POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

mardi 6 avril 2010

Presse: du secret des sources à la délation

Pédophilie: France 2 trahit ses indics

La presse vertueuse a-t-elle une conscience ?
Plutôt deux fois qu'une !
France 2 se pose en exemple et peut sans souci dénigrer TF1 (et les autres).
Sans états d'âme, elle livre à la police les noms de ceux qui lui ont fait confiance. « Où est le problème ? », interrogent les « décrypteurs » qui nous expliquent ce que tous seuls nous n'arriverions pas à comprendre de travers.
Passons sur les achats d'émissions du service public à des sociétés privées, puisque la CGT ne trouve rien à redire à cette pratique libérale, bien qu'elle grève les comptes de France Télévisions. Il suffira de glisser un peu plus de pub sauvage derrière les sportifs interrogés comme par inadvertance devant des panneaux publicitaires à des jours et heures de grande écoute.

Il faut ménager Chabalier
Hervé Chabalier et le rédacteur en chef de sa société CAPA (agence de production d'émissions clés en main) ont défendu sur Europe 1 leur choix d’aider la police, au nom de la morale.
Ce ne sont donc pas des « balances » de la Série noire, non !
Ou alors la déontologie est tellement flexible et individuelle qu'elle autorise la délation. Une nouvelle liberté de la presse... Nous assistons en effet aux premiers pas de l'éthique du buzz et c'est un trébuchement de mauvais augure. Défense de tracasser Chabalier, il pourrait repiquer dans l'alcool et ce serait autrement plus lourd de conséquences que l'éducation au respect de la confiance d'autrui.

Plus pourris que les politiques, les journalistes

Les journaleux ont bien mérité la liberté d'expression et leur haute éthique professionnelle justifie chaque jour ce privilège exorbitant de la liberté de la presse qui permet la désinformation et la rumeur. Et maintenant la délation !
Le rédacteur en chef de l'émission a pu soutenir le regard de pédophiles dans des face à face insoutenables et pourtant répétés, mais n'a pas pu « la fermer », tant sa conscience est belle.
Ne serait-il pas plus crédible que ce « journaliste vigilant », soucieux de témoigner des horreurs de ce bas monde, se consacrât à des militants au dessus de tout soupçon ? Un candidat idéal pourrait être le schizophrène Stéphane Guillon, dont Canal+ et France Inter se portent garants de l'équilibre mental, mais qui, au bout du compte, pourrait être retiré de la circulation et livré l'hôpital Ste Anne. En revanche, un reportage sur l'ambiguïté d'un Frédéric Bonnaud serait plus scabreux, puisque malgré la rigueur de sa morale politique, il parvient à se frotter à Elkabach sur Europe 1 ? Que l'exterminator de la presse évite toutefois de s'approcher du psychiâtre radoteur obsessionnel de la bande à Ruquier, le gracieux Gérard Miller, dont l'affectation pourrait amener le moralisateur à une rechute auprès de la police.

Vingt-trois hommes ont été trahis et interpellés
La dernière « livraison » (c'est bien le mot !) du magazine de d'investigation de délation, «Les Infiltrés», sera diffusée mardi soir sur France 2. Il est promis à un beau succès d'audience. La morale et le scandale font bon ménage sur le service public et la promotion sans retenue de ce sujet voyeuriste n'interpelle pas le CSA. Bigard est interdit d'antenne avant 22h00, mais les pédophiles seront présents, plein écran ce soir, à la même heure.
Après un an d'enquête au cœur des réseaux pédophiles sur Internet, le journaliste Laurent Richard a dénoncé les prédateurs sexuels qui avaient accepté de lui parler. Une confiance bien placée !

Quant à la présomption d'innocence, n'en demandons pas trop !
Si les premières exceptions en annoncent d'autres, vous connaissez comme nous un tripoteur de braguettes qui n'a pas les scrupules rétroactifs des journalistes de CAPA, mais qui a d'autres valeurs morales et qui veille... Tremblez donc, écraseurs de crapauds et d'orchidées sauvages.
L'un des pédophiles a été incarcéré.
«Certains pédophiles avaient l'intention d'abuser d'enfants ; d'autres étaient déjà passés à l'acte, justifie Laurent Richard. La décision de signaler leurs pseudonymes aux policiers a été prise au cours de l'enquête dans un souci de protection des enfants. Moralement, il était impossible d'agir autrement. Si j'étais rentré chez moi sans rien dire, je n'aurai plus jamais dormi de ma vie.» Une belle âme !

La trahison s'apprend à l'école du journalisme
Le journaliste considère avoir appliqué l'article 434-1 du Code pénal, qui punit la non-dénonciation d'un crime susceptible d'être empêché.
Une obligation à laquelle ne sont toutefois pas tenus les journalistes, protégés par la loi sur le secret des sources et citoyens au-dessus des autres.
Aux yeux de Me Jean-Yves Dupeux, spécialiste du droit de la presse, la démarche relève d'un « regrettable mélange des genres ». «En se faisant auxiliaire de police, le journaliste sort de son rôle, estime l'avocat. Son devoir est d'informer le public, mais son obligation déontologique, issue de toute la tradition de son métier, est de ne pas dénoncer ses sources.»
Le secret des sources, qui permet d'instaurer une relation de confiance, est un gage de crédibilité du journaliste.
La décision de CAPA suscite un tollé. Avocat d'autres agences de presse, Me Richard Malka conteste l'interprétation que « les infiltrés » font de la loi :
« Je comprends qu'ils soient mal à l'aise, mais cette obligation n'existe pas. »
Quand Capa invoque les articles 434-1 et 434-3 du code pénal, qui obligent quiconque à dénoncer des mauvais traitements sur mineurs et à empêcher un crime à venir, Me Malka rétorque que ces articles citent l'article 226-13 du même code, qui punit la violation du secret professionnel par une personne qui en est dépositaire :« Les journalistes sont couverts par le secret des sources, qui est une disposition équivalente au secret professionnel.
L'article 4 de la nouvelle loi du 4 janvier 2010 sur la protection des sources des journalistes rappelle “la faculté, pour tout journaliste entendu comme témoin sur des informations recueillies dans l'exercice de son activité, de ne pas en révéler l'origine
”.
Les textes que cite CAPA n'ont jamais été appliqués, ils suffit de voir la jurisprudence de la Cour de cassation. » Désormais, en appeler à la loi sur le secret des sources équivaudra à couvrir les faits.
Journaliste ou policier, il faut choisir.
Mais il est vrai que le journaliste est déjà juge, aussi.

« L'appréciation en conscience » est arrivée: trinquons !

Me Dupeux, encore lui (cf. libellé) admet une exception à ce principe que la loi n'autorise pas explicitement : la possibilité de faire jouer son «option de conscience» par anticipation, afin de révéler un crime sexuel qui va être commis à l'égard d'un mineur. «Le secret des sources n'est pas une obligation intangible et absolue de se taire face au risque du pire, juge de son côté Me William Bourdon, avocat de la société de production CAPA. L'avocat est probablement législateur, sans qu'on le sache. Or, les juges ont déjà la liberté d'interpréter la loi en conscience. A quand donc cette liberté à tous les citoyens ?
"Le journaliste n'est pas un robot." Allons bon !
"Dans une situation exceptionnelle, on doit le laisser apprécier en conscience s'il doit parler."
Bientôt, nous pourrons dénoncer préventivement et en conscience les innocents dont la tête ne vous revient pas. Les rangs des profs et des curés vont être décîmés ! Philippe Meirieu, fossoyeur ravi de l'Education Nationale, n'avait pas pensé à la délation pour élever le niveau des élèves et Mgr Gaillot pourrait bien donner des noms pour apurer ses comptes avec l'Eglise ... Et vivement les belles purges à venir dans les travées de l'Assemblée Nationale !

L'enquête signée CAPA montre les techniques d'approche des pédophiles qui fréquentent les forums de discussion pour enfants.
Un pédophile averti en vaut deux !
La télévision nous a déjà montré comment confectionner un cocktail molotov et comment organiser notre propre réseau familial de trafic de drogue. Ce soir, les pédophiles en puissance sauront comment mieux déjouer la police. C'est ce qu'on appelle la télévision éducative.
Alors donc, le dévoué journaliste, le dégoût aux lèvres, s'est mis dans la peau de Jessica, 12 ans.
«Ce sont une centaine d'adultes qui ont pris contact avec elle en quelques mois et certains ont insisté pour la rencontrer», relate Laurent Richard. Des rendez-vous ont été donnés. Vérisme émoustillant garanti ! L'honnête journaliste s'est alors présenté, puis a créé un climat de confiance propice aux confessions, filmées en caméra cachée, pour le voyeurisme populaire sur canapé. L'un d'eux lui a avoué avoir abusé de sa fille. Sans doute un notable... À l'écran, le visage des pervers a été flouté. Pas moyen de vérifier que CAPA n'a pas engagé des acteurs.

La morale laïque des journalistes bat la morale religieuse

France 2 fait plus fort que TF1
La semaine dernière, dans un tout autre contexte, le problème de la responsabilité des journalistes avait été soulevé par la diffusion d'un reportage sur des trafiquants de drogue à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). L'interpellation dans cette cité, le même jour, de plusieurs trafiquants présumés a conduit certains observateurs anonymes à soupçonner une transmission d'informations entre journalistes et policiers. « Non seulement nous n'avons dénoncé personne mais ce travail a été fait en toute indépendance, sans jamais travailler, ni de près ni de loin, avec la police», a affirmé Emmanuel Chain, le présentateur du magazine d'information de TF1 «Haute définition». Mais rien n'y fait: comment France 2 pourrait-il d'ailleurs avoir confiance, puisque ses camarades journalistes trompent ceux qui leur accordent la leur ? Le service public n'est pour rien dans ce climat de suspiçion qui se développe en France, c'est sûr !
Comment les « observateurs anonymes » ci-dessus, à l'évidence sympathisants de TF1, pourraient-ils accorder le moindre crédit à des journalistes d'une chaîne privée vendue au capitalisme.

La délation « d'utilité publique » n'est pas une dérive américaine

Hervé Chabalier, directeur de l’agence Capa, peut le dire: "C’est un documentaire d’utilité publique. On a montré les méthodes utilisées par les pédophiles sur Internet. Mais on fait son métier de journaliste et on reste un citoyen. C’est le dilemme entre secret des sources, et le citoyen. Ca s’appelle la conscience", a-t-il indiqué.
Les inventeurs de l' « appréciation en conscience » ont une haute idée du rôle citoyen du service public et ceux qui en douteraient en auront la preuve ce soir, s'ils ne sont pas pris de nausée.
Hélas, celui qui nous mettra en condition ce soir n'a pas fini sa croissance. C'est David Pujadas, l'ado du PAF. Produira-t-il son extrait d'acte de naissance pour dissiper le malaise ?

C'est la totale !
Hervé Chabalier s’est confié en caméra non cachée … Il a raconté un événement qui l’a marqué à l’âge de 6 ans (seul au cinéma !), mais dit avoir été sauvé par sa "force de caractère". Conclusion: l'alcool est plus fort que la pédophilie, mais ce n'était pas le but de la démonstration.
A propos, il faudrait songer à envoyer David Pujadas se coucher tôt.
En effet, depuis l'arrivée du printemps, France 2 et TF1 semblent particulièrement travaillés par le glauque. Dans tous les cas, depuis l'émission sur les « femmes cougars », David Pujadas est exposé aux prédateurs sexuels. Aurait-il en effet la « force de caractère » de résister à la prédatrice Arlette Chabot, femme cougar à laquelle a déjà dû résister Vincent Peillon-la-honte ? Lire PaSiDupes

1 commentaire:

  1. Ce journaliste a bien fait. Mais la réction de certains de ses colègues est étonnante.Il faudra tout de même expliquer pourquoi ne pas dénoncer un pédophile est admis pour un journaliste ou un avocat et ne l'est pas pour un évêque, un prof ou un quidam comme moi... Aucune de ces catégories n'est pourtant un auxiliaire de police et aucune n'est non plus au dessus des lois, loi qui est sensée être la même pour tous...

    RépondreSupprimer

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):