L'ONU réclame à Macron une enquête sur "l'usage excessif de la force" contre le mouvement social des Gilets jaunes
Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, a rappelé Macron à la mesure dans le maintien de l'ordre

Au 15 janvier 2019, en seulement deux mois de mobilisation étaient recensés 94 blessés graves parmi les gilets jaunes et les journalistes, dont 69 par des tirs de lanceurs de balles de défense. Au moins quatorze victimes ont perdu un oeil. Une répression d’un niveau sans précédent ces dernières années en France.
La première, l'Europe a condamné l'usage "disproportionné" de la force par la police. Dans une résolution solennelle, votée le 13 décembre 2018, les députés européens avaient déjà "dénoncé le recours à des interventions violentes et disproportionnées de la part des autorités publiques lors de protestations et de manifestations pacifiques". Le débat autour des violences entre forces de police et Gilets jaunes s'est imposé au parlement européen où les euro-députés ont condamné la France tout en évitant d'appeler à l'interdiction des lanceurs de balles de défense (LBD), mis en cause dans les manifestations des Gilets jaunes.
Les Gilets jaunes manifestent contre "ce qu'ils considèrent comme leur exclusion des droits économiques et de leur participation aux affaires publiques"

L'ex-présidente socialiste du Chili a rappelé que "les inégalités touchent tous les pays", soulignant que "même dans des Etats prospères, des gens se sentent exclus des bénéfices du développement et privés de droits économiques et sociaux". En isolant la France parmi les pays prospères, elle a du même coup sévèrement stigmatisé le comportement de la France de Macron, pays riche, à la différence du Soudan, du Zimbabwe et d'Haïti dont elle a également dénoncé les répressions violentes des manifestations.
Les manifestants "réclament un dialogue respectueux et de vraies réformes.
Et pourtant, dans plusieurs cas, ils sont accueillis par un usage violent et excessif de la force, par des détentions arbitraires, des tortures et même selon certaines informations des exécutions extra-judiciaires", a-t-elle déploré.

En France, depuis le début du mouvement social incarné par les Gilets jaunes à la mi-novembre, l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) a été saisie d'une centaine de cas d'accusations de violences policières. Plusieurs manifestants affirment avoir été blessés par des tirs de lanceur de balle de défense (LBD), une arme qui suscite de vives controverses en France.
Le LBD est un terme générique, qui définit les armes non létales (à plus de 25m) lançant des balles en caoutchouc, aussi appelées "gomme-cogne".
Les premières armes de ce type ont été inventées dans les années 1990. Leur usage a été étendu aux policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité) en 1995, puis en 2000 aux policiers de proximité.
Le LBD 40 est un fusil qui se porte à l’épaule, car muni d’un viseur, et dispose d’une portée plus longue pour projeter ses balles semi-rigides de calibre 40 mm. Une note datant de 2014, signée par les directeurs de la police et de la gendarmerie, indique que le LBD 40 "permet la neutralisation à distance d’un individu dangereux pour autrui ou lui-même", par un tir avec "un fort pouvoir d’arrêt jusqu’à une distance maximale de 50 mètres, avec des risques lésionnels plus importants en deçà de 10 mètres."
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