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mercredi 25 septembre 2019

#balancetonporc: condamnation de l'instigatrice à la délation sexiste

Sandra Muller avait diffamé l’homme qu’elle accusait de harcèlement sexuel

Condamnation du féminisme sexiste de la journaliste encensée par le magazine 'Time'


Sandra Muller, en octobre 2017 à New York


L'homme diffamé a dû attendre près de deux ans pour être lavé de l'opprobre, après la déferlante médiatique attachée au hashtag insultant #balancetonporc sur les réseaux sociaux. 
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Sandra Muller, l’instigatrice de ce hashtag abusivement médiatisé, sans esprit critique, ni enquête, par la presse vertueuse, a été condamnée  pour diffamation par le tribunal de Paris, mercredi 25 septembre. Elle devra verser 15.000 euros de dommages et intérêts à Eric Brion qu’elle a sali en l'accusant de harcèlement sexuel.

Retweetés plus de 2.500 fois, les propos dénoncés remontent à une soirée cannoise de 2012
, lors du Marché international des programmes de télévision où ils se trouvaient tous deux pour le travail. Eric Brion, qui a convenu avoir eu des mots déplacés et s’était excusé par texto le lendemain, s’était défendu d’"être un harceleur sexuel".
Quand la presse dite de "qualité" chasse la "fake news",
tout en courant derrière la rumeur
Résultat de recherche d'images pour "is truth dead"Journaliste à la "Lettre de l’audiovisuel", professionnelle présumée de l'information, Sandra Muller est l’une des activistes pompeusement qualifiées de "briseuses de silence" ("one of the silence breakers", ci-dessous) que le magazine Time  avait un peu hâtivement désignée comme l’une des "personnalités de l’année" 2017.
Le propriétaire de Time magazine est Marc Benioff, PdG de la société de cloud computing Salesforce.com, dont les Français Pernod Ricard, Renault, Engie ou Suez sont clients)

L'accusatrice a également été condamnée à verser au plaignant 5.000 euros au titre des frais de justice, à retirer le tweet litigieux et à publier des communiqués judiciaires sur son compte Twitter et dans deux organes de presse, dans une limite de 4.000 euros, selon le jugement consulté par Le Monde. Francis Szpiner, son avocat,  a confirmé qu’il entend faire appel, dénonçant une décision de justice "hors du temps" et "une régression".

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Le 13 octobre 2017, Sandra Muller écrit sur la plate-forme Twitter le message suivant : 
« #balancetonporc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlent [sic] sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends. »
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Quatre heures plus tard, un second Tweet : « “Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit” Eric Brion ex-patron de Equidia #balancetonporc ». 
C'est beau l'amour - 48

La parole de milliers de femmes - possiblement des militantes - dénonçant harcèlement ou agressions sexuelles - réels ou fantasmés - s’était "libérée" sous ce mot-dièse #balancetonporc, rapidement devenu viral, et sous son équivalent en anglais #metoo ("moi aussi") relancé par l’actrice Alyssa Milano, révélée au grand public par la série télévisée ...Madame est servie (1984-1992), notoriété entretenue par des séries aux titres évocateurs : Melrose Place (1997-1998), Charmed (1998-2006) - au cours du tournage de laquelle ont lui connaît deux mariages et une liaison avec trois de ses partenaires - et Mistresses (2013-2016).
Wikipedia rapporte que, le 4 septembre 2013, Alyssa Milano publie sur Internet une pseudo "sex-tape" contenant un message décrivant le président syrien comme un dictateur cruel qui massacre des enfants au moyen d'armes chimiques. La vidéo – qui fut largement diffusée par les media occidentaux – fut publiée la veille de la réunion du G20 à Saint-Pétersbourg, et alors que le président Obama peinait à convaincre l'opinion publique internationale d'appuyer sa volonté de faire la guerre à la Syrie.
Des attendus évoquant l'affaire des policiers "barbares", selon Mélenchon

Le préambule de la décision du tribunal prend soin d'indiquer que la question des "violences sous toutes leurs formes infligées aux femmes par des hommes constitue à l’évidence un sujet d’intérêt général". Pour autant, les juges ont estimé qu’en accusant Eric Brion de l’avoir harcelée sexuellement, Sandra Muller a tenu des propos diffamatoires, le délit de harcèlement étant constitué par "une répétition ou une pression grave"

De surcroît,
elle ne peut bénéficier de l’excuse de "bonne foi", n’ayant apporté ni "base factuelle suffisante", "ni preuve de la vérité de ses accusations".

Sandra Muller "a manqué de prudence dans son tweet, notamment en employant des termes virulents tels que “porc pour qualifier le demandeur, l’assimilant dans ce contexte à Harvey Weinstein, et "balance", (…) l’exposant ainsi à la réprobation sociale ; elle a dépassé les limites admissibles de la liberté d’expression, ses propos dégénérant en attaque personnelle", a estimé le tribunal.

La décision des juges souligne en outre "le retentissement exceptionnel mondial qu’ont eu ces deux tweets" et leurs conséquences pour Eric Brion : "isolement social", dégâts dans son couple et lourde dépression. 

Me Francis Szpiner fait peu de cas de l'honneur d'un homme.
"Ce n’est pas un signal positif que la justice envoie, estime-t-il. On leur dit, Mesdames, retournez sept fois votre langue dans votre bouche avant de tweeter, sinon vous serez asphyxiées financièrement", a commenté l’avocat de Sandra Muller, suggérant une légèreté des accusations dans un contexte sensible de chasse sexiste par des féministes.

De son côté,
le plaignant "accueille la décision avec une certaine forme de soulagement", a réagi son avocat, Nicolas Bénoit.
Eric Brion@Eric3rion
Je suis extrêmement soulagé de la décision sévère que vient de rendre la 17ème Chambre du TGI de Paris après 2 années d’une rare violence. C’est notamment la victoire de la vraie #justice sur le tribunal du buzz et des réseaux sociaux #justice #Balancetonporc
Libération de la parole ou délation, une confusion d'activistes.
Lors de l’audience devant la 17e chambre civile du tribunal de Paris, le 29 mai dernier, S. Muller avait défendu la libération de la parole initiée par #balancetonporc, tandis qu’Eric Brion et ses avocats avaient dénoncé un appel à la "délation".
Les avocats de Sandra Muller avaient plaidé que condamner leur cliente reviendrait à "bâillonner" la parole.
Les avocats de la victime avaient en revanche contesté le "mensonge" sur lequel serait fondé #balancetonporc, puisqu’Eric Brion "n’est pas un harceleur". "Oui, #balancetonporc est un phénomène superbe, mais, à côté de ça, il y a eu de la calomnie, de la rumeur", ont-ils souligné. 

Créée en 1977, la "Lettre De l'Audiovisuel" clame qu'elle "fait partie des leaders en matière d'information dans le secteur en pleine mutation des médias et des nouvelles technologies". Fort bien, mais ce leader exemplaire conserve-t-il Sandra Muller dans ses rangs?

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