Pas de doute, la députée Bénédicte Peyrol appartient à la majorité présidentielle !
Elle a choisi le moment pour proposer " que tout le monde paye des impôts, dès le premier euro "
L'impôt sur le revenu des Smicards, vite ! |
Il faut être "trop intelligente et trop subtile" pour être coordinatrice du groupe La République en marche (LREM) de la commission des Finances. Et en effet, en pleine crise sociale des Gilets jaunes qui luttent pour le pouvoir d'achat de tous, la députée LREM Bénédicte Peyrol estime qu'il "faut remettre à plat tout le système fiscal".
Au lendemain de l'adoption définitive du deuxième budget du quinquennat, qui comprend des baisses d'impôts et de la dépense publique, la députée La République en marche (LREM) Bénédicte Peyrol, née à Vichy il y a 27 ans, plaide ce vendredi 21 décembre pour que cette "remise à plat du système fiscal" passe par une refonte de l'impôt sur le revenu.
"Il faut mettre à plat tout le système fiscal, que tout le monde paye des impôts, dès le premier euro", affirme la néo-députée Et elle justifie ce rétropédalage inattendu : "c'est important, car l'impôt sur le revenu sert de lien avec l'Etat", insiste-t-elle. On aurait aimé qu'il créât de la solidarité citoyenne, mais non.
Elle estime qu'"il faut aussi revoir les tranches de l'impôt que la répartition se fasse mieux"
Elle murmure à l'oreille du président de la République |
Pour être imposable, un célibataire doit avoir un revenu net supérieur à 14.918 euros et un couple 27.839 euros, rappelle BFMTV.
Il faut rappeler au passage que le taux de ménages soumis à l'impôt a fortement reculé ces dernières années : alors qu'il s'élevait à 64% en 1983, il n'a cessé de baisser pour tomber sous la barre des 50%, en 1997, et se stabiliser à ce niveau. Seulement 4 foyers sur 10 se sont acquittés de l'impôt sur le revenu en 2017.
Bercy ne se dit pas encore convaincu : question de timing...
Le ministère de l'Economie et des Finances s'est toujours montré réticent sur le fait d'étendre l'impôt sur le revenu à tous les foyers en raison du coût induit.
La coordinatrice du groupe LREM de la commission des Finances balaie les objections de Bercy. "De toute façon, quelqu'un nous expliquera toujours que c'est impossible; on nous le dit déjà souvent. Moi, je dis que quand le politique décide - et pense que c'est pour le bien de la France - il faut mettre à exécution !", insiste-t-elle. "Le politique doit reprendre la main", martèle-t-elle, alors que Macron lâche du lest sur tous les terrains.
Ancienne fiscaliste pour le groupe Dassault Systèmes, la députée de l'Allier n'a rien inventé
En 2015, Jean-Luc Mélenchon affirmait déjà être "pour que tout le monde paie, (...) évidemment à proportion". Il développait le même argumentaire. "Tout le monde, parce qu'il y a une dignité civique à contribuer à l'effort collectif, ne fût-ce que 10 euros", expliquait le futur meneur de La France insoumise (LFI).
"Pour rendre l'impôt plus léger", il souhaitait "l'étaler".
"Au lieu de cinq tranches il en faut 14, de manière à ce que la classe moyenne ne paie pas pour tout le monde et que ceux qui ont les revenus les plus élevés paient davantage", expliquait-il.
Macron s'apprête-t-il déjà à reprendre d'une main ce qu'il a lâché de l'autre ?
Surprise ! Cette position partagée par l'actuel ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
A l'été 2015, celui qui était encore député estimait que tout le monde devait être soumis à l'impôt, "sans exception, même de façon modeste".
Ca va faire un peu plus de monde demain dans la rue pour l'Acte VI de la marche en avant des Gilets jaunes, demain samedi 22 décembre.
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