Les prétentieux de Libé ont de gros besoins: ils se sont mis dans une méchante affaire
Le Parquet National Financier a ouvert une enquête
Cette enquête préliminaire du PNF porte sur des mouvements de fonds liés à l’organisation par le quotidien d’un forum à Libreville au Gabon, en 2015. La Lettre A, a fait cette révélation mercredi 27 mars : c'est une publication numérique quotidienne consacrée aux actualités politique, économique et médiatique en France. Publiée à Paris par le groupe de presse Indigo Publications, elle se donne pour objectif de décrypter les réseaux de pouvoir et d'en dévoiler les coulisses.
La direction de Libération prise le doigt dans le pot de confiture
La rédaction du quotidien des hommes d'affaires Bruno Ledoux, propriétaire du siège du journal, et Patrick Drahi, président-fondateur du consortium (luxembourgeois!) Altice (Groupe l'Express, dont L'Express, L'Expansion, L'Etudiant, mais aussi BFM ou Free) a convoqué une réunion de crise dès le matin du mercredi 27 mars pour l'après-midi passée en assemblée générale portant sur des mouvements de fonds liés à l’organisation par le quotidien d’un forum au Gabon, en 2015. Ce forum visait à associer Libération à un plan de communication d’Ali Bongo, "pour redorer son blason", selon Laurent Mauduit (Mediapart).
Le producteur de cinéma (financeur de films encensés par Libération, le Groupe L'Express et BFM) Bruno Ledoux, héritier de la Société minière et métallurgique de Peñarroya (Metaleurop), est président du conseil de surveillance du journal et son ex-femme est la suppléante de Gilles Le Gendre (LREM) et actuel cornaque des députés soumis du parti du président dans la deuxième circonscription de Paris, rive gauche (parties des 5e, 6e et 7e arrondissements riveraines de la Seine)..
Et, fait exceptionnel, mais mineur, Laurent Joffrin, le directeur de la publication, en première ligne et fusible usager de 66 ans, n’a pas publié sa chronique quotidienne. Il a perdu de sa sérénité de vieux bonze boudeur et susceptible.
Selon la lettre spécialisée, L. Joffrin (ci-dessus à gauche) et l’ancien directeur opérationnel Pierre Fraidenraich (ci-dessus à droite), qui a démissionné jeudi, à la suite de ces révélations, de son poste de directeur général de la chaîne BFM Business, ont été entendus par les enquêteurs. Ces derniers travaillent sur des pistes d’éventuels faits de blanchiments, de surfacturations et de détournements de fonds.
« On découvre, estomaqués, un contrat de 3,5 millions d’euros passé dans le dos de la rédaction », raconte un journaliste de Libé https://t.co/OzZCoZJcII— Brice Laemle (@BriceLaemle) 28 mars 2019
Ce forum tombait à point nommé, alors que le journal, racheté par l’homme d’affaires boulimique mais endetté Patrick Drahi, restait en difficulté. En 2015, Libération connaissait des "problèmes de trésorerie" avérés : le journal avait bouclé l'année avec un résultat net négatif de 3,2 millions d'euros. Situé à l'extrême gauche lors de sa création, le journal bénéficie aujourd'hui de subventions de la part de l'Etat français des contribuables français.
La justice soupçonne que le contrat initial est entaché par des irrégularités et des montages financiers offshore suspects.
Depuis plus d'un an, les présidents autoritaires Macron et Ali Bongo opèrent un rapprochement entre Paris et Libreville |
Libération aurait accepté ce contrat de 3,5 millions d’euros passé dans le dos de la rédaction et versé pars les autorités gabonaises pour l’organisation de ce forum.
Durant l’assemblée générale, Joffrin a reconnu avoir "vaguement" entendu parler, de par sa position, mais sans "être au courant", d’un tel contrat, ne l’ayant jamais vu. L’idée du forum est venue de Pierre Fraidenraich, un ancien du Groupe Canal+, racontent plusieurs sources anonymes, qu'il serait temps de vérifier: le service 'CheckNews' de Libération ne se flatte-t-il pas d'avoir déjà "répondu à 3068 questions" ?
Des combines frauduleuses pour maintenir les niveaux de salaires et le train de vie du journal.
Le contrat a donné lieu, pour Libération, à un versement de 450.000 euros, "en accord avec la société des journalistes et personnels de Libération", somme qui a fait réaliser au journal un profit minime", racontent deux cogérants, Clément Delpirou et Laurent Joffrin.
L'essentiel de la somme - 3 millions - a été versé à la société mère du quotidien, en 2015, sa holding PMP (société Presse Media Participations), alors majoritaire dans le capital du journal. Pour les deux cogérants, ces fonds "ont servi à combler le déficit du journal".
Les salariés étudient une motion de défiance contre la direction.
Ali Bongo Ondimba sur les marches de l'Elysée, sous la présidence de François Hollande lors d'une visite officielle en France, en septembre 2015 |
Hautement politisés, les journalistes et salariés ont également publié un texte mercredi, rappelant s’être opposés à l’organisation d’un tel forum "dans un pays non démocratique et à son financement par un régime autoritaire et opaque". Ils avaient obtenu la présence d’ONG (Transparency International et Reporters sans frontières, RSF) et d’opposants intérieurs au régime, ainsi que la promesse que le journal n’en tirerait aucun bénéfice.
Est-ce encore vrai ? |
Quatre ans plus tard, ils constatent que les promesses n’ont pas été tenues. Selon les cogérants, l’enquête diligentée en interne a révélé que 450.000 euros de commissions ont été versés à "un intermédiaire". Selon plusieurs sources, il s’agit de Nadine Diatta, une Sénégalaise, directrice de l'agence de communication N2D Conseil International, très bien introduite au palais présidentiel de Libreville : elle est la sœur d’Evelyne Diatta-Accrombessi, épouse de Maixent Accrombessi, un homme d’affaires béninois, ami et directeur du cabinet du président gabonais Ali Bongo Ondimba jusqu’en 2016.
Mis en examen l’année suivante en France pour "corruption" et "blanchiment en bande organisée", Maixent Accrombessi a été écarté du premier cercle du pouvoir, même s’il conserve le titre de "haut représentant" d’Ali Bongo. Contactée, Nadine Diatta minimise son rôle dans le forum et ne souhaite pas s’exprimer.
La France de Jupiter fait également une large part aux conseillers et élus issus de la "société civile".
Le groupe BFM éclaboussé avec les époux Fraidenraich
Tous à Libération disent découvrir, effarés, un autre fait révélé par l'enquête : les "intérêts personnels d’un manageur de l’époque avec les milieux d’affaires gabonais", selon la cogérance. En effet, des documents du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, au cœur du scandale des 'Panama Papers' – révélé par le Consortium international de journalistes d’investigation dont Le Monde est partenaire –, montrent que la société familiale de Pierre Fraidenraich, 'Dino Jo' (active depuis 7 ans, implantée à Paris 16e et présidée par son épouse, Marie-Amélie Fraidenraich, 49 ans), avait investi, en janvier 2015, dans la chaîne de télévision de divertissement fondée par Evelyne Diatta-Accrombessi, EDAN
(acronyme de Evelyne Diatta-Accrombessi Network), une chaîne de télévision financée à hauteur de 5 millions d'investissement par le groupement de partenaires africains et européens et diffusée sur Canal+ (filiale du groupe Vivendi détenu par Bolloré) et sur CanalSat, lancée le 24 mars.
N’était-ce pas un conflit d’intérêts évident ?
Contacté, M. Fraidenraich, nommé à la direction opérationnelle du journal Libération en mars 2014 mais qui est DG de BFM Business depuis juillet 2016, ne répond pas. "Cette participation a été depuis cédée sans aucune contrepartie que ce soit. Je n’ai jamais perçu la moindre rémunération ni touché de dividende d’EDAN", a-t-il déclaré à la Lettre A. Or, en 2015, EDAN a rémunéré la société de Nadine Diatta pour des prestations diverses.
Les salariés de Libération devaient se retrouver jeudi à 13 heures pour débattre d’une éventuelle motion de défiance.
Le même jour, le directeur général de BFM Business, Pierre Fraidenraich, a donné sa démission.
Pierre Fraidenraich a annoncé son départ après des révélations sur les conditions de l’organisation du forum de 'Libération' au Gabon, lorsqu’il en était directeur opérationnel.
Une espèce de levée de fonds qui rappelle l'opération du candidat Macron à Las Vegas, par l'entremise de Muriel Pénicaud, alors directrice de l'organisme public Business France, lors du Consumer Electronics Show dans le Nevada), le 7 janvier 2016.
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