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lundi 4 novembre 2019

Mal-logement à Marseille : Macron est (très) loin d'avoir versé l'aide de l'Etat promise

Le compte n'y est pas : seulement 17 millions d'euros versés par l'Etat sur les... 240 promis

"Je ne lâcherai pas les Marseillais?" avait déclaré Julien Denormandie.
 
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"Promesse tenue du ministre du Logement", s'était empressé de commenter RTL lorsqu'il s'était déplacé... 8 mois après le drame de la rue d'Aubagne où deux immeubles s'étaient effondrés dans la cité phocéenne. Il était en visite le lundi 15 juillet, Julien Denormandie, un proche de Macron, avait promis une aide pour la rénovation de la ville et lutter contre l'habitat indigne

Le 5 novembre 2018, deux immeubles vétustes s'effondraient à Marseille, faisant huit morts aux 63 et 65 rue d'Aubagne. Un mois plus tard, le ministre du Logement, Julien Denormandie, avait promis une aide de 240 millions d'euros pour la ville portuaire qui, pendant 33 ans, fut celle de Gaston Deferre, mais sous un strict contrôle de l'Etat.

Un an après, seuls 17 millions d'euros "auront été payés ou engagés par l'Anah (agence nationale de l'habitat) pour la rénovation de Marseille", admet lundi 4 novembre une source proche du ministre.
 "Cela a permis de prendre en charge des mesures d'urgence pour les familles du centre-ville, le lancement des études pour les opérations de rénovation de l'habitat dégradé du centre-ville ou encore des travaux d'urgence sur les copropriétés dégradées", s'est néanmoins félicité ce proche du ministre. Les 240 millions seront versés "sur dix ans", précise maintenant cet anonyme. 

Interrogé sur Europe 1 lundi 4 octobre, le ministre du Logement a annoncé la création d'une société de rénovation de l'habitat à Marseille, dont l'État sera actionnaire. "Cette structure ne fera que ça : racheter des immeubles insalubres, les rénover et les remettre sur le marché", a détaillé Julien Denormandie qui a assuré que cette structure "sera opérationnelle dans les tous prochains mois".

"Depuis un an, nous avons géré l'urgence aux côtés des collectivités", a estimé le ministre. "Mon deuxième objectif est d'enclencher la reconstruction de Marseille - une tâche entreprise depuis de nombreuses années déjà par la municipalité que le ministre ne peut ainsi spolier de son bilan - et la réhabilitation de ces logements", a poursuivi le ministre. 
L'habitat indigne instrumentalisé par Denormandie l'était déjà - le jeune ministre venu de Paris le sait-il - au temps du maire socialiste Gaston Deferre à la mairie... La rue d'Aubagne est connue pour de nombreux restaurants maghrébins et africains à prix modiques, ainsi que pour des boutiques de produits (artisanat, épices, fruits secs, céréales,…) provenant des pays méditerranéens, africains ou asiatiques.
Lien PaSiDupes : "Immeubles effondrés à Marseille : un député LREM instrumentalise la tragédie" (Alors que Macron n'a pas fait le déplacement, Saïd Ahamada fait de la polémique politicienne.

L'ampleur du problème de logement insalubre à Marseille était connu des autorités, note le député LREM des Bouches-du-Rhône, Saïd Ahamada, qui a bien dû poser une question au gouvernement (QAG) dans ce sens, intervention qui est passée inaperçue... ")

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Après le drame de la rue d'Aubagne, des milliers de personnes vivant dans des immeubles frappés d'arrêtés de péril ont été évacuées. 
Selon la mairie, plus de 3.000 personnes, résidant dans plus de 356 immeubles, ont été évacuées en un an. Trois cents (10% des sinistrés) résident encore dans des hôtels et sont en attente d'un relogement définitif. 
Aujourd'hui encore, 4.000 immeubles relèveraient de l'habitat indigne dans la ville, selon la Fondation Abbé-Pierre. Ainsi, à l'approche des municipales, l'opposition de gauche à Marseille n'hésite-t-elle pas à exploiter les drames humains à des fins politiques:

Les aides de l'Etat vont à nouveau à la Seine-Saint-Denis, malgré son économie souterraine en pleine expansion et de multiples plans de soutien

A Bobigny, jeudi, lors du déplacement d'Edouard Philippe à la préfecture de 
Seine-Saint-Denis.
Pas moins de cinq ministres accompagnaient Edouard Philippe 
à la préfecture de Bobigny, jeudi 24 octobre

"Le gouvernement au chevet de la Seine Saint-Denis : 23 mesures pour relancer l'attractivité du département," titre Europe 1, le 31 octobre dernier. Le premier ministre Edouard Philippe était même à Bobigny ce jeudi pour présenter le plan d'aide du gouvernement en faveur de la Seine-Saint-Denis. En revanche, ni Philippe, ni Denormandie n'a osé se montrer à Marseille pour la commémoration du 5 Novembre 2018: suffit-il que les media lui accordent une couverture compassionnelle de pré-campagne électorale ?
Parmi les 23 mesures attendues, une prime de 10.000 euros pour attirer et fidéliser les fonctionnaires masochistes (policiers, enseignants...)C'est l'une des mesures phares du plan d'aide de l'Etat en faveur de la Seine-Saint-Denis, département qui cumule déjà toutes les formes d'aides - dont des installations de services publics -, à fonds perdus.  

Passer cinq ans dans le département est une mesure, inspirée du rapport d'un député Les Républicains, qui veut inciter les fonctionnaires à rester en poste plus longtemps dans le département. Pour toucher cette prime de fidélisation, l'agent devra donc passer au moins cinq ans en poste en Seine-Saint-Denis. "Les policiers, comme les profs, sont souvent trop jeunes", observe un élu. "Et les juges d'instruction ne restent pas assez longtemps pour bien connaître leurs dossiers". Autant d'éléments insuffisants pour assurer la continuité du service public.  L'argent sera alors versé en une fois, après cette période de service effectif accompli. 

"L'annonce de cette prime est une bonne nouvelle," se réjouit Erwan Guermeur, secrétaire départemental SGP Police Seine Saint-Denis. "A condition qu'elle concerne l'ensemble des policiers qui exercent dans le département le plus criminogène de France". Son syndicat réclamait depuis longtemps une prime spécifique pour les policiers du 93.
 
Mais "cela ne suffira pas pour fidéliser les agents sur le territoire", regrette-t-il. L'autre priorité selon lui, ce sont "les conditions de travail". "Il n'est pas rare, en 2019, qu'un commissariat se retrouve sans véhicule disponible ou que les équipages n'aient pas de radio pour pouvoir transmettre avec leur station directrice."

Le plan, "du sur mesure," selon un conseiller du premier ministre, prévoit tout de même la rénovation de... deux commissariats : Aulnay-sous-Bois et Epinay-sur-Seine. 150 policiers supplémentaires seront également recrutés pour traiter plaintes et procédures, c'est-à-dire devant des ordinateurs et toujours pas pour assurer une présence visible et dissuasive sur le terrain. 

Mais d'autres secteurs recevront également une aide de l'Etat, en exclusivité pour la Seine-Saint-Denis, notamment celui de la santé. Plusieurs hôpitaux vont être rénovés et les médecins recevront une aide pour s'installer en Seine-Saint-Denis. 

Pour lutter contre la pauvreté - dont il faut croire qu'elle ne frappe pas Marseille, malgré le contexte d'agitation politique de son quartier meurtri autour du 5 novembre 2018  - le gouvernement doit annoncer le renforcement des contrôles des logements insalubres. Pas de quoi relever tous les défis, reconnait-on à Matignon, mais une façon "de réaffirmer la présence de l'Etat" dans ce département et à quatre mois des municipales.

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