La vidéo d'un couple de passants brutalisé par des CRS à Toulouse embarrasse le pouvoir
Non seulement la mobilisation est équivalente sur quinze jours, mais les ordres de Castaner et Macron font encore des victimes
Une vidéo qui montre des brutalités policières à Toulouse, en marge de l’acte XVI, est devenue virale sur les réseaux sociaux.
Des CRS s'en sont pris brutalement à un couple d’un certain âge en fin de manifestation. La police nationale et la préfecture de la Haute-Garonne accusent le couple d'avoir invectivé les CRS et tenté de subtiliser une grenade, les poussant à réagir, samedi, dans une foule qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes dans la "ville rose".
Depuis samedi soir, la vidéo fait le tour des réseaux sociaux.
En fin d’après-midi, samedi, alors que s'attardait une poignée de manifestants et de sympathisants des Gilets jaunes, des passants d’un certain âge ont été brutalisés par des CRS, reconnaissables à la bande jaune sur leurs casques.
France 3 Occitanie n'a pas hésité à exploiter cette vidéo trouvée sur la page Facebook d'un militant qui réalisait un live de la journée. Il se trouvait alors place Jeanne-d’Arc, face à un cordon de sécurité, lorsqu’il a filmé un échange entre une dame et un membre des forces de l’ordre.
On aperçoit la femme parler à l’un des CRS, sans entendre la teneur de ses propos. Elle est alors vivement repoussée, un coup de matraque lui est même porté. Elle tombe au sol. Un homme, qui semble être son conjoint, vient lui porter secours et est aussitôt repoussé violemment. (à partir de 2h18 sur la vidéo)
Sollicité, le service d’information et de communication de la Police nationale (Sicop) assure que "le couple a invectivé verbalement et physiquement" les CRS ["invectiver physiquement", c'est nouveau !], entraînant une vive réaction des forces de l’ordre. Et bien évidemment proportionnée...
Selon la préfecture de la Haute-Garonne, ces personnes "ont proféré des insultes à l’encontre des policiers et l’une a tenté de dérober une grenade. Les policiers ont donc été conduits à réagir, pour l’en empêcher, entraînant une bousculade et la chute des personnes, montrée par la vidéo".
Aucune plainte de la part de ces deux personnes n’avait été enregistrée ce dimanche matin.
20 interpellations.
Ce samedi, plusieurs milliers de personnes ont encore déambulé dans les rues de la Ville rose. Une mobilisation qui reste parmi les plus fortes de France. Elle a été marquée par des dégradations et des feux de poubelle.
Selon un bilan de la préfecture, 20 personnes ont été interpellées lors de cet acte XVI et, ce dimanche, 18 d’entre elles se trouvaient toujours en garde à vue.
Une personne en fauteuil roulant a été aspergée de gaz lacrymogène
Les consignes du ministère étaient-elles particulièrement vindicatives ? A Toulouse encore, les faits se sont également déroulés samedi 2 mars en fin de manifestation à Toulouse, peu après 18 heures, rue d'Aubuisson. Une personne en fauteuil roulant, habillée d'un gilet jaune, échange avec un membre des forces de l'ordre. La personne en situation de handicap semble vouloir récupérer une paire de lunettes de protection et un masque. Le policier refuse. Le Gilet Jaune insiste et n'obtient pour toute réponse qu'un jet de gaz lacrymogène en plein visage.
Visage brûlé
"Le policier lui a arraché ses lunettes et son masque sans aucune raison, explique un témoin sur place. Ce monsieur n'était pas agressif et cherchait juste à récupérer son matériel.
Les "street médic" ont dû intervenir pour le soigner tellement il avait le visage brûlé par la [bombe] lacrymogène, précise-t-il."
Un acte dénoncé par par Jean-François Mignard de la Ligue des droits de l'Homme de Midi-Pyrénées.
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