Le Premier ministre nie tout conflit d'intérêts
Une révélation de Mediapart du magazine Le Point
Usine de fer blanc ArcellorMittal sur la circonscription de Ayrault |
En toute discrétion, Jean-Marc Ayrault a négocié avec Mittal la garantie du maintien de l'activité d'un autre site du groupe [...] qui se trouve dans [s]a circonscription " affirme Hervé Gattegno, rédacteur en chef du Point, ce lundi 3 novembre, dans sa chronique diffusée sur RMC.Lien Le Point : " Ayrault-Mittal, l'accord secret "
Le journaliste n'a pas auto-censuré l'information
Qu'on le condamne ou l'en loue, Le Point révèle que le premier ministre a, selon lui, négocié un accord qui "n'a pas été rendu public", concernant "l'usine de Basse-Indre, tout près de Nantes, qui fabrique des emballages métalliques", "on se demande bien pourquoi..."
L'usine Arcelor Packaging International (44) est spécialisée dans la fabrication d'acier plat pour emballages alimentaires, activité aussi présente à Florange.
En négociant avec Mittal,Jean-Marc Ayrault a visiblement pensé davantage aux 600 salariés de sa circonscription qu'à ceux de Moselle. Le député PS de la 10e circonscription, Michel Liebgott, soutient-il le gouvernement en connaissance de cause ? Et l'ex-députée, Aurélie Filippetti, va-t-elle conserver tout le respect que doit une ministre à son chef du gouvernement ?
Matignon a confirmé à 13 heures que "l’ensemble de ses centres industriels en France", et "notamment Dunkerque, Fos et Basse-Indre" ont bien bénéficié des engagements pris par le groupe ArcelorMittal.
Mais Ayrault assure "qu'aucun de ces sites n’a été privilégié par rapport à celui de Florange".
Interrogé par Ouest-France, le délégué syndical CGT du site de Basse-Indre, Frédéric Gautier, relativise maintenant les difficultés supposées du site, bien que l'usine Mittal y a connu une période de chômage partiel en 2011 à cause de la baisse des commandes. "Nous avons connu du chômage partiel en tout début d’année mais nous sommes maintenant revenus à un travail en quatre équipes, la charge normale du site." "Nos commandes sont garanties aussi pour 2013 à un niveau normal", ajoute .
La gauche régional sert les rangs autour du baron socialiste
Frédéric Gautier, délégué CGT de l'usine de Basse-Indre et représentant au CCE d'Arcelor-Mittal pour la zone Atlantique et Lorraine, multiplie les déclarations pour trouver étonnant que le Premier ministre ait voulu obtenir quelque garantie que ce soit. " Les gros contrats sont signés", a-t-il précisé.
Selon le délégué CGT, "Basse-Indre est l'entreprise dans le secteur du packaging qui a le meilleur coût ajouté en France".
Frédéric Gautier précise que la société emploie 546 personnes en CDI et 150 sous-traitants présents quasiment en permanence sur le site.
Ouest-France, "même si les salariés de Basse-Indre sont solidaires de leurs collègues de Florange, leur situation localement s’inscrit aux antipodes."
L'UMP Valérie Rosso-Debord a demandé des éclaircissements à Ayrault
Lundi, la déléguée générale adjointe de l'UMP écrit: "après le cafouillage de la non nationalisation de ce week-end, il se murmure qu'il y aurait eu avec Mittal un accord secret sur le dos des ouvriers mosellans". "Jean-Marc Ayrault aurait obtenu un investissement de 180 millions d'euros de Mittal et au passage, il a envoyé un camouflet à son ministre du Redressement productif, tout en négociant directement avec Mittal la garantie du maintien de l'activité d'un autre site du groupe: l'usine de Basse-Indre", ajoute l'ex-députée de Meurthe-et-Moselle.
"La question est posée: cette usine basée tout près de Nantes, dans la circonscription de Jean-Marc Ayrault, a-t-elle fait l'objet d'un marchandage au détriment du site de Florange ?", interroge-t-elle.
Le Premier ministre de Hollande dément farouchement
Jean-Marc Ayrault est actuellement affirmatif: "aucun des sites" d'ArcelorMittal"n'a été privilégié par rapport au site de Florange".
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