Hausse de 0,6% de la facture du gaz, après les 5% de l'électricité au 1er août
Les tarifs réglementés du gaz ont augmenté de 0,63% en moyenne avant les grands froids,
A nous la belle vie ! |
a indiqué la Commission de régulation de l'énergie (CRE) dans un avis mis en ligne jeudi.
La hausse doit servir à répercuter l’augmentation des coûts d’approvisionnement de GDF Suez, explique la CRE.
Il s'agit de la plus forte progression mensuelle enregistrée depuis juillet, quand les prix du gaz avaient également augmenté de 0,5%. Depuis une réforme lancée fin 2012, les tarifs réglementés du gaz naturel sont révisés tous les mois.
L'usine à gaz de l'encadrement par l'Etat
Sont concernés les 9 millions de foyers restés fidèles aux tarifs encadrés par l'Etat proposés par l'opérateur historique GDF Suez et des régies locales, sur un total de 11 millions de ménages français abonnés au gaz.
La hausse est de l'ordre de 0,5% pour les 6 millions de foyers chauffés au gaz. Elle est de 0,2% pour ceux qui n'utilisent le gaz que pour la cuisson. Pour un double usage cuisson et eau chaude, elle est de 0,3%. Et pour ceux qui se chauffent, se lavent et mangent ?
C'est la plus forte "progression"
depuis la hausse de 2,4% enregistrée en janvier.
En comptant cette hausse du mois de novembre, les tarifs du gaz auraient globalement augmenté de 0,9% depuis le début de l'année.
Contre toute évidence, ils seraient orientés dans l'ensemble à la baisse depuis cette réforme grâce à un changement de la formule de calcul, qui a été rendue moins dépendante des prix du pétrole brut et est donc en principe plus favorable aux consommateurs.
A la vérité, les tarifs du gaz ont globalement augmenté de 3,90% en 2013: 0,9% après les 2,4% de janvier et avant les 0,63% de novembre 2013.
Ce qui reste à venir
A partir de janvier 2014, les ménages abonnés au gaz seront soumis à la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN), dont ils étaient jusqu'ici exemptés, dans le cadre de la mise en place de la contribution climat énergie ou taxe carbone. La contribution climat-énergie vise à renchérir le coût des émissions de gaz à effet de serre et Pascal Canfin l'a présentée dans le journal Libération comme une "réforme de gauche". Certaines voix à gauche critiquent néanmoins la mise en place de cette "contribution" au nom de la défense des ménages ruraux à faible pouvoir d’achat: environ 60 euros par an.
Selon un récent rapport parlementaire du député PS Christian Eckhert, la hausse correspond à 1,41 euro du mégawatt-heure en 2014, 2,93 euros en 2015 et 4,45 euros en 2016. Soit un surcoût de la facture annuelle d'environ 75 euros en 2016 pour un ménage avec une consommation usuelle de 17 mégawatt-heures par an.
Par ailleurs, le ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Philippe Martin, a indiqué jeudi avoir signé "il y a quelques jours" un décret visant à accélérer l'extension de 2 à 4 millions de foyers (soit huit millions de personnes) des tarifs dits "sociaux" de l'électricité et du gaz, qui permettent à leurs titulaires de bénéficier d'une petite réduction sur leur facture. Le texte doit encore être publié au Journal officiel mais s'appliquera rétroactivement au 1er novembre.
En outre, la CRE a appelé le gouvernement à remettre la réglementation en ordre, suite à une décision récente du Conseil d'Etat.
Ce dernier a invalidé début octobre les tarifs réglementés du gaz fixés par le gouvernement Fillon en décembre 2011 et restés en vigueur jusqu'en juillet 2012, à cause d'une différence de traitement injustifiée entre certaines catégories de consommateurs.
Or, le gouvernement Ayrault a bien introduit cette année un dispositif dit de "convergence tarifaire" pour effacer graduellement les écarts de tarif entre ces catégories, mais sans supprimer celles-ci immédiatement .
La CRE souligne que le Conseil d'Etat impose à Hollande de "procéder dans les meilleurs délais" à l'abrogation de son arrêté de juin 2013 qui a instauré ce mécanisme de convergence tout en maintenant ces catégories en contravention au principe d'égalité...
La France va-t-elle manquer de gaz cet hiver?
Les stocks de gaz de la France sont en baisse et les tensions avec la Russie pourraient entraîner une rupture des importations cet hiver. A la mi-septembre, le ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Philippe Martin, a tenu à alerter ses partenaires européens sur ce risque. Nos stocks atteindraient 65% contre 75% habituellement à la même période. En cas de froid extrême cet hiver, le risque de pénurie n'est pas écarté.
Près de 15% de nos importations de gaz proviennent de Russie, et la situation actuelle en Syrie pourrait avoir des répercussions sur son approvisionnement à venir.
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