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vendredi 10 novembre 2017

Altice : Patrick Drahi, acheteur compulsif ...à crédit, ne peut plus rembourser

Le vent tourne : SFR, BFM-RMC, le groupe l'Express et Libération dans la tourmente

L'entrepreneur a démissionné le 
directeur général d'
Altice, maison mère de l'opérateur télécoms SFR

L'annonce d'une vaste réorganisation de sa direction n'a pas surpris dans le milieu, jeudi soir. Patrick Drahi tente de reprendre le contrôle du navire en perdition, après les inquiétudes manifestées par les investisseurs.

Le Franco-libanais, fondateur et actionnaire de contrôle d'Altice, n'occupait plus de rôle de premier plan dans l'organigramme de sa holding, mais va devoir prendre la présidence du conseil avec pour objectif de superviser la stratégie du groupe et son exécution, en particulier en France où se concentrent les difficultés.
Michel Combes, en poste chez Altice depuis 2015, est remplacé par le bras droit de Patrick Drahi, Dexter Goei, qui dirigeait jusque-là les activités d'Altice aux Etats-Unis.

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Alain Weill devient incontournable en ajoutant la fonction de PDG de SFR à celle de directeur des activités media d‘Altice, précise Altice dans un communiqué, tandis que le directeur financier Dennis Okhuijsen assume la direction générale d‘Altice en Europe. 
Armando Pereira, le tailleur de coûts de Patrick Drahi, est, quant à lui, désigné directeur des opérations d‘Altice.
"Les nouvelles direction et structure de gouvernance sont conçues pour mieux mettre en place la stratégie d‘Altice, faire en sorte que le management réponde plus clairement de ses actes et améliorer les performances opérationnelles et financières du groupe”, déclare Altice dans un communiqué.

La débâcle financière

Ces annonces sont la conséquence de la chute en bourse du titre Altice, tombé jeudi à son plus bas niveau depuis près de deux ans, signe de l‘inquiétude persistante des investisseurs depuis la publication, vendredi, de résultats trimestriels jugés décevants.
Le titre a perdu 34% depuis vendredi et plus de 54% depuis le 9 juin.

Michel Combes, qui assumait la direction générale d'Altice et de SFR (et Numericable), paie les difficultés du groupe à stopper la fuite de ses abonnés en France en dépit de lourds investissements dans le déploiement du très haut débit et les contenus.
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Selon plusieurs sources, il a également pâti de sa difficulté à trouver sa place dans l'organisation d'Altice et de ses difficultés à s'entendre avec plusieurs pointures du groupe, pour certains compagnons d'aventure de longue date de Patrick Drahi. "Michel Combes ne fait pas partie du petit cercle, ce qui est un problème sachant que c’est un groupe qui fonctionne dans une logique de clan, de famille", raconte-t-on dans l'entourage de Drahi.
La démission du dirigeant, passé précédemment par Alcatel, Vodafone et France Télécom, a été officialisée jeudi, précise Altice dans un communiqué.

Depuis sa prise de contrôle par Altice, SFR, numéro deux du mobile en France, relégué à la troisième place dans le fixe derrière Free (Iliad), a perdu plus de 1,6 million de clients mobile et plus d‘un demi-million d‘abonnés fixes.

Avec le départ de son homme de confiance, l'entrepreneur Patrick Drahi envoie un signal fort, notamment en direction des marchés, de sa prise de conscience de la nécessité de résoudre le problème français.
A la présidence du conseil, Drahi aura pour mission de "déterminer la direction stratégique, opérationnelle, commerciale et technologique du groupe, et son exécution,  en particulier SFR", qui réalisait l'essentiel de chiffre d'affaires en France - tout en étant exilé fiscal au Luxemburg, puis à Amsterdam - précise ainsi le communiqué.
En 2014, alors qu’il étaitt ministre, Montebourg tacla Drahi et des enquêtes fiscales furent diligentées par Bercy."Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d’Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la reine d’Angleterre, et lui-même est résident suisse ! Il va falloir que M. Drahi rapatrie l’ensemble de ses possessions, biens, à Paris, en France."
Résultat de recherche d'images pour "drahi Macron"Drahi aura pour bras droit Dexter Goei, nouvel homme fort d‘Altice, qu‘il connaît de longue date et avec lequel il a remporté la bataille pour le rachat de SFR face à l‘industriel français Martin Bouygues. Ancien banquier d‘investissement à JP Morgan,puis Morgan Stanley, le dirigeant américain, entré en 2009 chez Altice, a supervisé avec succès la mise en Bourse des cablo-opérateurs Suddenlink (américain) et Cablevision rachetés par Altice aux Etats-Unis.
Il conservera ses fonctions aux Etats-Unis et assumera par ailleurs des fonctions centrales au sein du groupe.

Le tandem devra relever le défi de ramener la stabilité chez SFR, confronté à une valse de ses dirigeants depuis plusieurs années, tout en réussissant son pari de faire revenir ses abonnés grâce à une qualité de réseau restaurée et une offre de contenus enrichie.
En 2016, en autorisant le rachat de SFR, le ministre Macron a fait d’une pierre deux coups. Cette opération se révèle en effet particulièrement juteuse pour le clan Macron, puisque la banque d’affaires qui se charge de cette vente n’est autre que la banque Lazard. La banque Lazard est dirigée en France par Mathieu Pigasse, propriétaire du journal Le Monde et soutien essentiel de la campagne d’Emmanuel Macron. Les banques d’affaires toucheront de l’ordre de 260 millions d’euros de commissions sur ce deal.Si on veut moraliser la vie politique et éviter les conflits d’intérêts, est-il vertueux que le patron d’une banque qui est aussi patron de presse soutienne un candidat dont la décision lui a rapporté autant d’argent ?
Sans compter que SFR est (co-)propriétaire de Libération, du groupe l'Express (L'Express, L'Expansion, L'Étudiant., etc..) et de NextRadioTV créé par Alain Weill. 
Résultat de recherche d'images pour "drahi Macron"Or, celui-ci en est l'actionnaire principal de ce dernier à hauteur de (51 %) et les difficultés de SFR, dont il est actionnaire (49%), pourraient contaminer son groupe, notamment RMC et BFM, soient six chaînes de la TNT. Weill espère retirer les marrons du feu SFR, mais pourrait aussi bien s'y brûler.

Drahi est endetté pour un montant de 50 ...milliards d'euros !
On sait depuis un an, novembre 2016, qu'en deux ans, l'empire de Patrick Drahi, Altice, a doublé sa dette à 49,282 milliards d'euros... C'est, en 2018, quasiment l'enveloppe du premier budget de la Nation (50,6 milliards d'euros, l'Éducation nationale...

mardi 5 avril 2016

Gratuit: le LCI nouveau est arrivé en HD sur la TNT

Sur Canal 26, LCI se veut différent et complémentaire de ses aînées

La chaîne d'info LCI vient concurrencer le monopole de BFMTV et i-télé.

Ce mardi est une journée historique pour le pluralisme de l'information.
La première des chaînes d'info créée en France est désormais accessible à tous gratuitementavec le passage de LCI sur le canal 26 de la TNT, quel que soit l'écran sur lequel vous vous trouvez. 
Pour se présenter, la doyenne des chaînes d'info propose aux spectateurs de découvrir ses équipes en direct sur Facebook, dès 6h du matin, avec une caméra dans les coulisses de sa première journée gratuite. 

LCI a promis de prendre du recul sur l'instant et d'être donc moins "frénétique"
que ses concurrentes, selon l'un de ses deux directeurs généraux, Nicolas Charbonneau.
L'actu "chaude" défilera sur le bandeau en bas de l'écran (en caractères au format peu lisible) et aura droit à un journal complet et un rappel de titres toutes les heures, soit 18 minutes de JT par heure seulement, au lieu de copiés-collés répétitifs et en accéléré, toutes les sept minutes, sur la radio de service public France Info.

Pour l'essentiel, LCI s'est engagée devant le CSA à consacrer plus de temps à la culture, l'actualité internationale ou encore l'économie. La théorie du genre dût-elle en souffrir, LCI sera la première chaîne à se voir imposer la mise en avant d'au moins 30% de femmes en plateau. Le critère de "blonditude" sera-t-il proscrit au profit du "crêpu", en gage de qualité ? Ces engagements étaient la condition du passage de LCI en gratuit, mais BFMTV et i-télé n'ont pas obtenu du CSA que soit imposé à leur concurrent un quota de nains, noirs ou arabes, et de  Blancs 'sans dents' et bien laids.   
La chaîne a aussi annoncé lundi soir qu'elle va diffuser le Quinté+ tous les jours et une série de grandes épreuves de trot et de galop.


Le LCI véritablement nouveau est pour septembre

Lancée par TF1 en juin 1994, LCI s'inspirait de l'américaine CNN, née 14 ans plus tôt. La chaîne a été une pépinière de talents, accueillant à leurs débuts Laurent Delahousse, David Pujadas, Patricia Loison ou Anne-Sophie Lapix.

Elle part de très loin avec son audience moyenne de 0,1%, mais en crypté et ne cache donc pas ses ambitions. 
Face à BFMTV (2,1%), créée il y a 10 ans (novembre 2005), avec tous les avantages simultanés de la TNT, du câble, du satellite, de la télévision par ADSL (IPTV), de la télévision mobile personnelle (sur smartphones et tablettes) et en lecture en continu sur Internet, le handicap de LCI est considérable, mais devrait atteindre 1% d'audience en 3 ou 4 ans, a déclaré lundi au Figaro la directrice de l'information du groupe TF1, Catherine Nayl.
La chaîne égalerait ainsi le score actuel d'i-télé, la chaîne d'info adossée au groupe Canal+.

LCI devra aussi affronter la nouvelle chaîne d'info de France Télévisions, dont on ne connaît pas encore le numéro sur la TNT, mais qui promet elle aussi d'être dans l'analyse plus que dans l'actualité à chaud.

Au matin de son passage en gratuit, les principales nouveautés arriveront en septembre, et des changements se font déjà en coulisses, a précisé l'autre DG de la chaîne, Jean-François Mulliez.
La chaîne n'a toujours pas annoncé de révolution pour son antenne

Deux étages de la tour TF1, au sud de Paris, accueilleront bientôt les 200 journalistes des autres marques d'info du groupe TF1, MyTF1 News et Metronews, sous la houlette de LCI qui deviendra fin août la marque centrale du groupe. L'idée est de "rassembler les forces du groupe" autour du digital, explique Jean-François Mulliez, en s'adossant aussi aux équipes de TF1, plus nombreuses que les 230 salariés de LCI. 
Le groupe devrait investir 20 millions d'euros dans le développement de cette chaîne déficitaire depuis sa naissance. De nombreux départs avaient eu lieu en 2014 après un premier refus essuyé auprès du CSA.

LCI n'est d'ailleurs toujours pas assurée de rester en gratuit.
Le patron de BFMTV, Alain Weill, actionnaire dominant du groupe NextRadioTV (01net, BFM Business, BFM TV et RMC notamment), est un farouche adversaire de son arrivée en gratuit. Il a déposé un recours contre la décision du CSA devant le Conseil d'Etat et attend le résultat pour l'automne. D'ici-là, LCI ne peut donc donner sa pleine mesure. 

La secrétaire d'Etat Myriam El Khomri et Michel Onfray sont les premiers invités, respectivement d'Arlette Chabot et d'Audrey Crespo-Mara. 

samedi 19 décembre 2015

LCI devenue gratuite, BFMTV hausse le ton

La recomposition du paysage politique ébranle les monopoles de l'information

Les Régionales ont rebattu les cartes et les privilèges passés

Alain Weill est-il opposé au pluralisme ?
BFMTV appelle les juges au secours: la bataille de l'info en continu ne se jouera pas que sur les audiences. Les nantis du PAF vont contester devant le Conseil d'Etat le passage en gratuit de LCI, au centre d'un grand projet numérique présenté vendredi par un groupe TF1 lésé, mais patient, fair-play et au bout du compte vainqueur du copinage politique. Ruth Elkrief ne fait plus la bise à Hollande que du bouts des lèvres et ses ongles acérés plantés dans son épaule sanglante. Sera-t-elle licenciée à 55 ans, comme Claire Chazal à 60 ?

En échange, LCI a promis au CSA une refonte en septembre de ses programmes pour proposer davantage de magazines et des sujets plus légers (consommation, santé, nouvelles technologies...).

Elle va aussi accueillir les rédactions du site de TF1 (MyTF1news) et du site Metronews pour améliorer sa visibilité sur internet.
Leurs équipes seront regroupées en un même lieu sous la marque LCI et dirigées par deux patrons, Nicolas Charbonneau, jusqu'ici directeur-adjoint de la rédaction de TF1, et Jean-François Mulliez, le "Monsieur numérique" du groupe, a annoncé vendredi la directrice de l'information, de TF1 Catherine Nayl.

"Un moment d'émotion exceptionnel", dit son patron Nonce Paolini 

La nouvelle entité comptera environ 300 journalistes (contre plus de 800 salariés à BFMTV) et la direction de TF1 n'écarte pas de nouvelles créations d'emplois. "On veut que ce soit une vraie rédaction totalement bi-media", a expliqué Nicolas Charbonneau.

Pour prendre ce nouveau départ, LCI recevra 20 millions d'euros d'investissements supplémentaires en 2016 et ambitionne de redevenir bénéficiaire en 2019. Mais ces nouveaux projets n'ont pas convaincu la Bourse de Paris où le titre TF1 a perdu près de 4% vendredi.

Très offensive, BFMTV va contester devant le Conseil d'Etat le passage en gratuit de LCI

La décision du CSA a déclenché une levée de boucliers de l'actuel numéro un des chaînes d'info en continu, BFMTV, très querelleuse, ainsi que de la candidate malheureuse à la gratuité, en plus discrète, Paris Première, la chaîne "culturelle" de M6, si tant était que le cinéma représente toute la culture.

La Chaîne Info (LCI) du groupe TF1 sera en effet visible en janvier 2016 sur le canal 26 de la TNT gratuite, le CSA l'ayant finalement autorisée jeudi à devenir gratuite, après une longue procédure et deux refus en 2011 et 2014.

Très remonté contre cette "décision incompréhensible", le patron de BFMTV (groupe NextRadioTV), Alain Weill, a décidé de "lancer une procédure" de recours devant le Conseil d'Etat.
"Le CSA doit veiller à la bonne santé, à l'équilibre financier des chaînes qui existent. Or, à deux, déjà [avec i-télé du groupe Canal+], ça passe difficilement (...); donc à trois [BFMTV, LCI et i-télé], on ne s'en sortira pas bien", larmoie Weill pourtant installé dans la gratuité depuis 10 années qui devraient lui donner une belle avance et un savoir-faire. "C'est le téléspectateur qui sera aussi le perdant, parce que ces chaînes seront appauvries", a-t-il polémiqué, sans crainte de démagogie.

Il pourrait même y en avoir quatre dans le courant 2016. En effet, France Télévisions a également un projet de chaîne d'information publique avec Radio France et France 24. Une de plus pour le service public: tant que ce n'est pas l'Etat qui paie, n'est-ce pas !... Pourtant, il y a quelques semaines encore, l'avenir des chaînes publiques ne semblait-il pas sérieusement compromis par un manque de recettes publicitaires ?  

Le groupe M6 va également saisir le Conseil d'Etat 

Les nantis de gauche sont hermétiques à la nécessité du pluralisme
M6 s'est enrichie, en mars 2014,
de quatre chaînes thématiques
"Je me réjouis pour mon collègue Nonce Paolini, même si les ennuis vont commencer pour lui maintenant, car le CSA fout le bazar dans la télévision d'information: nous sommes le seul pays à autoriser autant de chaînes d'info gratuites, ce n'est pas ce que j'appelle une régulation", s'est insurgé son président Nicolas de Tavernost.

Le patron de TF1 a déploré ces attaques, "parce que ça ne permet pas d'avoir un débat sain, équilibré et intelligent autour de l'information". "Quand je vois les déclarations faites par les uns et les autres, je m'inquiète beaucoup pour l'éthique et la déontologie éditoriale des rédactions qui sont sous l'autorité de ces personnes", a-t-il ajouté. Une allusion notamment à Alain Weill pour qui il dit avoir eu une "pensée émue".

"L'objectif n'est pas de concurrencer Paul ou Jacques mais de bien faire notre métier", a-t-il répété.

Le patron de TF1, qui avait averti à maintes reprises que le passage en gratuit conditionnait la survie de LCI, a pu définitivement écarter vendredi le plan de 148 suppressions de postes qu'il prévoyait en cas de refus du CSA.
La menace serait désormais du côté de BFMTV où Alain Weill a prévenu que son entreprise va "devoir s'adapter au nouveau paysage, aux nouveaux équilibres" et "sans doute réduire les coûts". Il va devoir se mettre à une gestion saine de bon père de famille. Alain Marschall, Jean-Baptiste Boursier, Jean-Jacques Bourdin et Ruth Elkrief devraient pouvoir sans dommages consentir à des gels de salaires.
Dernièrement Weill avait chiffré  à "une centaine" les licenciements à BFMTV si LCI passait en gratuit, mais il se trouve que LCI embauche.
 
Reste que Catherine Nayl devra faire une véritable offre pour que le pluralisme fasse son arrivée dans l'information télévisée: les lecteurs pourraient apprécier. 

vendredi 2 octobre 2015

Le magnat de la presse Patrick Drahi ébranlé par une étude de Goldman Sachs exploitée par Xavier Niel

Drahi aux petits oignons dans Challenges (groupe L'Obs) 

Une note de la banque d’investissement américaine visant P. Drahi a fuité vers son rival  X. Niel
La rivalité Xavier Niel vs. Patrick Drahi s’envenime
Challenges dit se l'être procurée et explique pourquoi l’actionnaire de Numericable-SFR doit arrêter ses acquisitions, alors qu'en juillet dernier encore l'homme d'affaires Patrick Drahi, patron du holding néerlandais Altice (SFR, Numericable), poursuivant sa politique d'expansion dans les télécoms et les media, s'est allié à Alain Weill, PDG de NextRadioTV (BFMTV, RMC), pour racheter ce groupe. La cible des propriétaires cumulards et du groupe Nouvel Observateur et du groupe Le Monde est à la tête du cinquième pôle presse magazine français.

"Ces dernières semaines on nous a souvent demandé : 'mais que se passe-t-il avec Altice ?' Nous allons y répondre", avec empressement, écrit l'hebdomadaire économique, propriété du groupe de presse Perdriel - du nom de l'homme d'affaires détenteur des sanisettes et sanibroyeurs - (ou groupe Nouvel Observateur qui détient aussi Sciences et Avenir, magazine mensuel de vulgarisation scientifique et Rue89, site internet d'information générale, de gauche également).

Ainsi débute la dernière étude de Goldman Sachs, datée du 25 septembre, sur le groupe Altice, contrôlé par l’homme d’affaires Patrick Drahi, actionnaire de Numericable-SFR. L'établissement financier Goldman Sachs s'est fait connaître du public pour sa fabrication de produits dérivés financiers pendant la crise des subprimes et la crise de la dette grecque, qui ont contribué à la crise financière de 2007 à 2011. Mais quand il s'agit d'abattre le sulfureux Drahi, il n'est plus question de revenir sur les turpitudes de la banque d'investissements...

D’entrée les signataires de l’étude d’une douzaine de pages avouent avoir été surpris par l’accueil mitigé finalement réservé par le marché à l’acquisition du câblo-opérateur américain Cablevision par Altice (pour 17,7 milliards d’euros). Tim Boddy, Andrew Lee, Abhilash Mohapatra et Nick Brown observent que le marché de la dette d’Altice s’est brutalement tendu avec des taux qui ont grimpé au-dessus de 10% sur certaines lignes. Selon eux, "étant donné les conditions actuelles de marché, Altice semble avoir trouvé la limite de la volonté des investisseurs de financer d’autres acquisitions". Ce qui tombe bien puisque Dexter Goei, le bras droit de Patrick Drahi, dans une interview accordée le 23 septembre à l’agence Bloomberg, a expliqué qu’il allait faire une pause de 24 mois dans ses opérations de croissance externe.

Altice encouragé à accélérer son 'cost-cutting' 
(réduction des coûts !)

Est-ce suffisant pour rassurer les marchés ? Peut-être pas. 
Goldman Sachs estime qu’une tension accrue sur le marché des taux à haut-rendement (high-yield) pourrait bel et bien peser sur le cours d’Altice. Mais la banque d’investissement précise aussitôt qu’Altice n’est pas confronté à un risque de liquidité ou de refinancement et souligne que le marché sous-estime la capacité du groupe à réduire ses ratios d’endettement. Goldman Sachs, graphiques et chiffres à l’appui, démontre que Patrick Drahi a fait la preuve qu’il savait rentabiliser très rapidement ses acquisitions grâce à une science éprouvée du "cost cutting" (merci pour l'envahissement de la langue anglaise).
Elle encourage d’ailleurs Altice a augmenter la cadence: "Nous pensons qu’une réduction plus rapide des ratios d’endettement ("rapid de-levereging": la lecture de Challenges fait l'économie d'un recyclage en langue étrangère) contribuerait à améliorer la confiance des investisseurs et à réduire le risque financier". Une phrase que les auteurs de l’étude ont surlignée. Goldman Sachs attend par ailleurs du top management [pourquoi ne pas dire 'direction générale'?] d’Altice qu’il continue à acheter des actions, comme il l’a fait par le passé, pour "booster" ['amplifier': excusez-moi d'être Français...] le sentiment du marché vis-à-vis du titre.

Alors à la fin, Goldman Sachs a-t-il ou non encore confiance en Patrick Drahi ? 
A priori oui, puisque ses analystes réitèrent leur conseil d’achat. En ce qui concerne les prévisions chiffrées, le résultat d’exploitation (EBITDA) devrait passer de 9,6 à 11,5 milliards de dollars de 2016 à 2019 à périmètre équivalent, avec une dette qui diminuerait sur la période de 44,7 à 37,2 milliards de dollars.

Le cours de l'action revu à la baisse

Mais sur le court terme, l’objectif à 12 mois de la valeur de l’action, qui était de 41 euros, a été revu à la baisse à 37 euros, et même à 32 euros "hors opérations de fusions et acquisitions", ce qui correspond au scénario dorénavant mis en avant par Drahi. 

En conclusion on dira que Goldman Sachs fait toujours confiance à Patrick Drahi et à sa capacité à générer rapidement du cash. Mais un peu moins qu’avant, instille Challenges. Suffisant pour accélérer la baisse du titre qui évolue désormais sous les 19 euros. 
La Bourse a la mémoire longue et chacun a en-tête une autre étude, publiée le 20 mars 2002. Elle émanait du Crédit Lyonnais et concernait Vivendi sous le titre "la fin d’une exception". L’analyste mettait en garde les investisseurs sur les finances du groupe tout en continuant de recommander le titre à l’achat, met en garde Challenges... Quelques mois plus tard, le 3 juillet 2002, Jean-Marie Messier était débarqué de la présidence du groupe. 'Bis repetita placent'? [A Challenges, on maîtrise aussi le latin dans les sanisettes...] "La comparaison avec Messier n'a aucun sens", nous précise, à toutes fins utiles, le porte-parole d'Altice
Les actionnaires majoritaires de L'Obs, Pierre Bergé-Xavier Niel et Matthieu Pigasse, qui ont également pris le contrôle du quotidien Le Monde, en douteraient-ils ? 
Xavier Niel et Patrick Drahi  ne s’apprécient guère  

Le parcours du second est calqué sur celui du premier. 
Xavier Niel, fondateur de Free, est co-détenteur de l'hébdomadaire L'Obs et du quotidien Le Monde. 
Patrick Drahipatron de Numericable-SFR, est  co-détenteur de l'hebdomadaire L'Express et du quotidien Libération. Et leur rivalité ne va pas en s’améliorant…

Selon le journal Challenges, Xavier Niel a vu d’un mauvais œil le recrutement par Drahi de Malo Corbin,  centralien (Lyon) comme vice président pour la Stratégie et le Développement.  Corbin est un ex-banquier de Lazard France, firme elle-même dirigée par Matthieu Pigasse, président du magazine Les InRockuptibles et actionnaire du journal Le Monde et du Huffington Post, site d'information en ligne, et comparse de X. Niel, avec lequel il co-détient les groupes Le Monde et Nouvel Obs).  
Or, par le passé, Malo Corbin avait travaillé avec Xavier Niel sur certains dossiers...

mardi 28 juillet 2015

Troisième fortune de France, Drahi développe son empire de presse sous la protection de Hollande

Drahi et Weill bâtissent le premier groupe multimédia français

Altice continue de faire son marché dans les media français

Drahi avale Weill
Il se rapproche de NextRadioTV, l'un des seuls groupes audiovisuels indépendants de France

Groupe multinational regroupant des câblo-opérateurs, des opérateurs de télécommunications et des entreprises de communications, Altice est un propriété de Patrick Drahi (à 58,50 % en 2015). L'entreprise de droit luxembourgeois et cotée à la bourse d'Amsterdam en 2001 est domiciliée dans un paradis fiscal.

Il a fait fortune en France, puis à l'étranger, grâce à une technique particulière de gestion d'investissements avec effet de levier appelée LBO, consistant à s'endetter fortement pour acheter une entreprise cible, puis la "restructurer" pour en majorer les profits financiers et rembourser les emprunts contractés par ponction sur leur propre trésorerie.

L'empire de Drahi, 51 ans, magnat de la presse
Pour l'instant, ses titres de presse écrite ne seront pas intégrés à la filiale media que pilotera Alain Weill, mais sont destinés à la rejoindre à terme. De quoi créer des synergies intéressantes, estime Nicolas Reffait, du cabinet d'analyses BearingPoint, un intéressé qui travaille pour les deux groupes à la fois: "Le groupe L'Express apparaît faible sur la vidéo, ce qui pénalise son activité publicitaire, et le site BFMTV.com pourrait être meilleur sur l'écrit" et améliorer sa visibilité. Le nouvel ensemble "rapprocherait des activités qui, prises indépendamment, peuvent présenter des perspectives de croissance faibles mais qui, réunies et bien orchestrées, sont réellement prometteuses", conclut-il.
Le personnel doit juste craindre des concentrations et des licenciements.

Le patrimoine de Patrick Drahi est évalué à 28,8 milliards de dollars, mais son endettement n'est pas chiffré... Or, l'endettement vertigineux de son groupe, Altice, suscite de vives inquiétudes.

Ses rachats ou intégrations en métropole dans les Télécoms


  • 2002-2007:Numericable, 
  • Noos, 
    France Télécom Câble 
    et TDF Câble


  • 2014 :
    SFR
    Virgin Mobile France
  • Portugal Telecom 
    l'opérateur israélien Hot
    l'américain Suddenlink, etc...


  • Filiales, dont Numericable-SFR (78 %)

  • Il détient 99 % des réseaux câblés de France.

    Le 21 juin 2015, Altice annonce une
    Offre publique d'achat (OPA) sur Bouygues Telecom pour 10 milliards d'euros: le conseil d'administration de Bouygues Télécom la rejette à l'unanimité le 23 juin.
    En 2014, sa double nationalité agite certains media. Selon Challenges, l'avocat de Patrick Drahi a déclaré que son client possède exclusivement la nationalité israélienne et qu'il a demandé la perte de sa nationalité française.

    Ses rachats ou intégrations en métropole dans les media 
  • Libération
  • ,

  • Groupe l'Express (Studio Ciné Live,
  • L'Express, L'Expansion,... 
    du groupe groupe belge Roularta)

  • groupe
  • Altice Media Group

    Devenue la première chaîne d'information en continu,
     BFMTV est principalement détenu par Alain Weill.
    L'aventure NextRadioTV commence avec l'acquisition de la radio nationale RMC par le groupe NRJ (et aussi Chérie FM, Nostalgie et Rire et Chansons), le 5 juillet 2000. Mais la loi française interdisant à un même groupe de desservir par le biais de ses différents réseaux radiophoniques plus de 150 millions d'auditeurs potentiels, NRJ Group renonce aussitôt à RMC et le directeur général du groupe NRJ, démissionne de ses fonctions pour racheter la radio RMC et créer Nextradio. En 2002, NextRadio reprend la radio BFM (qui se voulait celle du 'tout-économique" à sa création en 1991; 110 salariés), alors en redressement judiciaire. Jean-Luc Mano était le patron de la station, Ghislaine Ottenheimer, la directrice de la rédaction (avec les signatures de Patrick Chêne ou Daniel Bilalian) et les actionnaires Apax Partners, Dassault, Compagnie financière Rothschild.

    Patrick Drahi et Alain Weill ont conclu un accord de partenariat 

    Il prévoit l'intégration du groupe audiovisuel à la holding de l'homme d'affaires franco-israélien. Les deux entrepreneurs lancent ainsi en France le mouvement de rapprochement entre opérateurs télécoms et diffuseurs, initié aux Etats-Unis par AT&T et DirecTV.

    Après de rapides négociations, les deux patrons, self-made-men quinquagénaires qui se connaissent depuis près de vingt ans, ont annoncé lundi qu'ils lanceraient prochainement une OPA d'environ 595 millions d'euros sur le groupe, soit trois fois son chiffre d'affaires. Elle sera financée principalement par Patrick Drahi, qui poursuit ainsi - sans entrave gouvernementale ni européenne - ses acquisitions en rafales dans les télécoms et les media.



    Dans un premier temps, ces deux outsiders du gotha français des affaires se partageront le capital de NextRadioTV. Mais, d'ici à mars 2019, Patrick Drahi pourra en racheter la totalité et, comme la quasi-totalité des grands media français, NextRadioTV sera ainsi aux mains d'un grand industriel, à l'instar de Le Monde (triade socialiste Niel-Pigasse-Bergé), de TF1 (Bouygues), de Canal+ (Bolloré), Le Parisien et Les Échos (LVMH) ou M6 et RTL (l'allemand Bertelsmann).

    Le virage  de Weill à 180 degrés surprend le milieu

    Patrick Drahi va recruter Alain Weill comme nouveau patron mondial de ses activités media, pour lesquelles il affiche de grandes ambitions. Le fondateur de NextRadioTV va devenir membre du comité de direction du groupe de télécoms et de media Altice, mais pilotera aussi "l'ensemble des activités media d'Altice, en France comme à l'international", au sein d'une filiale dont il sera actionnaire à 24 %. Elle sera chargée d'investir à l'international, "où les perspectives de croissance sont nombreuses", précise Altice dans un communiqué.



    C'est un virage à 180 degrés pour Alain Weill, 54 ans, entrepreneur jusqu'ici très attaché à son indépendance, qui assurait ne pas vouloir vendre le groupe qu'il a créé de toutes pièces en 2000. NextRadioTV regroupe RMC, BFM TV, ainsi que les chaînes RMC Découverte et BFM Business. Mais, malgré des résultats en hausse l'an dernier, NextRadioTV restait fragile, dans un marché publicitaire toujours morose, face à des concurrents comme Canal+, TF1 ou M6 adossés à d'énormes groupes capables de financer leur développement. A la recherche de relais de croissance, Alain Weill vient d'ailleurs de conclure le rachat de la chaîne Numéro 23 pour 88 millions d'euros, une opération suspendue au feu vert du CSA.
    Les analystes ont bien accueilli cette nouvelle concentration socialiste. 
    "Cela permet d'envisager de nouvelles perspectives pour NextRadioTV en lui donnant des capacités d'investissement en France comme à l'international", a commenté Jérôme Bodin, chez Natixis. "Et cela va permettre d'accompagner le groupe Altice dans son internationalisation. On assiste à un rapprochement progressif entre les télécoms et les media, avec la nécessité pour les groupes télécoms d'avoir des contenus exclusifs", a-t-il dit.


    Patrick Drahi poursuit ainsi au pas de charge ses rachats dans les media, pendant que Hollande est encore au pouvoir. Et dommage pour France Télévisions qui va réclamer toujours plus de pub en début de soirée.


     

    mercredi 28 août 2013

    Pluralisme: BFMTV et Canal+ font barrage à LCI sur la TNT

    BFMTV s'oppose à l'arrivée de LCI sur la TNT gratuite 

    La concurrence fait peur aux partisans de la diversité et de la vertu

    C'est bien la peine d'avoir fait élire Hollande si la chaîne d'information du groupe TF1 peut bénéficier d'un amendement qui donnerait au CSA le pouvoir de faire passer en gratuit une chaîne TNT payante.

    Au risque de se révéler stalinien, Alain Weill (BFM Business) estime qu' "il n'y a pas de place pour trois chaînes d'information gratuites". Dans la nuit du 24 au 25 juillet 2013, les députés ont adopté -à la surprise générale- un amendement qui permet le passage en gratuit d'une chaîne TNT payante.

    Cet amendement donne au CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) le pouvoir d'autoriser un tel passage. Il pourrait en effet de mettre fin à une discrimination intolérable en démocratie en permettant à TF1 de faire enfin passer en clair sa chaîne LCI, actuellement diffusée sur la TNT payante.

    Une rivalité qui déplaît souverainement à ses concurrents BFMTV (groupe NextRadioTV) et i-télé (groupe Canal+)
    , déjà diffusées sur la TNT gratuite. Mercredi 28 août, lors de sa conférence de rentrée, le PDG de NextRadioTV et de RMC, Alain Weill, a redit tout le mal qu'il pense de cet amendement assurant le pluralisme.

    "Pas de place pour trois"


    "Il n'y a pas de place pour trois chaînes d'information gratuites", a assuré Alain Weill (BFM Business)"Il n'y a pas de place en France pour trois chaînes d'information gratuites, décrète-il.Nulle part il n'y a plus de deux chaînes", a expliqué le PDG de NextRadioTV, à qui appartient ce site web.
    La vérité est tout autre. En Allemagne, les multiplex sont trois (ZDN, RTL et ProSiebenSat.1) et ont fait l'objet d'arbitrages techniques en faveur du téléspectateur et non du diffuseur et des chaînes: de ce fait, la qualité d'image de la TNT allemande est nettement supérieure à la TNT française, et permet notamment un meilleur taux de couverture et la réception mobile (voitures, trains, piétons, etc). Les groupes NextRadioTV et Canal+ sont responsables de cette disparité.

    En outre, si LCI accède à une diffusion sur la TNT gratuite, cela "n'apportera pas de solution certaine à ses problèmes, assure Weill. Si LCI est en difficulté, c'est parce que LCI a fait un mauvais choix stratégique". Bref, "on passera d'une chaîne en difficulté à trois chaînes en difficultés, on passera d'un malade à trois moribonds. Cela viendrait déstabiliser BFMTV et renforcer TF1.
    On va expliquer au CSA que c'est juste impossible!" polémique le patron hégémonique.

    Autre argument: le passage en gratuit d'une chaîne de la TNT payante "n'est pas anodin. 
    Cela a un impact économique et sur la liberté d'expression. C'est quasiment comme si une nouvelle chaîne était lancée". Pour Alain Weill, c'est donc "un changement trop important pour être effectué via une simple décision du collège du CSA. C'est un sujet suffisamment important pour justifier un appel à candidatures". 
    Alain Weill édicte les règles pour les imposer au CSA
    Toutefois, si une telle possibilité devait exister, Alain Weill souhaiterait qu'elle s'applique uniquement "lors du renouvellement de l'autorisation d'émettre d'une chaîne".

    Aurélie Filippetti fluctue


    La balle est maintenant dans le camp des sénateurs,
    qui doivent examiner cet amendement le 1er octobre. L'attitude qu'adoptera le gouvernement lors du vote est très attendue, car jusqu'à présent Filippetti a balancé, hésitant à assumer le changement...
    br>Le 16 juillet, lors de l'examen en commission, la ministre affirma d'abord être "défavorable" à cet amendement, avançant plusieurs raisons: "il s’agit d’attribuer une nouvelle compétence au CSA, ce qui est plus qu’une modification substantielle. Par ailleurs, les chaînes concernées avaient l’occasion de modifier le statut de leurs chaînes au moment de l’appel à candidatures pour les six nouvelles chaînes de la TNT. Enfin, il convient d’évaluer les impacts de la mesure proposée sur l’ensemble du paysage audiovisuel. Tout cela exige du temps". 

    Mais, une semaine plus tard, Aurélie Filippetti n'exprime plus d'opposition
     lors du débat en séance, et s'en remet "à la sagesse de l'Assemblée". La ministre de la Culture assure alors: "cet amendement peut correspondre à la volonté que nous partageons de mieux prendre en compte l’évolution des équilibres économiques de l’audiovisuel dans les critères de choix du CSA. [...] C’est une très lourde responsabilité que vous souhaitez confier au CSA. J’en prends acte..."