une perte de temps : je partage cet avis. Mais dès l’instant où on a pourri toute une soirée, on peut bien distraire quelques instants de sa sieste.
Le p’tit rond a dû laborieusement expliquer que sa compagne ne lui fait pas de l’ombre, puisqu’il est Premier Secrétaire du PS, ce qui dans sa pauvre tête semble lui donner des droits. Il se voit bien dans le rôle de la tortue de La Fontaine, tandis qu’il se laisse stoïquement humilier par son lièvre. Qui lui fera comprendre que ce n’est qu’une fable !
Il s’est ensuite efforcé de nier son favoritisme envers sa compagne. Sans convaincre : pas de répartition des tâches, pas de complot familial, ni de main mise sur le PS par l’un et sur les médias par l’autre.
Interrogé sur le programme minimum du PS, il nous a copieusement saoulés. C’est le PPCD, le plus petit commun dénominateur : il peut s’imposer à tous tellement il est superficiel et se résume à quelques grandes lignes.
Si au moins, aussi minimaliste soit-il, il était innovant. Pas même. Le PS est tellement soucieux d’orthodoxie qu’il est coincé, figé, sclérosé. Il ne risque pas de surprendre. Or, l’arrogant inconscient Jospin, qui avait compté sur son fâcheux bilan, faute de projet, avait propulsé Le Pen au 2° tour. Incapable d’imagination et de réalisme à la fois, le PS brigue-t-il à nouveau le bronze ?
Défaire tout et retourner sur le passé:
-renationalisation à 100 % d'EDF, qui coûterait une dizaine de milliards d'euros : ça c’est du neuf !
-smic relevé à 1 500 euros brut : sympa ; on rasera aussi gratuit ;
-octroi de moyens substantiels à l'éducation en créant notamment un service public de la petite enfance : voilà pour les mamans ;
-garantie un niveau de pensions : et voilà pour les vieux ;
-financement de la construction de 500 maisons de santé : voilà pour les déshérités ;
-PIB relevé à 0,7 % du l'aide au développement dans le cadre de son projet d'immigration "partagée" : et voilà pour les sans papiers. On ne parle pas encore du droit de vote : c’est pour après…
Que des dépenses. On n’a oublié personne. Tout le monde est servi ? Eh bien, non : les paysans sont de la revoyure…
Comment financer tout çà?
-les socialistes veulent remettre en question la baisse des impôts et des cotisations sociales : 25 milliards d'euros de baisse que la droite aurait réalisée ;
-ils comptent atteindre une croissance supérieure d'un point à celle d'aujourd'hui, soit 2,5 % : ils rêvent à voix haute, sans vergogne ni pudeur, pas les Français ;
-les socialistes estiment disposer de "marges": dormez sur vos deux oreilles ! La formule irresponsable et dangereuse est de nature à nous alarmer. Les classes moyennes, la majorité, devrait donc se mettre en alerte…
Le pire, c’est qu’il n’a pas tout dit :
Fabius a réclamé, en plus :
-l'augmentation d'un point de la CSG ;,
-l’extension de la taxe sur les activités polluantes (TGAP) ;
-la création d'une taxe sur le fuel et le kérosène des transports de fret ;
-le prélèvement exceptionnel sur les "supers profits" des entreprises pétrolières ;
et j’en oublie sûrement.
L’avenir n’est pas rose ! Je vous dis tout ? Vous l’aurez voulu…Le projet du PS précise, dans son introduction, qu'il se situe dans une perspective à .."dix ans"; au secours ! Dix ans ? Je me pince !
Avant peu, nous aurons a décider si nous devons nous délocaliser au Mali.
Les intervenants du public lui ont clairement signifié leur ras le bol. Hollande n’a pas compris, à les entendre, que les Français n’ont rien oublié de la période Jospin. Hollande n’écoute pas. Plein des certitudes idéologiques d’un autre âge, il a confirmé à l’envie combien il est emblématique de tous les archaïsmes du PS. Hollande personnifie tout ce que les électeurs rejettent.
Sur le fond, ses propos tiédasses et rassembleurs donnent la nausée : il est depuis si longtemps sur le circuit qu’il ne connaît rien d’autre et, formaté par des conseillers ringards, il parle une langue de bois plutôt chargée de tous les poncifs éculés.
Dans la forme, il se fait aussi des illusions sur sa technique de communication. Chacun aura remarqué que le tartuffe commence par approuver sournoisement ses contradicteurs pour ensuite essayer de glisser quelques idées prêtes à l’emploi : vous avez dû comme moi anticiper ses réponses… Quel ennui! On comprend qu’à un tête-à-tête avec son compagnon Marie-sEGOlène préfère de beaucoup sillonner le pays. Si les Français sont désoeuvrés…Nous compatissons, mais nous n’en voulons pas non plus au coin du feu pendant cinq longs hivers rigoureux.
Vendredi, pendant que Flambi développait des plaques rouges d’angoisse sous les yeux las des Français, elle a appelé à un "socialisme de la confrontation aux réalités": attaque frontale du PS et pavé dans la mare –disons la flaque- de son impavide compagnon. Mais une charentaise au PS et l’autre en dehors, où se situe-t-elle ? Elle ne sait plus où elle habite. On dit que Bayrou serait prêt à la recueillir…
Le bonhomme, revenons-y, s’il le faut, est autiste et on ne le dit pas assez. Mais c’est fait, on a constaté. Le P’tit-Rond est resté prisonnier de ses habitudes langagières et, au-delà des mots creux, s’est révélé insensible aux difficultés des pauvres gens, fermé aux plaintes d’une travailleuse digne en recherche d’emploi, sourd au signal d’alarme d’une travailleuse sociale, indifférent au quotidien harassant d’une femme de la police et au descriptif des conditions de travail des enseignants victimes, comme leurs élèves, de textes laxistes qui les exposent à la critique et à la violence. Le premier secrétaire, selon lui, candidat naturel du PS, n’est pas apte à "la confrontation aux réalités." Tant pis : on s’en remettra !
Allumé par le public visiblement irrité de subir les mêmes rengaines,
cassé par Michèle Aillot-Marie qui lui a mis sèchement le nez dans son bilan socialiste,
il fut plié par le camarade Olivier Besancenot (LCR), qui lui a fait, pour (en) finir, un joli paquet cadeau.
Tout le monde est pourtant allé se coucher fort abattu. Dans vos prières, avouez-le, vous avez demandé que le retour du PS nous soit épargné. Merci. Que vos vœux soient exhaussés !
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