L'homophobie dans les stades, nouvelle ligne floue de l'idéologie macronienne
L'homme à la "pensée complexe" - comme ses préférences sexuelle, selon la rumeur - appelle à la "clarté" et au "discernement"
Macron s'est exprimé ce mardi sur la polémique née des chants et banderoles dits "homophobes" qui ont provoqué des réactions vertueuses d'arbitres: ils ont sifflets des arrêts de rencontres en Ligue 1 de football pour chants homophobes et injures diverses, pensant ainsi répondre à l'attente du président de la république.
Or, celui-ci a surpris en réaffirmant la nécessité de lutter contre les discriminations, tout en laissant toute latitude aux supporters et aux autorités pour faire preuve de... "discernement", aucun n'étant requis, en revanche, en matière de racisme supposé.
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Trois joyeux drilles à Saint-Martin |
La ministre et le patron du foot se livrent une bataille médiatique dans laquelle Macron est donc venu ajouter la confusion là où les lignes étaient opposées, mais sans ambiguïté.
"Que la LFP et les clubs prennent leurs responsabilités," délègue Macron

"Panem et circenses" (du pain et des jeux), une pratique populiste plus que jamais valable dans le "monde nouveau" macronien
Fan de football et notamment de l'OM, Macron a rappelé les valeurs qu'il prête à ce sport. "Le football doit réconcilier tout le monde. Il doit porter les valeurs de notre pays. Il n'y a pas de polémiques à avoir. Il faut de la clarté sur les principes et du discernement dans l'application. Je souhaite que tout le monde travaille ensemble."
"Je suis moi-même amateur de football, a-t-il poursuivi. Je ne suis pas naïf et on sait que ce qu'est un stade qui s'embrase. Et parfois, des noms d'oiseaux volent. Je ne suis pas en train de dire que tout cela doit se terminer mais on ne peut pas expliquer tous les jours à nos jeunes et moins jeunes qu'il faut mettre de la décence dans le pays, qu'il faut enlever de la violence, et dire qu'il faut accepter les pires choses. Chacun doit un peu bouger."
"Le football doit réconcilier tout le monde" ?
Le doigt menaçant de Macron (index pointé) est-il "friendly"?
Le doigt menaçant de Macron (index pointé) est-il "friendly"?
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Noël Le Graët semble le sentir passer, le doigt de la "réconciliation" |
L'affrontement entre Macron et Noël Le Graët ne renforce pas le gouvernement. Alors qu'une controverse oppose Roxana Maracineanu, la ministre des Sports, à Noël Le Graët, le président de la Fédération Française de Football (FFF), Macron s'est à nouveau exprimé sur l'homophobie dans le football. A la sortie d'un débat sur la lutte contre la pauvreté à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), sans aucun rapport avec ce qui le taraude, il a souhaité que "tout le monde travaille ensemble", "sans fausses polémiques".
Or, la ministre - sans langue de bois - des Sports, Roxana Maracineanu, a dénoncé mardi la position "erronée" du patron du foot français Noël Le Graët, qui a établi un distinguo lutte contre racisme et homophobie, demandant aux arbitres de ne plus arrêter les matches en cas de manifestations homophobes dans les stades.
Il n'y a ni "actif", ni "passif" : "Chacun doit un peu bouger"
"Je ne suis pas non plus naïf, a commenté le chef de l'Etat. On sait ce qu'est un stade qui s'embrase et parfois les noms d'oiseaux, pour dire le moins, qui volent. Donc, je ne suis pas en train de dire que tout ça doit se terminer."
Quand Macron était favorable à l'arrêt des matches de football, en cas de cris homophobes ou racistes
Pas plus tard qu'en juillet dernier, Macron soutenait encore clairement sa ministre des Sports, Roxana Maracineanu.

Le dimanche 7 juillet, Macron s'était dit favorable à l'arrêt des matches de football en cas d'incidents racistes ou homophobes. "On ne peut pas s'habituer à l'homophobie et au racisme sous prétexte que l'on serait dans un stade de football", avait estimé le président de la République, lors d'un entretien avec franceinfo, effectuant un grand retournement.

"Il n'y a rien qui justifie et qui devrait nous faire dire que c'est une culture de haine. On se bat partout dans la société contre l'homophobie et le racisme. On l'accepterait dans nos stades? Bien sûr que non", avait insisté le président, intarrissable.
Fin mars, Roxana Maracineanu avait jugé "inadmissibles" les chants homophobes entendus lors du dernier clasico PSG-OM au Parc des Princes, où des supporteurs parisiens avaient assimilé les Marseillais à "des rats", des "péd**" ou des "enc****".
"Je salue la responsabilité de la ministre, l'engagement de plusieurs joueurs", avait applaudi Macron, prenant notamment l'exemple d'Antoine Griezmann. L'attaquant des champions du monde 2018 s'est exprimé à plusieurs reprises contre l'homophobie. Fin mai, il a fait la Une du magazine Têtu, clamant: "Maintenant ça suffit!" à propos de l'homophobie dans le football.
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DJ Kiddy Smile, star du 'voguing',
style de danse urbaine né dans les clubs
gays des années 1970, à l'Elysée en juin
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"Dans nos écoles, nos classes emmènent nos enfants regarder du théâtre. Et on n'apprend pas aux jeunes à aller regarder du sport. Ça s'apprend de devenir supporter [supporteur, en "français"]", a ajouté le président de la République.
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