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dimanche 5 juillet 2020

Retour des Guérini à Marseille: Rubirola place Benoît Payan à sa droite

Lendemains qui chantent : l'éternel printemps de Benoît Payan est arrivé

Le socialiste est l'instigateur du 'Printemps marseillais'. 


Petit homme mobile, barbe de deux jours bien taillée, yeux bleu clair comme le vieux port et col roulé qui monte au ras du menton mou, signe distinctif des gay, dit-on, le conseiller municipal des 2e-3e arrondissements - où Gaudin a réalisé la rénovation urbaine 'Euroméditerrannée' - et départemental socialiste, Benoît Payan, est toujours flanqué de son acolyte, Arnaud Drouot, secrétaire du groupe socialiste au conseil municipal.

Cet élu, qui a eu 42 ans le 31 janvier, cristallise sur sa personne haines recuites et espoirs de renouveau. A la façon de députés macroniens à l'Assemblée, des militants acclament sur Internet la moindre de ses interventions au conseil municipal, pourfendant la politique du sortant LR Jean-Claude Gaudin. On comprend déjà que ce militantisme aveugle annonce un clientélisme évoquant l'époque  Guérini. Cette claque annonçait son ascension jusqu’à la mairie en tête du 'Printemps marseillais', ce conglomérat inédit de partis politiques et d'associations  de gauche, de collectifs citoyens et de syndicats, qu'unissent la soif de pouvoir et la haine de classes.

Pour les plus radicaux, Payan était le grain de sable qui bloquait l’union avec la gauche de la gauche. Portraituré en arrogant apparatchik, symbole de l’héritage hégémonique d’un Parti socialiste accusé d'entente avec le diable, Gaudin et jugé co-responsable du naufrage de la ville et de ses pratiques clientélistes. 

Critiqué par plusieurs membres du Printemps marseillais, le socialiste est contraint au retrait de sa candidature en tête de liste  de ce mouvement local d'union des gauches, au tout début janvier, et de soutenir la candidature d'une écologiste chassée d'EELV, puis réintégrée, Michèle Rubirola, une inconnue au-delà de son quartier. "Je vois que certains se servent de moi comme d’un prétexte pour leurs petits calculs, comme d’un alibi malhonnête pour refuser l’union. Ils ne critiquent pas mes convictions, juste mon étiquette. Eh bien je ne leur servirai pas d’excuse." Une adresse aux troupes de Jean-Luc Mélenchon – et Jean-Luc Mélenchon soi-même –, fermement opposés à la candidature d’un socialiste pour le Printemps marseillais.


Trublion des quartiers nord depuis des lustres, la sénatrice Samia Ghali, candidate désormais déclarée, et d’autres aînés côtoyés au PS, n'étaient pas censés pardonner au quadra de s’être affranchi de leur emprise. Le chef de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, député de Marseille, lui conseilla même de donner la preuve de sa sincérité en quittant la maison socialiste. "Au nom de quelle pureté, de quelle représentativité ? s’agace l’intéressé. Mélenchon ne comprend pas Marseille, il n’y est que quelques jours par mois." Maintenant que Mélenchon a manqué le coche qui mène à la mairie, ses camarades et lui ne vont pas retenir leurs coups et la tâche va être ardue pour cette équipe mexicaine où tout le monde revendique sa cuillerée de soupe de poissons .

Payan, "c’est un grand ami d’Alexandre Guérini," révèle Renaud Muselier, président LR du conseil régional


Avec Payan, c'est le retour sur le marché des déchets de l'agglomération marseillaise et sur des soupçons de connexions entre la politique et le milieu...
Alexandre Guérini, c'est l'homme d'affaires, patron de plusieurs décharges. Il est mis en examen, il n'y a pas dix ans, pour association de malfaiteurs et écroué, notamment pour abus de biens sociaux, détournement de fonds et biens publics, blanchiment et corruption active. Six autres individus avaient été mises en examen.
Jean-Noël Guérini, c'est son frère sénateur (PS), président du conseil général des Bouches-du-Rhône et pourvoyeur de contrats pour la famille: il est à la fois membre du bureau du PS des Bouches-du-Rhône et au siège de ses sociétés. Il est mis en examen pour trafic d'influence, prise illégale d'intérêt et association de malfaiteurs.

Aux cantonales de 2011, le jeune Benoît Payan, candidat socialiste sur le canton de Mazargues, prend ses distances avec le clan mafieux. "Nous nageons en pleine médiocratie [gouvernement des médiocres]. Comment se serrer les coudes avec des gens qui ont été des clients, des affidés pendant des années? Nous sommes les dernières tares du deferrisme", soupire le conseiller municipal PS Benoît Payan. Mais seule la candidate écologiste, la juge Laurence Vichnievsky, conseillère régionale d'Europe-Ecologie-les Verts, ose mettre les pieds dans le plat. Proche de Marie-Arlette Carlotti, Payan est investi par le PS dans le canton Marseille 1, où l'ancienne ministre de Hollande a jugé préférable de ne pas se représenter. Il passe ainsi de Mazargues, au sud, à Belsunce, Noailles, bigarrée, Saint-Charles, cosmopolite aussi, et Thiers, ainsi que  qu'Opéra et La Plaine des bobos, au centre, se rapprochant de la mairie.

Aux départementales de 2015, Benoît Payan est de ceux qui annoncent clairement qu'ils ne voteront pas Guérini au troisième tour. Il trace sa propre route.

En 2020, Payan reste influence dans son fief des 2/3
Le marcheur Pascal Chamassian, tête de liste d’Yvon Berland dans le sixième secteur, prend carrément la mouche : "Ça veut dire quoi, être un ancien guériniste ? J’étais sur sa liste en 2008, mais en 2014, j’ai affronté Lisette Narducci, qu’il soutenait. Et ça n’a pas été de tout repos." A l’époque, Jean-Noël Guérini avait fait quelques visites dans son fief des deuxième et troisième arrondissements, concède-t-il toutefois. Mais "cette fois, je ne sens pas sa présence, ses pressions. Peut-être que je me fais enfumer mais, honnêtement, je pense qu’il est ailleurs et fait autre chose", nie le socialiste Benoît Payan, tête de liste du Printemps marseillais dans ces quartiers populaires du centre-ville.

"Il garde une certaine influence, notamment dans le 2/3, auprès des gens qui ont été logés dans les HLM du département, par exemple", objecte d'ailleurs le sociologue Jean Viard, qui, était candidat "société civile" sur la liste conduite par Jean-Noël Guérini en 2008.

Pour couronner le tout, les tout-premiers mots de la maire Rubirola donnent le ton de sa mandature, citant Cendars: "Marseille appartient à qui vient du large". Les bateaux de croisière céderont la place aux embarcations de SOS Méditerranée, les recettes aux dépenses.

3 commentaires:

  1. Marvelous work! Every one of you complete an unfathomable blog,

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