L'Assemblée a voté la réforme des retraites rejetée par le Sénat
Les godillots de l'Assemblée votent tout ce qui passe
Le gouvernement Hollande avait annoncé qu'il ferait passer en force la réforme des retraites en recourrant au "vote bloqué", provoquant la colère des républicains. Au lieu d'un vrai débat article par article et de voter chaque amendement, l'Assemblée est alors obligée de voter en bloc le texte (ou une partie de celui-ci si le gouvernement préfère), et donc de l'approuver ou de le rejeter, sans l'amender.
Dans le cas de ce projet de réforme des retraites, la procédure du vote bloqué demandée par le gouvernement visait à limiter les capacités de... la gauche elle-même à modifier le texte, et à s'assurer d'un vote, alors que la majorité était incertaine sur cette réforme critiquée. Les groupes alliés aux socialistes, radicaux de gauche comme écologistes, ont d'ailleurs vigoureusement protesté contre cette procédure.
La fracture est aussi parlementaire
La réforme des retraites a finalement pu être imposée lors d'un vote bloqué, à l'Assemblée nationale ce mardi. Et par 291 voix contre 243, soit plus largement qu'en première lecture. Le vote ne s'est pas fait sans accroc, mais la presse partisane assure que "le geste du gouvernement, dans la nuit de lundi à mardi, a porté ses fruits"... On cotisera plus et plus longtemps !
Le gouvernement enfume l'opinion
La presse autrefois "impertinente" ne dénonce pas les procédés socialistes
Pour faire avaler la pilule, Marisol Touraine donne dans le populisme. Elle a annoncé deux mesures - l'acquisition d'une complémentaire santé (ACS) qui sera revalorisée d'une cinquantaine d'euros pour certains plus de 60 ans et le minimum vieillesse deux fois en 2014.
Il s'agit en fait de compenser le report de la revalorisation des pensions et de contrer l'opposition d'une partie de la gauche opposée à sa réforme.
Les écologistes se sont finalement soumi abstenus comme en première lecture et les radicaux de gauche ont voté le projet de loi. Dans les rangs socialistes, le nombre d'abstentionnistes, des membres de l'aile gauche mais aussi l'ex-ministre Delphine Batho, a été réduit de 17 à 11. Le Front de Gauche, l'UMP, l'UDI et l'extrême droite ont voté contre.
"Attention accrue aux plus démunis": ce n'est pas l'avis de la CGT !
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Les députés votent contre la volonté du peuple |
A la tribune au nom du groupe RRDP (radicaux de gauche et divers gauche), Roger-Gérard Schwartzenberg s'est félicité de cette dépense du gouvernement qui greve les finances publiques. "Notre groupe, dans sa quasi-totalité, votera ce projet de loi, qui désormais porte une attention accrue aux plus démunis, aux plus vulnérables", a-t-il estimé. "Même si votre écoute fut tardive, au moins les mesures annoncées permettront-elles de protéger les plus démunis", a renchéri Véronique Massonneau, une homonyme de Valérie Trierweiler. La députée franco-belge d'Europe Ecologie-les Verts pour la Vienne a toutefois conclu son intervention par un bémol, évoquant le "sentiment du devoir accompli mais pas d'une réforme réussie".

"Jusqu'à la dernière heure, nous ayons pu trouver avec ce gouvernement et l'ensemble des groupes de la majorité des réponses concrètes pour améliorer la situation des retraités les plus pauvres".
L'UMP a en revanche raillé Marisol Touraine, une ministre "réduite à faire des annonces à 1 heure du matin pour calmer les esprits".
"Cette réforme était mal préparée, mal fixée, c'était une tromperie", a ajouté Denis Jacquat, député de Moselle. "Vous pensez, avec ce geste de dernière minute, recoller les morceaux avec une majorité profondément divisée", a abondé l'UDI Philippe Vigier, pour qui la réforme des retraites est tout simplement la "motion de synthèse du parti socialiste la plus chère de l'histoire".
"Cette réforme était mal préparée, mal fixée, c'était une tromperie", a ajouté Denis Jacquat, député de Moselle. "Vous pensez, avec ce geste de dernière minute, recoller les morceaux avec une majorité profondément divisée", a abondé l'UDI Philippe Vigier, pour qui la réforme des retraites est tout simplement la "motion de synthèse du parti socialiste la plus chère de l'histoire".
La majorité se satisfait du dérisoire

Lorsque le gouvernement Fillon avait eu recours à cette même procédure du vote bloqué, les socialistes avaient alors dénoncé un " mépris" "scandaleux".
Ils avaient dénoncé que "sur un sujet essentiel, qui engage le pacte social et républicain, on refuse aux élus de la nation le temps nécessaire au débat."
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