Les investitures aux municipales de 2020 créent des dissidences aussi bien à LR qu'à LREM
'Les Républicains', qui appartient à la majorité au Parlement de Strasbourg, réunit son Conseil national ce weekend
L'objectif, samedi à Paris, est de "relever la tête" à quatre mois des municipales. Mais le temps est aux dissidences, comme on peut en constater une quinzaine dans les rangs de la majorité présidentielle, et de nouvelles, programmées pour ce moment, risquent d'être annoncées en sorte de brouiller le message de rassemblement du nouveau président Christian Jacob.
Le Conseil national, sorte de parlement du parti convoqué deux fois par an, se tient quelques semaines après l'élection de Christian Jacob, qui a succédé à Laurent Wauquiez.
"On va essayer d'être les plus interactifs possible et de supprimer les discours" promet Christian Jacob, chiraquien historique et ancien chef des députés LR à l'Assemblée, qui travaille depuis son arrivée à reconstruire le parti en s'appuyant sur sa base.
400 personnes sont attendues à 14h00 au siège du parti, rue de Vaugirard, et non pas à La Mutualité où ce type de réunion a habituellement lieu - ce qui permet au parti d'éponger une partie des 200.000 euros qu'avait coûté l'élection imprévue.
Une séance de questions-réponses avec la salle et la présentation d'une "nouvelle méthode de travail" sont au programme de ce "conseil national de lancement", autour de 12 thématiques, explique la présidente de l'instance, Annie Genevard.
Autorité de l'Etat, emploi, mais aussi réchauffement climatique ou fractures territoriales: "on va retrouver nos fondamentaux sur le régalien, mais on va aussi sur des pistes de plus en plus importantes aux yeux des Français et qui sont à nos yeux mal traitées ou insuffisamment traitées," ajoute A. Genevard.
Chacun de ces forums, piloté par un vice-président, planchera une fois par mois avec des représentants du terrain (élus, société civile) jusqu'à un "congrès des idées" prévu début juillet.
Pour A. Genevard, il faut "que la droite, absente du deuxième tour de la présidentielle en 2017, relève la tête. Jusqu'à présent, elle courbait l'échine sous le coup de défaites électorales. Je voudrais qu'avec ce Conseil national la droite porte un nouveau regard sur elle même et se dise oui, nous pouvons redevenir une force d'alternance".
Christian Jacob, qui n'a pas oublié son passage à la tête de la CNJA (le syndicat "jeunesse" de la FNSEA) dans les années 1990, veut aussi mettre sur les rails un "grand mouvement de jeunesse" à l'horizon de la rentrée 2020.
L'ambition est claire: "qu'on soit le premier parti politique à avoir un vrai mouvement de jeunesse qui soit autonome dans son budget, ses actions et sa gouvernance", affirme Jacob, un président qui s'est engagé à ne pas se présenter à la présidentielle de 2022.
Avant le Conseil, une centaine de Jeunes LR ont appelé par voie de presse à "la refondation d'une droite sociale, attachée au mérite et à l'égalité des chances, résolument soucieuse des plus précaires".
Les démissions à LREM briseront-elles les illusions des Macron-compatibles ?
Comme les députés socialistes déçus du macronisme et démissionnaires, les juppéistes passés à LREM réalisent que les macroniens ne les considèrent pas et les tiennent loin des décisions. L'herbe n'est pas toujours plus verte chez les autres...
Le président de la fédération de l'Hérault, Sébastien Pacull, vient de démissionner, suite au choix de LR de soutenir le maire sortant de Sète, soutien de Macron. S. Pacull pourrait présenter sa propre candidature à la mairie, à la tête d'une liste "d'union des droites" soutenue par le RN.
A Marseille, le président de l'influente fédération des Bouches-du-Rhône, Bruno Gilles, a refusé de se retirer devant sa rivale Martine Vassal, présidente du conseil départemental depuis 2015 et présidente de la métropole d'Aix-Marseille-Provence depuis 2018, et choisie par LR pour les municipales.
A Paris aussi les arbitrages d'investitures à la municipale conduisent à des dissidences : vendredi, le maire LR du XVIIe Geoffroy Boulard vient de lancer sa campagne sans référence à aucun parti, ni même à la droite ni au centre.
Et Christian Jacob compte les défections de députés LREM las des mauvais traitements et des choix politiques de Macron, singulièrement depuis son projet d'encadrement de l'attribution de l'AME (aide médicale de l'Etat - en fait, du contribuable - , un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins). Lien PaSiDupes : Immigration et santé : des députés LREM veulent maintenir en l'état l’accès aux soins des clandestins
Ajoutées à son "manque d'ancrage territorial", ces démissions donnent du parti du président une image déplorable que confirment les sondages. Lien PaSiDupes : Réforme des retraites : deux Français sur trois soutiennent la grève du 5 décembre
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