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jeudi 2 juillet 2020

Goussainville: le nouveau maire de gauche était-il "fiché S" ?

Sa proximité avec l'islam radical interpelle: 
son islamisme est-il vraiment du passé ?
 
Le Franco-marocain Abdelaziz Hamida a été élu dimanche 28 juin à Goussainville, commune communiste du Val-d’Oise jusqu'en 2001. 

Il avait porté plainte contre l’Express, qui affirmait qu’il était fiché S et 
son procès doit se tenir à la mi-septembre.

Ce dimanche 28 juin, un nouveau maire a été élu au second tour des municipales à Goussainville, commune de 30.000 habitants, en permanence survolée par les avions qui décollent et atterrissent à Roissy-Charles-de-Gaulle.
Abdelaziz Hamida, un quadragénaire binational (Franco-marocain de 46 ans), sans étiquette politique clairement définie selon certains, mais Divers Gauche pour d'autres, l’a emporté dans une triangulaire avec 38% des voix, face au maire sortant Alain Louis (divers gauche) et à la candidate LR Elisabeth Hermanville, ancienne maire de la commune. Mais un sparadrap colle à l'ancien conseiller municipal, depuis 2014, qui s’était lancé en campagne dès le début de l’année 2019 et qui vient d'être élu.
 
L’Express a révélé en septembre 2019 qu’il a fait l’objet d’une fiche S pour islamisme. Ce que la préfecture n'a pas signalé. "Hamida avait éveillé l’attention des services de renseignement en raison de ses activités prosélytes et pour compter dans son entourage plusieurs personnes fichées pour radicalisme", écrivait l’hebdomadaire. L’intéressé s’en défend et a porté plainte en diffamation, ce qui donnera lieu à un procès à la mi-septembre.
"La date d’audience doit être confirmée prochainement, mais ce sera a priori mi-septembre devant la 17e chambre du Tribunal de grande instance de Paris", indique Abdelaziz Hamida à Marianne. Pas sûr, toutefois, que la justice fasse la lumière sur l’éventuel fichage du nouveau maire. "Il ne se passera absolument rien, parie une source policière. La position de principe du ministère de l’Intérieur est de ne pas répondre et les journalistes vont invoquer le secret des sources." 

"Vrai républicain"  et "vrai laïc" ?
Goussainvillois de naissance, Abdelaziz Hamida a été président du club de football. Celui qui se définit comme "entrepreneur" a développé des boulangeries prospères dans la commune. 

Il y a une dizaine d’années, ce musulman pratiquant avait été l’interlocuteur du maire sortant socialiste Alain Louis pour la construction de la mosquée Essalamréputée proche de l’UOIF, une émanation des Frères musulmans. 

Hamida aurait aussi fréquenté le Tabligh, un mouvement fondamentaliste musulman dont la spécialité est le prosélitysme, précise une source policière citée par l’Express. Le ministère de l'Intérieur était donc informé. C’était avant que le maire PS ne lui propose d’entrer dans sa majorité, en 2014. 
Quatre ans plus tard, l’intéressé lui faussait compagnie pour passer dans l’opposition et se lancer à l’assaut de l’hôtel de ville.
 
Sa candidature a créé des tensions dans la commune

Les adversaires d’Hamida se sont inquiétés du risque de communautarisme. 
L’intéressé qui tient un discours de "vrai républicain", a abandonné la djellaba pour le costume à l'européenne. 
Il mettait ainsi en pratique la consigne chiite de précaution du Coran (sourate 3.28) appelée "taqîya" (ou  taqiyya et taki, consistant, sous la contrainte, à dissimuler ou à nier sa foi afin d'éviter la persécution.
Une dissimulation de radicalité 
"C’est la première personne à Goussainville dont l’épouse était entièrement voilée", observait ce mercredi sur Sud Radio le médiatique policier Noam Anouar, lui aussi enfant de Goussainville. "Sa femme a retiré le voile intégral par la suite,"  précisa-t-il. 

"Il est entouré par des communicants très efficaces, mais pas par des personnes qui peuvent mener une véritable action", déplore la conseillère municipale Véronique Danet, de La France insoumise (LFI), soutien de la liste officielle de gauche.
 
Abdelaziz Hamida martèle sa volonté d'un changement radical

"Faire table rase des partis politiques et de la gestion hasardeuse de notre commune qui été fortement abîmée ces dernières décennies," annonce-t-il dans son communiqué de victoire. Pour lui, les Goussainvillois "aspirent à se rassembler autour des valeurs de la République pour rebâtir, grâce à cette nouvelle équipe issue de la Société civile, une ville plus forte et plus fraternelle". 
 
Le nouveau maire est à son affaire dans cette partie déshéritée du Val-d’Oise.
Les islamistes s'implantent aisément, en effet, dans le terreau de la précarité. 27% des habitants de Goussainville - qui compte un tiers de population immigrée - vivent sous le seuil de pauvreté et le chômage culmine à 17%, selon l’Insee.
 
Abdelaziz Hamida sous-estime la capacité des musulmans radicaux à s'imposer. 
La conseillère municipale Véronique Danet, qui a obtenu 6% des voix au premier tour est loin de faire le poids et LFI? qui mise sur l'électorat musulman? va devoir réviser sa stratégie pour exister. 
A Goussainville, sur la liste des 19 candidats enregistrés pour la 9e circonscription, figuraient… deux candidats de La France Insoumise. La première est Véronique Danet-Dupuis investie officiellement par le parti de Jean-Luc Mélenchon, au grand dam du second Mohamed Najib, suppléant annoncé de Rabha Belbachir. Jusqu'à il y a peu, c'est cette militante qui était désignée pour porter les couleurs de LFI sur cette circonscription. Depuis ce revirement, le torchon brûle entre les deux groupes. Rabha Belbachir et Mohamed Najib avaient lançé une pétition pour dénoncer cette décision qu'ils jugent "contraires aux principes" de La France Insoumise. La France Insoumise a de plus en plus de mal avec ses amis musulmans..

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