L'ex-maire PS d'Hénin-Beaumont et la fonction rédemptrice des prisons
Quand Dalongeville ment, il avoue;
ce qui n'est pas à l'honneur de tous les menteurs du PS
Rose mafia de Gérard Dalongeville, aux éditions Jacob-Duvernet, est une bombe qui risque de faire imploser le PS du Pas-de-Calais. Un "système pourri jusqu'à la moelle" décrit de l'intérieur où il est question d'enveloppes pleines de billets, d'emplois fictifs, de surfacturations, de vols d'archives et de rétrocommissions.
Ce changement-là n'est pas non plus pour maintenant...
Dans ce livre choc, "Rose Mafia", l'ex-maire d'Hénin-Beaumont, Gérard Dalongeville, lève le voile sur les étranges circuits de financement d'élus de la fédération socialiste. Lui-même mis en cause par la justice, il refuse d'être le seul à payer: passer à la caisse, mais refuser les factures, telle est la morale des vertueux du PS.
Emplois fictifs, enveloppes de billets données de la main à la main par des dirigeants d'entreprises, doubles facturations, corruption, achat de complaisance d'un magistrat... Dans un ouvrage de 300 pages truffées de détails, à paraître le 23 février (1), Gérard Dalongeville (ci-dessous entre Hollande et Lienemann), ancien maire d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), a décidé de mettre à nu les étranges moeurs de ses anciens amis socialistes.
Un témoignage rare de la part d'un initié sur un "système pourri jusqu'à la moelle", écrit-il, à propos du PS dont François Hollande était le Premier secrétaire. Après être passé huit mois par la case prison - il est mis en examen pour détournements de fonds publics, favoritisme, faux en écriture, corruption... -, l'homme a décidé de tout dire... pour ne pas payer seul.
L'ouvrage guide le lecteur dans les incroyables méandres du financement politique. Et fait brusquement resurgir une époque qu'on pensait révolue depuis l'adoption des lois sur le financement des partis. Mais il faut croire que, dans l'ancien bassin minier où le PS est sans concurrence sérieuse depuis des décennies, les mauvaises habitudes ont perduré.
Une vie d'élu socialiste, faite de dons, surfacturations et vols d'archives...
A écouter Gérard Dalongeville, les flux d'argent empruntent divers chemins sinueux. Parfois, les militants versent des dons en liquide de 100, 500, voire 1000 euros à un candidat socialiste - ou directement à la fédération PS du Pas-de-Calais - qui leur sont aussitôt restitués par virements d'entreprises "amies". En échange, celles-ci disposent de facilités d'accès aux marchés publics.
De façon plus classique, l'ancien maire d'Hénin-Beaumont évoque des surfacturations "de 10 à 15%" récupérées sous la forme de publicité dans les journaux municipaux. Les sociétés Soginorpa, gestionnaire d'un parc de 62 000 logements miniers, et Adévia, principal acteur public d'aménagement, seraient au coeur de ces circuits occultes.
ce qui n'est pas à l'honneur de tous les menteurs du PS
Rose mafia de Gérard Dalongeville, aux éditions Jacob-Duvernet, est une bombe qui risque de faire imploser le PS du Pas-de-Calais. Un "système pourri jusqu'à la moelle" décrit de l'intérieur où il est question d'enveloppes pleines de billets, d'emplois fictifs, de surfacturations, de vols d'archives et de rétrocommissions.
Ce changement-là n'est pas non plus pour maintenant...
Dans ce livre choc, "Rose Mafia", l'ex-maire d'Hénin-Beaumont, Gérard Dalongeville, lève le voile sur les étranges circuits de financement d'élus de la fédération socialiste. Lui-même mis en cause par la justice, il refuse d'être le seul à payer: passer à la caisse, mais refuser les factures, telle est la morale des vertueux du PS.
Emplois fictifs, enveloppes de billets données de la main à la main par des dirigeants d'entreprises, doubles facturations, corruption, achat de complaisance d'un magistrat... Dans un ouvrage de 300 pages truffées de détails, à paraître le 23 février (1), Gérard Dalongeville (ci-dessous entre Hollande et Lienemann), ancien maire d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), a décidé de mettre à nu les étranges moeurs de ses anciens amis socialistes.
Un témoignage rare de la part d'un initié sur un "système pourri jusqu'à la moelle", écrit-il, à propos du PS dont François Hollande était le Premier secrétaire. Après être passé huit mois par la case prison - il est mis en examen pour détournements de fonds publics, favoritisme, faux en écriture, corruption... -, l'homme a décidé de tout dire... pour ne pas payer seul.
L'ouvrage guide le lecteur dans les incroyables méandres du financement politique. Et fait brusquement resurgir une époque qu'on pensait révolue depuis l'adoption des lois sur le financement des partis. Mais il faut croire que, dans l'ancien bassin minier où le PS est sans concurrence sérieuse depuis des décennies, les mauvaises habitudes ont perduré.
Une vie d'élu socialiste, faite de dons, surfacturations et vols d'archives...
A écouter Gérard Dalongeville, les flux d'argent empruntent divers chemins sinueux. Parfois, les militants versent des dons en liquide de 100, 500, voire 1000 euros à un candidat socialiste - ou directement à la fédération PS du Pas-de-Calais - qui leur sont aussitôt restitués par virements d'entreprises "amies". En échange, celles-ci disposent de facilités d'accès aux marchés publics.
De façon plus classique, l'ancien maire d'Hénin-Beaumont évoque des surfacturations "de 10 à 15%" récupérées sous la forme de publicité dans les journaux municipaux. Les sociétés Soginorpa, gestionnaire d'un parc de 62 000 logements miniers, et Adévia, principal acteur public d'aménagement, seraient au coeur de ces circuits occultes.
Une affirmation rendue d'autant plus crédible par la publication de plusieurs rapports très sévères de la chambre régionale de la Cour des comptes. Et par d'étranges vols d'archives intervenus récemment à la mairie d'Hénin-Beaumont ainsi qu'à la communauté d'agglomération d'Hénin-Carvin.
Dalongeville dit avoir les preuves de ce qu'il avance
Le PS aime les riches
L'auteur se fait plus précis lorsqu'il raconte comment un major régional du BTP a versé un chèque de "215 280 euros" à un homme d'affaires peu scrupuleux au titre de dépenses de sponsoring. "L'explication est tout autre, rectifie Gérard Dalongeville, c'est une rétrocommission au profit du PS."
Omerta: le maire PS devait se taire !
L'ancien édile soutient que son ancien premier adjoint s'est rendu en avion au Luxembourg à plusieurs reprises pour blanchir de l'argent et que ces déplacements étaient liés au financement du PS. "Je n'ignore pas la gravité de ces accusations", soutient-il. Et d'annoncer qu'il ne craint pas les procès en diffamation, car il possède les preuves de ses allégations.
Le vertueux PS affecte de garder un sang-froid insolent
Cette bombe éditoriale, en plein coeur de la présidentielle, fera grincer bien des dents, vu le profil particulier de l'auteur, dont le procès devrait s'ouvrir d'ici à la fin de l'année.
Sans ciller et de bonne foi (!), la sénatrice Catherine Génisson, première secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais, déclare à L'Express être "très sereine" et charge Gérard Dalongeville qui a livré nombre de vérités successives à la justice. A la grâce du juge militant ?
"Je crains que le bac ne se retourne finalement sur le cochon", rétorque Jean-Pierre Chruszez, l'un des anciens collaborateurs de Gérard Dalongeville, éreinté dans le livre.
En décembre 2010, la parution dans la presse des lettres que l'ancien maire avait adressées depuis sa cellule à la juge d'instruction Véronique Pair avait déjà mis le feu aux poudres.
Les soupçons de financements occultes mènent à Jean-Pierre Kucheida, 69 ans, inamovible député-maire de Liévin depuis 1981. A l'époque, ce dernier avait réfuté en bloc les "fantasmes" de son ancien protégé.
Lien PaSiDupes : "Corruption dans le Pas-de-Calais: Hollande fait l'autruche "
"Nettoyer les écuries d'Augias"
Des révélations qui ont échappé au site Médiapart...
Bien que qualifiées de "fantasmes", elle sont toutefois jugées suffisamment crédibles pour déclencher l'ouverture de quatre enquêtes préliminaires et, depuis, l'organisation de nombreuses et discrètes auditions et perquisitions d'entreprises par la division nationale des investigations financières de Nanterre (Hauts-de-Seine).
De source autorisée, celles-ci devraient aboutir dans les prochains jours à des gardes à vue assorties de mises en examen pour - à tout le moins - prise illégale d'intérêts. Assigné à résidence dans les Vosges, près de la circonscription du parachuté Jack Lang qui avait souhaité prendre ses distances avec la fédération du Pas-de-Calais, Gérard Dalongeville, 41 ans, élude un peu trop rapidement ses propres responsabilités dans l'ouvrage. Parfois, il se transforme même en Mr Propre: "Il est temps de nettoyer les écuries d'Augias", écrit-il.
Mais de réels accents de sincérité percent dans ce livre thérapie d'un "homme meurtri", lui aussi ''normal' et faible qui avoue avoir tenté un jour, au fond de sa cellule, de se suicider. Le parcours de ce petit soldat du socialisme, enivré par un système "dont on ne peut pas sortir", est édifiant. Le récit de sa première ligne de défense, monté de toutes pièces par ses anciens comparses, sidère tout autant.
L'éditeur a préservé un secret total jusqu'à la sortie de cet ouvrage sulfureux
Sa parution intervient au pire moment pour le candidat François Hollande, mais était-il un moment propice parmi la cohorte d'affaires qui surgissent du nord au sud de la socialie, du Pas-de-Calais aux Bouches-du-Rhône de Jean-Noël Guérini et Sylvie Andrieux, en passant par l'Hérault de Robert Navaro ?
Depuis des années, les socialistes font tout pour donner raison au FN
Marine Le Pen, précisément candidate aux législatives à Hénin-Beaumont et qui ne cesse de dénoncer la "mafia socialiste" ne se plaindra pas que la justice fasse son oeuvre.
(1) Rose mafia, par Gérard Dalongeville. Ed. Jacob-Duvernet, 298 pages, 19,95€.
En fait ce doit être la même chose dans d'autres fédérations du PS, vu le train de vie du PS, qui a donc besoin de sources de financement importantes.
RépondreSupprimerSimplement il me semble que les juges ne sont pas très pressés de sanctionner les délinquants PS.