Le parti du président réclame des sanctions plus dures dans une "logique de justice"
Les Gilets jaunes et leurs sympathisants ne sont toujours pas entendus de la majorité présidentielle
La porte-parole de LREM (ci-contre) a assumé mercredi des sanctions plus dures pour les chômeurs en cas de manquement à leurs obligations au nom d'une "logique de justice".
Un décret publié le dimanche 30 décembre 2018, la veille des voeux du président Macron, rend certaines sanctions prévues plus dures que ce qu'avait initialement annoncé le gouvernement, dans le prolongement du volet "contrôle des chômeurs" de la réforme "avenir professionnel" (Loi pour la "Liberté de choisir son avenir professionnel", sic, en cinq points) adopté dans son principe - cet été - par l'Assemblée à majorité macronienne.
Macron ne cède rien contre rien
"C'est fait tout simplement dans une logique qui est une logique de justice", a plaidé Aurore Bergé, députée LREM des Yvelines sur Cnews, en défendant un "équilibre entre des droits supplémentaires", par exemple en matière de formation, et des "devoirs supplémentaires, recherche d'emploi notamment".
"A partir du moment où vous ne venez pas à votre rendez-vous avec Pôle emploi et donc que vous n'êtes pas dans une recherche active d'emploi et que vous ne respectez pas quelque part le contrat que vous passez avec la société, avec les Français, c'est logique qu'il puisse y avoir des sanctions", a-t-elle jugé.
En mars dernier, la ministre du Travail avait annoncé de nouvelles sanctions, certaines allégées, d'autres alourdies, pour les chômeurs.
Le fait de ne pas se rendre à un rendez-vous avec un conseiller, par exemple, devait être sanctionné de 15 jours de radiation des listes, au lieu des deux mois actuellement en vigueur. Finalement, ce sera un mois de radiation selon le texte du décret, deux mois au bout de deux manquements et quatre mois au "troisième manquement" constaté.
S'agissant des sanctions concernant l'insuffisance de recherche d'emploi (refus à deux reprises de deux offres raisonnables d'emploi par exemple), le gouvernement avait évoqué des sanctions graduelles: suspension de l'allocation d'un mois la première fois, de deux mois la deuxième fois et quatre mois la troisième fois. Il avait alors précisé que l'allocation serait amputée à partir de la deuxième fois.
D'après le décret, l'allocation est "supprimée" dès le premier manquement et non "suspendue", ce qui permettait de conserver ses droits.
A. Bergé a fait valoir que sur la formation professionnelle, le gouvernement "a mis le paquet", avec "un million de chômeurs de longue durée qui vont bénéficier d'une formation". Or, l'aide d'Etat à la formation professionnelle est une manne pour les syndicats.
"Les sanctions beaucoup plus dures, ça doit s'accompagner de propositions d'emplois plus importantes et d'accompagnement plus importantes", a plaidé sur France Inter le corapporteur de la loi "avenir professionnel" et député LREM Aurélien Taché, ci-contre, ancien militant socialiste, conseiller auprès des ministres du Logement Sylvia Pinel (Mouvement radical) et Emmanuelle Cosse (Europe Ecologie-les Verts).
"J'ai toujours dit quand j'étais rapporteur de cette loi que je n'étais pas du tout pour qu'on traque les chômeurs", car "quand ils n'ont pas de travail, c'est la plupart du temps tout simplement parce qu'ils n'en trouvent pas", a confessé ce député qui arrêta ses études en troisième et fit alors un apprentissage en plomberie, avant de militer à l’UNEF Limoges.
Lorsqu'il conseilla le candidat Macron en déplacement de campagne à Tunis, Taché s'était dit convaincu par les "idées fortes" portée par En marche ! "contre les inégalités de parcours et de destin."
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