En plein débat sur la loi Evin, cet as de la fiscalité travaillait avec les labos pharmaceutiques
Accusé de fraude fiscale par Mediapart, le ministre délégué au Budget a travaillé pour l'industrie pharmaceutique avant de travailler pour Hollande au gouvernement Z-Ayrault.
Lien PaSiDupes : Mediapart met Cahuzac au défi de porter plainte
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La naissance d'une légende
En pleine campagne pour les législatives de 1997, on dit qu'un jeune homme sauva une femme victime d'un malaise à quelques mètres de lui, sur le marché de Villeneuve-sur-Lot, alors qu'il distribuait des tracts socialistes. Comme le lui impose son serment d'Hippocrate, l'homme se porta immédiatement au secours de la bonne dame, et le médecin la ranima sous les yeux émerveillés du tout-Villeneuve. " Pour le pékin moyen, il est instantanément devenu le bon docteur Cahuzac", persiflent deux anciens proches du député.
Pourtant, la carrière médicale intermittente et tortueuse de Jérôme Cahuzac ne sera pas celle d'un médecin de campagne "normal"
Coopté en 1988 au cabinet du ministre de la Santé par la volonté de Guy Carcassonne, un juriste local, membre du cabinet de Michel Rocard, le chirurgien passe pour un héraut de la loi Évin, intraitable face aux lobbys de l'alcool et du tabac. On raconte que pour devenir conseiller technique au cabinet de Claude Évin, ministre des Affaires sociales des deux gouvernements Rocard de 1988 à 1991, il aurait quitté son poste de chef de de clinique à la faculté de médecine, une fonction dont on n'a pas la preuve qu'il l'ait jamais occupée: il l'aurait rêvée, mais jamais décrochée et en aurait nourri une amertume tenace.
Mais son autre casquette est encore plus mystérieuse.
Conseiller technique pour le médicament, il est à l'interface du ministère avec la très autarcique Direction de la pharmacie et du médicament (DPHM).
Déjà, en 1989, l'empereur castrais du médicament, dans le Tarn voisin, Pierre Fabre, n'avait pas eu à se plaindre de l'action du jeune conseiller technique. Épinglé par la Cour des Comptes, son Maxepa aurait bénéficié d'un traitement maison, grâce à Jérôme Cahuzac, sur consigne du ministre Claude Évin, ex-député de Loire-Atlantique, comme ...Jean-Marc Ayrault. Soit un prix de vente trois fois supérieur à ses concurrents ! À l'époque et en échange, " Le Canard enchaîné " avait évoqué la promesse de Fabre d'implanter une usine dans la circonscription… de Claude Évin. Un "conflit d'intérêts" qui ne fut pas démenti, mais resta impuni.
En 1991, Mitterrand renvoya Rocard
Entraînant dans sa chute Claude Évin et ses camarades. " Jérôme a mal vécu cette fin. Il cherchait à rebondir ", se souvient une ancienne collaboratrice. D'autant que la période coïncide pour le conseiller avec un contrôle fiscal carabiné.
Cahuzac Conseil
Pour rebondir, Jérôme Cahuzac, qui aurait déjà effectué du temps d'Évin quelques discrets extras dans une clinique de chirurgie esthétique, se lance avec sa femme d'alors dans la chirurgie capillaire. De nombreux députés solidaires aideront à l'équilibre budgétaire de la clinique Cahuzac en y faisant restaurer leur chevelure. Bernard Cazeneuve et Pierre Moscovici sont-ils du nombre ?
Proche de Bernard Charles, le député maire de Cahors - notoire courroie de transmission de Pierre Fabre à l'Assemblée -, Jérôme Cahuzac ne coupe pas non plus les ponts avec les labos. Au début des années 1990, c'est en jet privé qu'il se rend avec Michel Rocard à la villa Carla, la tanière de l'industriel à Castres, pour un dîner avec Jacques Limouzy (député UDR de Castres) et Philippe Douste-Blazy (ministre de la Santé, 1993-1995).
Puis, en 1993, il dépose les statuts de Cahuzac Conseil, une société qui travaillera exclusivement pour l'industrie pharmaceutique. En privé, Jérôme Cahuzac reconnaît avoir gagné beaucoup d'argent en officiant comme " conseiller purement technique " de la plupart des labos.Lien PaSiDupes : "Mediapart: le gestionnaire de fortune de Cahuzac en sait long"
Quelle que soit la sincérité des conseils apportés par Jérôme Cahuzac aux laboratoires, il est peu probable qu'il ait pu échapper totalement à une stratégie de lobbying bien rodée : repérer les jeunes pousses prometteuses dans les cabinets ministériels, tisser des liens d'amitié et financiers avec elles dans l'espoir qu'un jour ces personnalités, parvenues aux responsabilités, seront dans les meilleures dispositions à leur égard. Une pratique de plus en plus questionnée dans la perspective de l'encadrement des conflits d'intérêt.
Ce parcours professionnel n'empêchera pas le député Cahuzac de défendre un amendement imposant une taxation supplémentaire sur les bénéfices des labos, en 1998.
L'industrie pharmaceutique ne se montrera pas rancunière
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Ayrault et son gouvernement soutiennent le ministre,
mais Pascal Durand d'EE-LV soutient le journal
mais Pascal Durand d'EE-LV soutient le journal
Député du Lot-et-Garonne, Cahuzac n'aura aucun mal à attirer Fabre et Upsa (un labo agenais) pour financer les associations sportives de Villeneuve-sur-Lot. Cette générosité déclenchera l'ire de la droite, qui accusera publiquement le député de bénéficier des " largesses des labos ". " Cahuzac n'était pas notre favori, nous avions nos propres relais avec les parlementaires agenais ", assure un ancien cadre d'Upsa. Faux !
Un ex-élu de droite lot-et-garonnais se souvient de s'être fait intimer l'ordre, par Upsa, de faire cesser ces accusations. Selon cet élu, le laboratoire ne lui avait pas caché de placer de grands espoirs dans Jérôme Cahuzac.
ce n'est pas le Mexapa mais le Maxepa!
RépondreSupprimerAh dysorthographie quand tu nous tiens!
Mais cela n'enlève rien à la pertinence du billet
Merci de vos soins attentifs: mes troubles coronariens et dysorthographiques sont en bonne voie de guérison, sans creuser le trou de la SS, grâce à vous. Joyeuses fêtes !
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