Macron appelle sa majorité au palais Bourbon à rester soudée dans l'adversité
Macron a senti monter la révolte et pris les devants
On ignore ce qu'il en coûtera aux députés de la majorité qui ne resteraient pas soudés pour le vote de la réforme des retraites, à partir de lundi à l'Assemblée nationale, face aux turbulences politiques agitant le salmigondis du parti présidentiel et aux turpitudes sexuelles dans leur propre camp, justifiant une mobilisation exceptionnelle des mécontents En Marche! et de l'opposition.
Macron a fait venir ses affidés par cars entiers en son Palais pour exhorter ces quelque 300 députés "marcheurs", et même les 46 MoDem alliés et dépendants, à être "unis" et à "vendre cette réforme qui est une réforme de justice", lors de cette réception mardi soir à l'Elysée.
"Faire en sorte que pas une tête ne dépasse," traduit une source parlementaire
D'autant que l'armée de PlayMobil LREM enchaîne les désertions et que le parti du président est ébranlé par des sextos explicites de masturbation par un proche, à des fins de harcèlement sexuel, un ancien secrétaire d'Etat auprès du premier ministre et ex-porte-parole du gouvernement pendant plus d'un an, Benjamin Griveaux (ex-secrétaire d'Etat sans portefeuille auprès du ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire - qui a eu l'impudeur de décrire les papouilles que lui prodigue sa femme dans son bain), contraint au retrait de la tête de liste En Marche! aux municipales parisiennes, à la suite de la diffusion de ces sex-tapes.
C'est le diffuseur des films porno des pratiques masturbatoires de Griveaux qui est inquiété par la justice de Macron, tandis que leur acteur principal est érigé en victime, sans que soit inquiété(e) celui ou celle qui tenait la caméra du portable de l'exhibitionniste.
C'est le diffuseur des films porno des pratiques masturbatoires de Griveaux qui est inquiété par la justice de Macron, tandis que leur acteur principal est érigé en victime, sans que soit inquiété(e) celui ou celle qui tenait la caméra du portable de l'exhibitionniste.
Or, au regard de la loi, le contenu de tout téléphone mobile de particulier est considéré comme public par la justice. Mais le Parquet n'a été saisi d'aucune plainte pour attentat public à la pudeur. Et le Parquet ne s'est saisi ni de l'affaire, ni de l'objet du délit... Voire du crime, si la destinatrice se déclare sexuellement harcelée
La loi du 17 juillet 1970 a ajouté un article 9 au Code civil qui protège la vie privée de tout individu.Celui-ci dispose que: "Chacun a droit au respect de sa vie privée. Les juges peuvent, sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que séquestre, saisie et autres, propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l’intimité de la vie privée; ces mesures peuvent, s’il y a urgence, être ordonnées en référé".
Le droit au respect de la vie privée a un fondement constitutionnel. En effet, par un arrêt en date du 23 juillet 1999, le Conseil Constitutionnel a donné au droit à la vie privée valeur constitutionnelle, et ce, sur le fondement de l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
La jurisprudence affirme depuis un arrêt du 23 octobre 1990 rendu par la Première Chambre Civile de la Cour de Cassation que "toute personne, quels que soient son rang, sa naissance, sa fortune, ses fonctions présentes ou à venir, a droit au respect de sa vie privée".Bien que précisée par la jurisprudence, la notion juridique de vie privée n'a pas suffisamment évolué avec les moeurs et reste lacunaire en ne prenant pas en compte le destinataire de messages. Il a ainsi été jugé que la vie affective, la vie sentimentale d’une personne, la vie conjugale ou amoureuse, la santé d’un individu, les loisirs, les convictions personnelles, font partie intégrante de la notion de vie privée, mais qu'advient-il lorsque le contenu d'un message envoyé par téléphone portable - en l'hypothèse, un sexto - est offensant pour le destinataire ? S'il est outrageant, le contenu du téléphone mobile d'un titulaire-expéditeur est-il sanctuarisé ?
Dans l'hémicycle, la majorité présidentielle devra "regarder" 41.000 amendements déposés par les oppositions, une pratique dont se flattait les ex- socialistes membres du gouvernement lorsqu'ils étaient dans l'opposition : Jean-Yves Le Drian (pendant plus de 24 ans), Annick Girardin (plus de 7 ans), Stéphane Travert ou Olivier Dussopt, outre les députés LREM issus du PS (dès janvier 2018, le député de la Vienne Jean-Michel Clément, ancien socialiste rallié à la bannière macronienne, envisagea la création d'un groupe parlementaire regroupant la gauche de la majorité: l'ex-socialiste Brigitte Bourguignon, présidente LREM de la commission des Affaires sociales, réunissait déjà de manière informelle ses collègues de la majorité revendiquant une "fibre sociale", parmi lesquels figuraient notamment Jean-Louis Touraine, François Dumas ou Yves Daniel).
"La nécessité de faire bloc interdit l'expression de voix discordantes", a récemment mis en garde l'ex-ministre PS Jean-Jacques Urvoas, qui a subi les attaques de "frondeurs" sous le quinquennat de François Hollande.
"La nécessité de faire bloc interdit l'expression de voix discordantes", a récemment mis en garde l'ex-ministre PS Jean-Jacques Urvoas, qui a subi les attaques de "frondeurs" sous le quinquennat de François Hollande.
Le patron fantoche des députés LREM Gilles Le Gendre - inaudible de la plupart - assure: ils ont "hâte" de rentrer [la première fois, on 'entre'] dans le vif des retraites, qui vont les occuper jusqu'à l'adoption définitive attendue à l'été.
Aux avant-postes, figurent les "ambassadeurs" qui ont présenté ces derniers mois ce qu'ils connaissaient eux-mêmes de la réforme dans leurs territoires. Certains sont co-rapporteurs ou porte-parole sur ce texte, ils maîtrisent mieux que leurs collègues ce dossier très technique dont - détail de l'aventure - le financement n'est pas assuré, ce qui ne les empêche pas de discourir en termes vagues et consensuels, en lien parfois avec les syndicats réformistes. Ils auront face à eux une potiche, le secrétaire d'Etat Laurent Pietraszewski, député jusqu'en décembre: ils le connaissent mais ne le respectent pas.
Les réunions internes se sont multipliées pour expliquer, convaincre les députés en proie au doute et aussi déminer les révoltes internes. "Nous sommes très alignés, et persuadés du sens de cette réforme" promise en 2017, martèle Marie Lebec, première vice-présidente, qui veut espérer "un débat de fond" avec droite et gauche, alors que la majorité vacille et se dépeuple : 14 député(e)s ont déjà traversé la rue !.
Les députés de la majorité toussent et regimbent
Cette semaine, le premier sujet de discorde est ouvert par deux piliers de la commission des Finances de l'Assemblée, Emilie Cariou et Laurent Saint-Martin, qui ont soumis une série des questions au premier ministre sur "la faisabilité financière de la réforme", notamment au vu des compensations accordées à certaines professions. Edouard Philippe a voulu y voir des ralliements à son "attention" constante aux questions d'équilibre...
Les députés sont en partie dépouillés de ces questions, puisque ce sont les partenaires sociaux, réunis en conférence de financement, qui sont censés trouver d'ici avril des mesures permettant d'atteindre l'équilibre financier du système de retraite en 2027. "A la fois on est ravis de cette confiance accordée, mais on aurait aimé traiter ce sujet", gronde une "marcheuse".
Certains ne se privent pas de présenter leurs pistes, pour "mettre la pression sur la conférence". Ainsi Matthieu Orphelin (ex-LREM), allié à Jean-François Cesarini, figure de l'aile gauche de la majorité, Sacha Houlié et encore Aurélien Taché, suggèrent une majoration de la cotisation de solidarité pour les très hauts revenus.
Des députés emmenés par Martine Wonner, autre membre de l'aile sociale, entendent aussi "faire valoir (leurs) pleines prérogatives de législateurs" sur la pénibilité, alors que les concertations entre gouvernement et partenaires sociaux coincent.
Son palmarès de contestatrice est symptomatique du malaise interne grandissant : opposée au gouvernement sur les demandeurs d'asile, elle est co-fondatrice du "Collectif social-démocrate", groupe d'une vingtaine de députés de l'aile gauche du groupe LREM, constitué en juin 2019. En septembre 2019, avec d'autres députés de l'aile gauche de LREM, elle signe une tribune appelant à répartir les migrants dans les zones rurales en pénurie de main-d'œuvre, puis une autre, en novembre 2019, avec dix autres députés LREM pour s’opposer aux mesures prévues par le gouvernement sur l’immigration concernant la santé et notamment l’aide médicale d’Etat (AME), plaidant pour ne pas céder "à l’urgence et à la facilité".
Pour l'heure, ces interventions se font mezzo voce, mais le ton monte, et les batailles internes s'élargissent au-delà des sujets régaliens comme asile-immigration.
Gilles Le Gendre a dû appeler à la "modération sur les amendements" des troupes tentés par la débandade, pour ne pas bousculer, selon lui, "un édifice déjà bien stabilisé". Les "marcheurs" en ont néanmoins déposé 600...
Le chef de l'exécutif se voit contraint de sermonner ses membres du Parlement. Macron bafoue à nouveau le principe de séparation des pouvoirs et s'ingère dans le débat : "Tout ce qui passera par amendement devra être financé", "il faut donc être responsable", a demandé le président.
Les députés sont appelés à se mobiliser pour assurer les votes et répondre aux oppositions, mais leur marge de manoeuvre est réduite. "Tout le monde se prépare à l'épreuve de durée", glisse un macronien. Et ce, dans un climat de "violences" et "ressentiments" qui traverse le pays et qu'ils "catalysent", comme l'a reconnu le locataire de l'Elysée que les sondeurs situent à 24% d'opinions favorables. Au point que les entreprises de sondages ne sortent plus aucune enquête...
Les novices de la majorité présidentielle ont une grande crainte.
"Les retraites, c'est le brûlot qui met le feu partout, après les réformes de la justice, du bac...", lâche un vieux routier (anonyme !) du Palais Bourbon, qui "ne peu(t) pas dire comment ça va se terminer".
"Les retraites, c'est le brûlot qui met le feu partout, après les réformes de la justice, du bac...", lâche un vieux routier (anonyme !) du Palais Bourbon, qui "ne peu(t) pas dire comment ça va se terminer".
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