Twitter et Facebook restent-ils des espaces de liberté?
Depuis le début de la pandémie de Covid-19 et dans le cadre de la lutte mondiale menée contre le coronavirus, les plateformes de réseaux sociaux ont durci leurs règles contre ce qu'ils jugent être des messages trompeurs ou dangereux.
Ainsi, certains commentaires des propos insultants et/ou méprisants du docteur Laurent Alexandre sont rejetés, sans explication, tandis que cet urologue partisan de Macron peut continuer à invectiver et ostraciser quiconque ne marche pas au même pas que l'exécutif.
Tous ces messages ont été supprimés de Facebook, Instagram et Twitter, sur décision souveraine des équipes de modérations de ces plates-formes.
Depuis mi-mars, Facebook, Mark Zuckerberg, PDG (ci-dessus avec Macron), comme Twitter, Jack Dorsay, président, en plus d’afficher des informations officielles de l’OMS et d’autorités sanitaires pour lutter contre la pandémie, ont en effet décidé de renforcer leurs règles de modération sur les sujets liés au Covid-19. Leurs critères ne sont pas connus, mais les messages critiques de la gestion gouvernementale subissent des coupes et sont menacés de fermeture autoritaire.
Appel aux avocats pour soutenir les dépôts de plaintes contre les atteintes à la liberté d'expression, les abus de position dominante et les demandes fantaisistes ou partisanes de blocages.
Avec ça, "le respect de votre vie privée est notre priorité"...
Macron et Mark Dorsay qui , en octobre 2019, disait refuser la publicité politique: a-t-il accepté la censure? |
Le 26 mars, un communiqué de Facebook précisait ainsi que les messages présentant de "fausses affirmations à propos de remèdes ou traitements" contre le coronavirus ou "les affirmations selon lesquelles la distanciation sociale n’aide pas à lutter contre la propagation du coronavirus" seraient supprimés.
Le 27 mars, à son tour, Twitter communiquait sur des principes similaires de fonctionnement de sa modération pendant la pandémie.
Pour faire respecter ces règles, Facebook comme Twitter ont donc pris la décision rarissime de supprimer les messages de chefs de gouvernement. Ces plates-formes considèrent habituellement que le caractère informatif des messages émanant d’un président ou d’un chef de gouvernement nécessite de les laisser en ligne, ce qui a conduit plusieurs fois Twitter à ne pas modérer des publications dérangeantes de Donald Trump. A la différence de celles diffusées par le sénateur Bernie Sanders, qui, en août 2016, lança 'Our Revolution', une organisation située à l'aile gauche du Parti Démocrate visant à impliquer la population dans un changement politique radical.
L’hydroxychloroquine en question
Dans ce contexte, ces derniers jours, Facebook et Twitter ont également supprimé des messages préconisant des traitements à base d'hydroxychloroquine, mais jugés trompeurs. Cette molécule utilisée dans des essais cliniques à Marseille par le professeur Didier Raoult, en combinaison avec un antibiotique, fait l’objet d’une très vive lutte d'ego et rivalités commerciales, en dépit des résultats positifs quand le protocole est mis en oeuvre au début de la maladie : les mandarins et la presse dépendante des annonceurs pharmaceutiques font courir la rumeur que les premiers résultats publiés par le virologue Didier Raoult ne permettraient pas d’affirmer que ce traitement est véritablement efficace. "Qu'il ferme sa gueule !", éructe le libertaire pédophile Cohn-Bendit , tandis que l'urologue macronien Laurent Alexandre bave sur les travaux du professeur en les traitant de "pourris"...
Le 27 mars, Twitter a supprimé un message de Rudy Giuliani, l’ancien maire de New York et figure du Parti républicain, qui affirmait, à tort, selon Le Monde, que "l’hydroxychloroquine a un taux de 100 % de réussite pour soigner le coronavirus" : en réalité, même les essais à la méthodologie contestée du professeur Raoult n’affichent pas un résultat de 100 %, affirme cette presse affamée de recettes publicitaire. Le patron de l'IHU de Marseille qui a consacré sa vie à la recherche sur les virus affirme pourtant qu'après 1.291 patients de traitements bien conduits, au 30 mars, il ne déplore qu'un seul décès, un homme de 84 ans, qui n'était pas un candidat idéal au traitement...
Facebook a également supprimé une vidéo de Jair Bolsonaro - qui a succédé à un centriste, lui-même successeur de plusieurs présidents d'extrême gauche (Dilma Rousseff, après Lula, tous deux poursuivis pour corruption) - parce que le président brésilien y affirmait que l’hydroxychloroquine est un traitement efficace, "ce qui n’est pas scientifiquement prouvé', estime la presse.
"Sont interdits sur nos plates-formes tous contenus ou fausses informations qui représentent un réel risque de préjudice physique", a expliqué Facebook au Monde. Des cas de toxicité cardiaque liés à des prises en automédication de Plaquenil (nom commercial de l’hydroxychloroquine) ont été signalés en France, notamment en région Nouvelle-Aquitaine, où des patients ont dû être admis en réanimation. Le professeur Raoult a dû rappeler qu'il ne préconise pas la vente libre et que le traitement doit être administré en milieu hospitalier, toute la profession reconnaissant "en même temps" que toute prise de médicament est potentiellement dangereuse d'un sujet à l'autre.
Règles "globales"
Twitter tente de justifier le rejet (modération !) du message de M. Giuliani, comme d’autres, parce qu’il était jugé - par des modérateurs anonymes - en violation de ses règles prohibant les Tweets "pouvant aller à l’encontre des informations de santé publique communiquées par les sources officielles et qui pourraient entraîner un plus grand risque aux personnes de contracter le Covid-19", ce dernier point dépassant les limites supérieures de la subjectivité malveillante et suspecte. Et d'ajouter, cerise sur le gâteau : Ces règles sont applicables au niveau global"... La transparence a fait d'un coup plusieurs bonds en arrière.
Ces règles de modération "globales" se justifient mal aux Etats-Unis, où l’intérêt pour l’hydroxychloroquine est globalement moins fort qu’en France, puisque la pandémie ne les a atteints qu'après la Chine et ensuite l'Europe. Les données de recherche de Google montrent que deux très importants pics d’intérêt pour cet anti-paludéen ont eu lieu les 19 et 24 mars, dates auxquelles Donald Trump avait respectivement approuvé l’utilisation de ce médicament, puis l’avait qualifié de "don du ciel". La foi ne sauvera pas les adorateurs de la Science.
La FDA, a autorisé le 30 mars l’usage de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine
"Des rapports non confirmés suggèrent que ce médicament peut présenter un intérêt dans le traitement des patients hospitalisés," admet le régulateur américain du médicament.
Il indique également que "la dangerosité de ces médicaments n’a été étudiée que [dans son usage habituel d’anti-paludéen] et non pour les patients touchés par le Covid-19", une évidence puisqu'il ne tue que depuis fin décembre 2019.
Bilan des pays les plus touchés par l'épidémie de coronavirus ce mercredi 1er avril 2020On estime à plus de 34 000 le nombre de décès dans le Monde à cause du Covid-19. Les Etats-Unis dépassent la barre des 4.000 morts avec 865 décès en 24 heures, l'Espagne la barre des 9.000 décès et l'Iran celle des 3.000 morts. Le Royaume-Uni dépasse les 500 morts journalier tandis qu'il est en baisse en Italie à 727 ce jour.En France, on décompte ce soir 24.639 personnes hospitalisées pour cas de Covid-19 en France, soit .882 de plus qu'hier. L'Outre-Mer compte 167 hospitalisations, 36 patients en réanimations, 85 retours à domicile et 11 décès.6.017 patients sont ce mercredi soir dans un état grave nécessitant une réanimation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):