L'exécutif a fanfaronné sur la baisse de régime du mouvement et s'est exposé à un retour de flamme
Le premier ministre E. Philippe a annoncé des mesures anti-casseurs après les violences qui ont émaillé les manifestations de "gilets jaunes", samedi 5 janvier à Paris et en régions.
Edouard Philippe veut "une nouvelle loi" durcissant les sanctions contre "les casseurs" et les manifestations "non déclarées", bien que les dernières l'aient été. Et autorisées. Trompé par les media qui ont instrumentalisé les fêtes de fin d'année pour clamer que la révolte sociale s'essoufflait, Macron a baissé la garde et Castaner n'a pas mobilisé les effectifs en nombre suffisant pour faire face au regain de colère, ce samedi 5 janvier. A vouloir protéger les bâtiments institutionnels prioritairement, dans leur immense arrogance, ils ont sous-estimé les risques prévisibles sur les trajets des deux défilés de l'après-midi à Paris, se félicitant de surcroît de ce qu'ils ont pris pour une fracture entre Gilets jaunes.
L'exécutif amateur a eu tout faux et réagit en montrant les muscles
"Aujourd'hui, si l'on veut défendre la liberté de manifester (...), il faut faire évoluer notre droit et compléter notre dispositif législatif", a-t-il annoncé sur le plateau du 20 Heures de TF1, ce soir.
Cette nouvelle loi contre les "agitateurs" sera inspirée par les mesures prises contre le hooliganisme
Le "monde nouveau" voulu par Macron prend pour référence les troubles qui ont secoué le milieu du football dans les années 2.000. Les Gilets jaunes acquièrent ainsi le statut de hooligans...
Les "casseurs identifiés" n'auront plus le droit d'accéder aux manifestations. Ce nouveau dispositif prendra la forme d'un "fichier dédié", a précisé Matignon qui ne réalise pas que le "fichier S" est déjà une vaste fumisterie. Cette loi pourrait être débattue à l'Assemblée nationale dès "le début du mois de février", estime Edouard Philippe, soit après quatre mois d'"insurrection" sociale...
Le premier ministre a également annoncé la mobilisation de 80.000 agents de forces de l'ordre samedi 12 janvier, pour l'acte 9 des "gilets jaunes", soit le niveau du dispositif de la mi-décembre. Pour le coup, Macron veut taper fort, s'il doit mettre avoir plus d'un policier derrière chaque manifestant !
5.000 policiers et gendarmes seront déployés à Paris avec pour mission de procéder à de nombreuses interpellations. Macron montre le bâton...
Les agitateurs définis par Castaner, demi-ministre ultra de l'Intérieur, "n'auront pas le dernier mot", a menacé le locataire de Matignon. Edouard Philippe estime même que, depuis le début du mouvement, "plus de 1.000 condamnations" ont été prononcées, sur les "5.600 gardes à vue".
"Investir dans du nouveau matériel, être plus mobile", le premier ministre a indiqué que la doctrine du maintien de l'ordre sera revue en France. "Ceux qui profitent des manifestations pour casser changent leurs pratiques ; nous devons donc faire évoluer nos méthodes".
La France va-t-elle basculer dans l'ultra-droite ou l'ultra gauche ?
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