Attaque en règle de la Macronie sur les retraités
Eric Alauzet, député LREM du Doubs, défend les réformes fiscales du gouvernement visant les retraités
La colère des retraités serait injustifiée, selon Eric Alauzet, néo-député (LREM) du Doubs et rapporteur du budget de la Sécurité sociale pour la commission des finances. Elu municipal de Besançon en mars 2014 sur la liste d’Union de la gauche et conseiller général EELV (à la "droite pro-gouvernementale", lire pro-socialiste, du groupe écologiste, 2008-2014), et seul député EELV à siéger comme membre du groupe parlementaire LREM, ce beau specimen de godillot de la majorité présidentielle assure que les mesures engagées seront neutres pour les retraités les plus modestes.
De nombreux retraités iront manifester le 15 mars contre les mesures fiscales d’Emmanuel Macron. Comprenez-vous leur colère ? lui a demandé ...Le Parisien.
Eric Alauzet. Pas vraiment. Ceux qui vont être pénalisés ne représentent qu’une minorité. Tout d’abord, pour 40 % des retraités les plus modestes, déjà exonérés de CSG et de taxe d’habitation, les mesures fiscales seront neutres. Ensuite, pour les 20 % les plus aisés (sic), ceux dont les revenus mensuels dépassent 2600 euros net pour un célibataire ou 4050 euros pour un couple, il y aura en effet une perte de pouvoir d’achat, assumée par le gouvernement [mais surtout par les intéressés]. Ils continueront de payer la taxe d’habitation et verront la hausse de la CSG sur leurs pensions.
Enfin, pour les 40 % de retraités moyens, ni pauvres, ni riches, ils seront compensés en très grande partie par les mesures, totalement ou pas. Si leur taxe d’habitation est élevée, ils seront gagnants.
D’ici la suppression d’un tiers de la taxe d’habitation à l’automne, la plupart des retraités sont perdants. N’est-ce pas un mauvais signal à leur envoyer ?
Il faudrait surtout leur fournir une information complète qui leur permette de comprendre qu’au final, après la suppression totale de la taxe d’habitation en 2020, ils seront majoritairement gagnants [Après deux ans, peut-être].
Mais je tiens aussi à leur rappeler le montant des retraites de leurs grands-parents, qui ne grimpaient pas bien haut. Celles de leurs enfants seront entre 10 et 15 % moins élevées aussi. Les retraités d’aujourd’hui font partie d’une génération dorée ! Et s’ils ont travaillé toute leur vie, ça ne suffit pas comme argument au moment où il faut trouver de l’argent pour renflouer les caisses de l’Etat. [réduire le train de vie de l'Etat et de ses élus ?]
Les mesures fiscales [sur les seniors] permettent surtout de renflouer les salaires d’une grande partie des actifs… C’est vrai. Le choix politique d’Emmanuel Macron est très clair là-dessus. Certains retraités ont toujours dit qu’ils voulaient bien payer plus mais savoir où leur argent allait. Aujourd’hui, ils le savent, déclare cyniquement l'individu.
La hausse de la CSG permet d’améliorer le revenu des salariés, de leurs enfants, poursuit-il, non sans impudence.
Cela ne risque-t-il pas de diviser les Français entre eux ?
Je ne pense pas, assume l'élu de la gauche socialo-écolo. Il faut que les retraités se ressaisissent et comprennent que ces mesures accompagnent ceux qui travaillent [et tant pis pour ceux qui ont travaillé une vie durant et ont droit au repos].
Par ailleurs, la hausse de la CSG est une mesure de gauche, extrêmement sociale, elle n’impacte pas les retraités ou les Français les plus modestes, insiste-t-il. Ceux qui mettent au pot peuvent financièrement le faire.
La coupe est-elle pleine ?
Les retraités sont furieux et ils entendent bien le faire savoir. Ils manifesteront le 15 mars pour dénoncer les mesures fiscales qui grèvent leur pouvoir d’achat, notamment la hausse de la CSG.
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