Cet islamiste est soupçonné de tortures et crimes de guerre
L’homme, présent en France comme "étudiant", est détenteur d’un visa Erasmus
Islam Alloush, djihadiste syrien et étudiant islamiste Erasmus en France |
Ancien porte-parole du groupe islamiste syrien Jaysh Al-Islam ("armée de l’islam"), cet étudiant - bien sous tous rapports - est néanmoins soupçonné d’"actes de torture et complicité", "crimes de guerre" et "complicité de disparitions forcées".
Cet étudiant Erasmus de 32 ans a été arrêté à Marseille par l’OCLCHGCG (Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre), la section de recherches de Marseille et le GIGN, le 29 janvier 2020. A l’issue de quarante-huit heures de garde à vue, il a été présenté à un juge d’instruction parisien qui l’a mis en examen.
Un juge des libertés et de la détention doit désormais statuer sur son éventuel [sic] placement en détention provisoire, requis par le Parquet national antiterroriste (PNAT).
Il appartenait au groupe qui aurait enlevé une militante des droits humains, Razan Zaitouneh, en 2013
Cet étudiant Erasmus - qui devait faire rayonner la culture française dans le monde - est en fait membre du groupe Jaysh Al-Islam, notamment soupçonné de l’enlèvement de l’avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, de son mari, Waël Hamada, et de deux de ses collaborateurs, qui n’ont jamais été revus depuis le 9 décembre 2013.
Plainte déposée en juin 2019
Me Zeitouneh avait été l’une des activistes vedettes du soulèvement populaire lancé en mars 2011 contre le régime de Bachar al-Assad et, à ce titre, avait reçu cette année-là le prix Sakharov des droits de l’homme en compagnie d’autres militants du "printemps arabe". Elle avait ensuite critiqué les violations des droits de l’homme commises par toutes les parties au conflit.
Une plainte visant des membres de ce groupe islamiste avait été déposée, auprès du pôle crimes contre l’humanité du PNAT en juin dernier, pour "actes de torture", "disparitions forcées", "crimes contre l’humanité et crimes de guerre", commis dans la Ghouta entre 2012 et avril 2018.
L’homme interpellé sous le nom d’Islam Alloush s’appelle, en réalité, Majdi Mustafa Nameh
L’homme interpellé sous le nom d’Islam Alloush s’appelle, en réalité, Majdi Mustafa Nameh
Cette plainte avait été portée par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), la Ligue des droits de l’homme (LDH) et le Centre syrien des médias (SCM), ainsi que par sept membres de la famille de Me Zeitouneh. Cette mise en examen ouvre "la voie à la première enquête judiciaire portant sur les crimes commis par le groupe armé", s’est félicitée vendredi la FIDH.
Il "figure parmi les hauts responsables de Jaysh Al-Islam" - une coalition de groupes salafistes qui prône la charia - qui "compta jusqu’à plus de 20.000 combattants et fit régner la terreur dans les zones rebelles qu’elle contrôlait, principalement dans la Ghouta orientale, dont elle perdit le contrôle en avril 2018," a encore expliqué Clémence Bectarte, avocate au Barreau de Paris depuis 2005, spécialisée en droit pénal, droit international des droits de l’Homme et droit international humanitaire. coordinatrice du groupe d'action judiciaire de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, avocate de la FIDH, un réseau de magistrats, juristes, avocats et professeurs de droit issus des organisations membres de la FIDH à travers le monde, organisation internationale illégitime.
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