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dimanche 1 septembre 2019

Gilets Jaunes : vers un "septembre noir"

Retrait momentanĂ© de figures charismatiques, mais continuation des actions de rue : 
annonce d'un "septembre noir"...

Nouveau samedi de mobilisation à la veille de la rentrée






Pour l'"Acte 42", des centaines de gilets jaunes ont manifestĂ© Ă  Paris, Toulouse, Bordeaux ou Caen. 
Des groupes de manifestants se sont retrouvĂ©s pour entretenir la flamme cet Ă©tĂ© et encore samedi 31 aoĂ»ten cortĂšge ou sur des ronds-points, alors que JĂ©rĂŽme Rodrigues, figure du mouvement Ă©nuclĂ©e Ă  la suite d'un tir tendu de LBD 40, a annoncĂ© un sĂ©jour en maison de repos. 
En revanche, Priscillia Ludosky a appelĂ© sur Facebook Ă  la reprise des manifestations Ă  la frontiĂšre suisse, Ă  Ferney-Voltaire (village de l'Ain, refuge du philosophe des LumiĂšres, fameux pour sa lutte contre l’arbitraire). MalgrĂ© les soucis de reprises scolaire et professionnelle, l'Ă©vĂ©nement a encore sĂ©duit plus d'un millier d'internautes prĂȘts Ă  y participer, selon le rĂ©seau social
Le pouvoir s'interroge donc de savoir si le mouvement social va reprendre de plus belle aprĂšs la pause estivale. Pour l'heure, ni les autoritĂ©s, ni les GJ n'ont encore communiquĂ© de chiffres sur l'ampleur de la mobilisation. Les vidĂ©os relayĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux - la presse institutionnelle observant les consignes gouvernementales de 'black-out' - montrent des cortĂšges calmes, avec quelques centaines de manifestants Ă  chaque fois.

La promesse d'un "septembre noir"

Plusieurs autres rassemblements ont Ă©tĂ© annoncĂ©s Ă  partir du 7 septembre.
"Le 7, c'est le retour de tout le monde", a dĂ©clarĂ© Eric Drouet dans une vidĂ©o diffusĂ©e sur sa chaĂźne YouTube.

Plusieurs collectifs ont appelĂ© Ă  une "mobilisation historique" Ă  Paris, le 21 septembre, 
Le Peuple Uni's photo.
en hommage Ă  Steve Maia Caniço, mort par noyade  dans la Loire Ă  Nantes, Ă  la suite d'une charge de police lors de la FĂȘte de la Musique. 
"Marchons ensemble, contre le systÚme, contre la destruction de la planÚte, contre le mépris des élites, contre les réformes en cours, contre les fins de mois difficiles, contre toutes formes de discrimination, contre l'autoritarisme... Unissons-nous pour une justice sociale, fiscale et environnementale", peut-on lire sur la page de l'événement.
"Attendez-vous au pire", ont annoncĂ© au micro de BFMTV des Gilets jaunes marseillais, qui prĂ©voient un "septembre noir".
Le 14 septembre, une "opĂ©ration spectaculaire" Ă  l'aĂ©roport d'Orly 
est Ă©galement prĂ©vue pour faire signer une pĂ©tition sur le RIC aux "voyageurs pressĂ©s". 
Manifestant lors de l'Acte 24 des Gilets Jaunes,
le 27 avril 2019, Ă  Toulouse
Le mode opĂ©ratoire prĂ©cise de se rendre Ă  Orly "sans gilet apparent, avec un passeport et un sac de voyage" et d'Ă©viter "de donner [des] sous Ă  McDonald's, Starbucks et Nespresso, trois multinationales qui pratiquent l'optimisation fiscale." 

Deux figures en retrait 

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Dans un article publiĂ© par LCI le 31 aoĂ»t, JĂ©rĂŽme Rodrigues, l'une des figures emblĂ©matiques des GJ (ci-contre, oeil droit suppliciĂ© par les hommes de Macron, sur ordre de Castaner, a annoncĂ© se "mettre en pause" pour quelques semaines. Sur "conseils de son mĂ©decin", le leader va sĂ©journer un temps en maison de repos. 
Il dĂ©nonce une "rĂ©pression policiĂšre" Ă  son Ă©gard, ainsi qu'un "phĂ©nomĂšne d'insultes et de caricatures" par les cyber-militants LREM sur les rĂ©seaux sociaux et dans la rue. Il dĂ©clare avoir Ă©galement subi intimidations et menaces de mort. Selon LCI, JĂ©rĂŽme Rodrigues espĂšre ĂȘtre de retour pour les manifestations du 21 septembre.

Quant Ă  Ingrid Levavasseur, porte-voix fluctuante du mouvement - qui a d'ailleurs dĂ» se retirĂ©e en fĂ©vrier - semble dĂ©sormais s'engager politiquement Ă  l'extrĂȘme gauche. AprĂšs une tentative ratĂ©e de liste aux europĂ©ennes, l'aide-soignante de 32 ans s'est tournĂ©e vers les Ă©cologistes radicaux et a participĂ© Ă  l'universitĂ© d'Ă©tĂ© d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), qui se tenait du 22 au 24 aoĂ»t Ă  Toulouse. Ingrid Levavasseur a par ailleurs lancĂ© une association, "Eclosion dĂ©mocratique", qui revendique des membres de La France insoumise (LFI), du Parti communiste et d'EELV. Dans un entretien accordĂ© Ă  La DĂ©pĂȘche du midi, elle rapporte une envie de s'engager au "niveau infĂ©rieur, local, avec des actions palpables". Le 4 septembre sortira Ă©galement son livre Rester digne, chez... Flammarion (oĂč travaille la compagne d'Olivier Besancenot, rĂ©volutionnaire trotskiste du NPA, anti-capitaliste), dans lequel elle explique "les raisons de son combat". 

La forme de la contestation toujours en débat



Des Ă©volutions sur la forme des mobilisations sont attendues. 
Le 25 aoĂ»t, l'ouverture le dimanche aprĂšs-midi d'un hypermarchĂ© GĂ©ant Casino de la Roseraie Ă  Angers, sans caissiers, avait Ă©tĂ© perturbĂ©e (ci-dessus) par des dizaines de manifestants vĂȘtus de gilets jaunes. CitĂ© par LCI, Eric Drouet estime qu'il serait plus prudent de laisser tomber cette tenue, "synonyme de repĂ©rages policiers et d'interdictions prĂ©fectorales".Ouest France a rendu payant son article relatant l'Ă©vĂ©nement, une nouvelle forme de dĂ©sinformation.

InterrogĂ© par LCI, Maxime Nicolle, lui aussi espĂšre un boycottage des "grandes multinationales, grandes surfaces ou grands groupes". Pour ce faire, des "OpĂ©rations spĂ©ciales GJ" seront mises en place.
Dans son entretien avec La DĂ©pĂȘche, Ingrid Levavasseur estime de son cĂŽtĂ© qu'il n'y aura pas de violences et que le mouvement "prendra forcĂ©ment une forme politique".

Macron a en effet voulu une rentrĂ©e chaude 
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avec sa rĂ©forme des retraites (Macron plaide pour un accord sur la durĂ©e de cotisation, plutĂŽt que sur l'Ăąge de dĂ©part), 

des soupçons de violences policiĂšres qui prennent consistance (313 enquĂȘtes judiciaires sont confiĂ©es Ă  l'IGPN, dont la partialitĂ© n'est plus Ă  dĂ©montrer),

Dans un couloir des urgences de l'hÎpital de Valence, le 4 juillet dernier.
des tensions persistantes dans une grande majoritĂ© des services des urgences (plus de 200 services d'urgences sont touchĂ©s par la grĂšve qui secoue le secteur depuis la mi-mars: le collectif Inter-urgences lance un nouvel appel Ă  la mobilisation pour septembre. Le collectif rĂ©clame davantage de lits, d'embauches et des hausses de salaires plus consĂ©quentes. 
Mi-juin, la ministre de la Santé, AgnÚs Buzyn, avait annoncé 70 millions d'euros pour financer une prime de risque de 100 euros net mensuels pour les personnels des urgences et faciliter les recrutements dans les services en tension cet été, des mesures déjà jugées insuffisantes. Sur ces 70 millions d'euros, 15 millions devaient servir aux établissements à recruter du personnel paramédical pendant les congés. Mais "la majorité des services n'a pas vu la couleur des enveloppes fléchées pour pallier les difficultés estivales", écrit le collectif Inter-Urgences dans son communiqué)
colĂšre des enseignants et des agriculteurs : plusieurs dossiers inflammables ouverts pour cette rentrĂ©e peuvent relancer la mobilisation et faire de la France l'Amazonie de Bolsonaro. 

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