Dépassements d'honoraires des médecins: une exploitation de personnes en situation de faiblesse
Le débat sur les dépassements d'honoraires a-t-il lieu d'être ?
Le lobby des médecins considère quela problématique le problème mérite que l'on s'interroge autant sur la ou les solutions à retenir pour endiguer les excès escroqueries que sur la question de la déontologie médicale.
La création du secteur 2 en 1980 par Raymond Barre autorisait les praticiens à fixer librement leurs honoraires mais avec " tact et mesure ".
Le lobby des médecins considère que
La création du secteur 2 en 1980 par Raymond Barre autorisait les praticiens à fixer librement leurs honoraires mais avec " tact et mesure ".
En faisant peser sur le patient en situation de détresse une inévitable hausse des tarifs, cette astuce langagière -digne de l'équipe Hollande actuelle- permettait à l'assurance-maladie de ne pas accroître ses charges. Trente ans après, ce dispositif de " désocialisation " des dépenses s'est emballé et il semble qu'on ne maîtrise plus rien. Qu'en est-il vraiment ?
Qui sont les professionnels concernés ?
Essentiellement les spécialistes : 41 % sont aujourd'hui en secteur 2, tandis que les généralistes ne sont que 16 %, avec un taux de dépassement respectif du tarif Sécu de 56 % et de 43 %.
Ces chiffres cachent de fortes disparités au sein de chaque spécialité, entre zones géographiques et entre praticiens. Par exemple, pour les chirurgiens libéraux, le secteur 2 concerne moins de 50 % des praticiens dans un quart des départements mais plus de 90 % ailleurs (Paris, Alpes-Maritimes, Rhône, etc.), avec des taux de dépassement variant considérablement (de 25 % jusqu'à 150 %).
Quelles sont les sommes en jeu ?
En 2011, les dépassements d'honoraires totalisaient 2,4 milliards d'euros. A l'hôpital ou en clinique, ils s'élèvent à 700 millions d'euros pour les trois spécialités majeures que sont les chirurgiens, gynéco-obstétriciens et anesthésistes.
Ces sommes seraient à relativiser : les dépassements correspondent en réalité à 1,4 % des 172 milliards d'euros du budget total consacré chaque année par la nation à la santé. Et ceux pratiqués en milieu hospitalier encore moins : seulement 0,4 % !
Circulez: y a rien à voir !
Notre système solidaire prédomine très largement à ces montants : tout baigne !
Certes, pour le patient-usager, l'existence d'un « reste à charge » est toujours de trop. Plus préoccupant, des dépassements importants posent des difficultés d'accès aux soins pour ceux aux revenus modestes. Plus nous tarderons à agir, plus cette question de l'équité de l'accès aux soins se posera de manière criante et plus il sera douloureux d'arrêter une décision consensuelle.
La solution communément avancée - une négociation conventionnelle impliquant l'ensemble des parties prenantes - s'avère complexe. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a prévenu que, faute de résolution, le gouvernement légiférera. Et la profession se mettra en grève du zèle ?
Et si l'issue était une évaluation subjective ?
Et si elle consistait à hiérarchiser le traitement de ce dossier en fonction du risque, de la situation de fragilité du patient et de l'importance de l'événement médical qui le frappe ? Histoire de complexifier un peu plus l'usine à gaz quand il suffirait de revenir à une égalité "juste": une solution que la gauche "exemplaire" n'envisage pas.
Les questions indécentes sont posées
Froidement, en temps de crise et de chômage rééls, de récession et d'austérité annoncées, le reste à charge lors d'une consultation chez un généraliste que l'on voit trois ou quatre fois par an est-il insurmontable ? Les malades en longue durée étaient heureux de la possibilité de consulter le médecin de proximité, mais la gauche - qui a fait campagne sur la désertification des campagnes - va-t-elle maintenant les priver de ce recours ?
En revanche, une hospitalisation, c'est-à-dire un moment marquant et grave, où l'on est fragilisé, ne devrait-elle pas relever du seul régime obligatoire ? "Dans cette optique, les 700 millions d'euros de dépassements " hospitaliers " pourraient être aisément socialisés," écrit Les Echos.
"Peut-on aller encore plus loin" [sic]
Et envisager un reste à charge zéro pour le patient ?
Sympa, mais à condition de revaloriser les tarifs des praticiens à leur juste valeur - notamment ceux bloqués en secteur 1 depuis des années -et socialiser en contrepartie les 2,4 milliards d'euros de dépassements. Tant pis pour le trou sans fond de la Sécu !
La "gauche sociale" ne manque pas d'idées: elle fera simplement appel au travail des classes moyennes pour le combler...
La "gauche sociale" ne manque pas d'idées: elle fera simplement appel au travail des classes moyennes pour le combler...
"C'est un défi à notre portée", si l'on s'attaque par ailleurs aux dysfonctionnements coûteux du système de soins !
Si on s'attaque à la fraude à la Sécu: sujet tabou !
Sans oublier les médecins-escrocs qui fraudent la Sécurité sociale...
Ils arnaquaient des bénéficiaires de la CMU des quartiers défavorisés !
Lien Nouvel Obs: "Ouverture d'une enquête sur une escroquerie présumée de chirurgiens dentistes à Marseille"