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jeudi 13 juin 2013

Justice: la Tunisie apprend pudeur et respect aux Femen

Trois féministes condamnées à 4 mois de prison ferme

Les ultras avaient manifesté seins nus dans la capitale tunisienne
Arrêtées le 29 mai, elles comparaissaient pour "atteinte aux bonnes moeurs et à la pudeur" et risquaient jusqu'à six mois d'incarcération. Les deux Femen françaises Pauline Hillier et Marguerite Stern (23 et 27 ans), ainsi que leur consoeur allemande Joséphine Markmann (19 ans), ont été condamnées à quatre mois et un jour de prison ferme ce mercredi par le tribunal de Tunis.

L'action  visait à réclamer la libération d'Amina Sbouïa
Cette Femen de 19 ans arrêtée à Kairouan (sud de Tunis) dix jours plus tôt avait participé à une manifestation anti-salafiste et toujours en détention provisoire.
 
Après quatorze jours déjà passés derrière les barreaux en détention provisoire, les activistes "sextrémistes" craignaient de voir leur procès à nouveau reporté, comme ce fut le cas la semaine dernière

Mais elles ne s'attendaient pas à une telle sentence. Maîtres Patrick Klugman et Yvan Terel, leurs avocats français réclamaient "de manière claire et absolue la libération de (leurs) trois clientes".
"La brutalité de cette sentence augure du climat de violence dans lequel va se dérouler le procès de la tunisienne Amina", s'insurge Inna Shevchenko, porte-parole des Femen, avant d'ajouter : "Trois européennes, condamnées à de la prison ferme pour des démonstrations topless en faveur de la paix [sic], reste un terrible message envoyé au monde. Cette condamnation démontre une fois de plus que le Printemps Arabe a été confisqué par les islamistes. Mais rien ne nous arrêtera, notre action va devenir encore plus forte", prévient la Femen ukrainienne .

Une première provocation seins nus des Femen dans le monde arabe

"Alors que nous espérions une mesure de clémence, nous ne pouvons que regretter la sévérité de cette peine", a pour sa part concédé le Quai d'Orsay.
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a également déploré "la sévérité" de la justice tunisienne, et précisé que les deux militantes françaises continueraient à "bénéficier de la protection consulaire" en Tunisie.


Les Femen ont revendiqué leur action

De fait à Tunis, dès l'ouverture de l'audience, vêtues d'un sefsari, le vêtement que doivent porter les femmes justiciables en Tunisie,  les activistes, ont revendiqué leur action. "Dévoiler nos seins n'est pas fait pour créer une excitation sexuelle mais il s'agit d'une forme de militantisme", s'est défendu Marguerite devant les magistrats. 
De son côté, l'Allemande Joséphine a laissé entendre qu'elle était prête à recommencer si cela était nécessaire. "Je me réjouis de chaque opportunité pour exprimer mes positions politiques", a-t-elle répondu au juge qui l'interrogeait sur ses intentions de récidive.

Profanation de N-D de Paris
par les extrémistes hystériques
De leur côté, les avocats de plusieurs associations islamiques présentes lors du procès ont fustigé la manifestation dénudée des Femen. "C'est l'islam qui honore la femme et lui offre sa liberté et non le fait de se dévêtir", a critiqué l'un des avocats, Me Slah Khlifi. 
Un autre, Me Monaam Turki, a estimé que l'action des trois féministes pouvait être qualifiée de "tentative d'atteinte à la sûreté de l'État", pour lequel l'article 71 du code pénal prévoit un an de prison. "Une femme libre préfère être affamée que de manger grâce à ses seins", a lancé un autre avocat, citant un proverbe arabe.

VOIR et ENTENDRE les Femen protester devant l'ambassade de Tunisie:


Femen et avocats mobilisés


Caroline Fourest manifeste ici,
seins nus, pour Amina.
Femen étant un réseau internationalplusieurs actions ont eu lieu en Europe ce mercredi pour réclamer la libération des trois activistes. A Bruxelles (Belgique), elles ont manifesté devant le Parlement européen et devant l'ambassade de Tunisie à Madrid (Espagne). Seins nus, en short, et coiffées d'une couronne de fleurs comme à leur habitude, les militantes solidaires portaient des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire "prières pour les féministes" ou "le combat est un droit".



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