"Je vous emmerde la LDH; vous nous pétez les couilles", a lancé un policier aux observateurs de la LDH à Toulouse
L'acte 46 des Gilets Jaunes a été marqué par des échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants, ce samedi 28 septembre à Toulouse.
Or, cette fois, les troupes de Macron sont également accusées d’avoir pris à partie des observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme, qui a dénoncé une situation habituelle.
La vidéo d'un journaliste de RT France montre effectivement des policiers frappant des personnes en gilets jaunes et bleu malgré l’inscription "Observateur LDH Copernic Syndicat d’avocat de France" et un casque bleu.
Un autre extrait montre ensuite l'un policier lançant à l'un de ces observateurs: "Je vous emmerde la LDH. Vous nous pétez les couilles", , avant de sommer les observateurs de se disperser.
Environ un millier de personnes a défilé à Toulouse ce vendredi et la police a, à plusieurs reprises, fait usage de gaz lacrymogènes et d’un canon à eau. Les forces de l’ordre ont été la cible de "projectiles, d’outrages et d’injures" et ont procédé à cinq interpellations, selon un communiqué de la préfecture.
La LDH de Toulouse a confirmé la présence de cinq observateurs de l’Observatoire des Pratiques Policières (OPP)
Trois observateurs du groupe pris à partie ont été touchés, deux ayant reçus des coups de matraque et l’un souffre de "contusions et d’une côte fêlée", précise la LDH de Toulouse.
Les observateurs "ont été insultés, menacés, gazés, frappés et matraqués, alors qu’ils ne faisaient que remplir leur mission. (...) Pierre, un des observateurs, vient d’être pris en charge par les pompiers après cette nouvelle agression”, dénonce l’organisme.
Les observateurs "ont été insultés, menacés, gazés, frappés et matraqués, alors qu’ils ne faisaient que remplir leur mission. (...) Pierre, un des observateurs, vient d’être pris en charge par les pompiers après cette nouvelle agression”, dénonce l’organisme.
L’Observatoire des Pratiques Policières a été créé à Toulouse en mars 2017, à l'instigation de la Ligue des Droits de l’Homme, de la Fondation Copernic et du Syndicat des Avocats de France, après plusieurs affaires qui ont relancé le débat sur les violences policières: outre l’affaire Théo, les manifestations contre la loi travail ou le projet contesté d’un centre commercial. A partir du mois de septembre 2017, l’OPP a déployé des observateurs sur toutes les manifestations déclarées. Des bénévoles de l'observatoire vérifient que le dispositif policier mis en oeuvre est adapté et détectent les violences. Et elles sont nombreuses, selon eux, depuis le début du mouvement des GJ.
Rendu public en avril 2019, le premier rapport - après le pic de la crise des gilets jaunes - pointe "les initiatives agressives des policiers en poste, ainsi que l’usage disproportionné des outils de maintien de l’ordre".
Le rapport dénonce également "le traitement particulier qui est fait par les policiers et gendarmes en charge du maintien de l’ordre" aux observateurs de l’OPP. Dans une lettre adressée le 25 septembre au préfet de la Haute-Garonne et au directeur départemental de la Sécurité Publique, l’OPP estime qu’il y a eu "près de 25 atteintes physiques" des policiers sur ses représentants, avec une nette augmentation après la publication du rapport. Mi-septembre, un premier membre de l’OPP avait d'ailleurs porté plainte, affirmant avoir été blessé au cours d’une charge de police.
Dans son communiqué publié ce samedi, l’OPP s’interroge sur les raisons de ces prises à partie, et n’hésite pas à évoquer l’hypothèse d’un ordre donné par la hiérarchie. "Soit le Préfet [représentant du gouvernement] et le DDSP [directeur départemental de la sécurité publique] ont donné des ordres pour faire des observateurs des ‘persona non grata’ (...), soit les unités de police sur le terrain font ce qu’elles veulent, mènent une sorte de ‘guerre privée’ aux observateurs de l’OPP en échappant à tout contrôle de leur hiérarchie”, écrivent les responsables de l’Observatoire, qui promettent de ne pas en rester là.
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