"Mediapart attaqué par Nicolas Sarkozy : "Il ne faut pas le croire", répond Edwy Plenel", titre BFMTV selon Orange
Solidarité de la chaîne privée avec les révolutionnaires trotskistes
Edwy Plenel, le procureur au banc des accusés |
Le mis en examen "a lâché ses coups" [sic] au journal de 20h de TF1.
Humilié dans la relance, après cinq ans de léthargie, de l'enquête sur le financement libyen présumé de sa campagne de 2007, "l'ex-chef de l'Etat s'en est, entre autres, pris au site Mediapart" qui a monté l'affaire à partir d'un document dont la justice ne parvient pas à dire si son authenticité est fiable, et à son directeur de la publication Edwy Plenel, militant révolutionnaire trotskiste, qui se fonde sur des sources liées au régime tyrannique incarné par le colonel Kadhafi, un dictateur combattu par une coalition franco-britannique mandatée par l'ONU, sous le quinquennat Sarkozy: "Décidément, monsieur Plenel n'a pas que des amis fréquentables, puisqu'après Tariq Ramadan [prêcheur islamiste poursuivi en justice suite à trois plaintes pour viols), le voilà mis avec la bande Kadhafi", a souligné l'ancien président harcelé par la presse radicale.
Sarkozy a en fait remis en cause, non pas "le travail journalistique de Mediapart", mais d'avoir fondé ses investigations sur un faux : "Mediapart a servi depuis des années de porte-voix à un document reconnu comme faux par la Justice".
C'est ce point qui titille Edwy Plenel : dans les heures qui ont suivi, il a réagi au micro de BFMTV, qui avait pourtant déjà diffusé un commentaire de Laurent Mauduit, cofondateur du même site "indépendant", avant de donner 25 minutes à Fabrice Arfi, fils d'un policier de la brigade financière et pourtant journaliste au pôle 'Enquêtes' du site trotskiste d'information en ligne, le lendemain à l'émission de Jean-Jacques Bourdin (69 ans, colleur d'affiches pour le candidat d’extrême-droite Jean-Louis Tixier-Vignancour, lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 1965) sur RMC (sa succursale, propriété d'Alain Weill, comme BFMTV, ainsi que BFM Business, et détenteur aussi de SFR)...
"Monsieur Sarkozy, son problème, ce n'est pas Mediapart, son problème, c'est la justice," a-t-il ironisé, bien que le harcelé des media n'ait jamais été condamné.
"Il est renvoyé dans l'affaire Bygmalion pour financement illicite de campagne électorale. Il est mis en examen dans l'affaire Bismuth pour corruption et trafic d'influence et maintenant dans l'affaire libyenne, il a une triple mise en examen", a insinué le militant trotskiste, suggérant avec la complicité de BFMTV qu'une mise en examen équivaudrait à une condamnation. L'échec des poursuites initiées par Mediapart dans l'affaire Bettencourt laisse un goût amer au journaliste qu'on dirait frappé d'amnésie.
A l'inverse, en mars 2010, Edwy Plenel et Fabrice Lhomme, journalistes, furent condamnés pour avoir diffamé Marc Rozenblat, ancien Président de l'Unef, avec injonction à publier cette condamnation sur la page d'accueil du site Mediapart, pour avoir, de mauvaise foi, porté atteinte à son honneur et à sa considération dans le cadre de ses relations avec l'association SOS-Racisme.
"Il est renvoyé dans l'affaire Bygmalion pour financement illicite de campagne électorale. Il est mis en examen dans l'affaire Bismuth pour corruption et trafic d'influence et maintenant dans l'affaire libyenne, il a une triple mise en examen", a insinué le militant trotskiste, suggérant avec la complicité de BFMTV qu'une mise en examen équivaudrait à une condamnation. L'échec des poursuites initiées par Mediapart dans l'affaire Bettencourt laisse un goût amer au journaliste qu'on dirait frappé d'amnésie.
Edwy Plenel, 66 ans, a d'abord été journaliste à Rouge, l'hebdomadaire de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR, actuel NPA, Nouveau Parti Anticapitaliste), puis au service éducation (son père était recteur d'académie) du Matin de Paris, puis au journal Le Monde pendant les années Mitterrand, avant de jouer un rôle-clé dans les poursuites judiciaire de l'affaire Bettencourt contre Sarkozy qui obtint un non-lieu.
Il est en revanche au côté de Tariq Ramadan, dans l'affaire de mœurs qui vise l'islamologue. En novembre 2017, Charlie Hebdo publia quatre caricatures, inspirées des singes de la sagesse, représentant Edwy Plenel "se cachant derrière sa moustache", comme le juge Tournaire se cache derrière sa main.
Pro-palestinien, Plenel est en outre favorable à l'usage de l'écriture inclusive et de la pratique des réunions non-mixtes.
Son épouse, la sociologue Nicole Lapierre, à la veille de mai 68, militait aux Jeunesses communistes révolutionnaires où elle s'est liée d'amitié notamment avec Sophie Bouchet-Petersen, conseillère spaciale de la candidate Ségolène Royal en 2007, et mère du journaliste de Libération, Jonathan.
En 2007, l'épouse Plenel appela à voter pour Ségolène Royal, dans un texte publié dans Le Nouvel Observateur, "contre une droite d’arrogance", pour "une gauche d’espérance". Pas d'animosité partisane chez les Plenel ?Leur fille, Eve, 36 ans, qui avoue avoir bénéficié d'une "enfance bourgeoise, confortable, intellectuelle et parisienne", est journaliste et avait pris la tête du projet Paris sans sida, lancé par Anne Hidalgo en 2016. Le révolutionnaire Daniel Bensaïd, l’un des leaders de l’extrême gauche, trotskiste de toujours était très proche de son père et malade du sida. Elle dirige l’Association de recherche, de communication et d’action pour l’accès aux traitements (Arcat) qui, dans l’histoire de la lutte, a toujours adoré les experts. Elle gagne 3000 euros par mois, se méfie beaucoup, dit-elle, des conflits d’intérêts. Aujourd’hui, Eve a deux enfants et vit à Berlin avec un spécialiste des sciences politiques, spécialiste de la police et de la justice, qui se situe bien sûr à la gauche de la gauche. L'extrême-gauche n'est pas assez honorable ?
Laurent Mauduit est un ancien du journal Le Monde et de Libération. Curieusement, ce journaliste, qui a aussi travaillé pour le journal de l'Organisation communiste internationaliste (OCI), comme Jospin ou Mélenchon, a pour épouse une ancienne associée de Euro RSCG C&O (l’un des plus grands réseaux de communication, 1999-2012) et actuelle directrice de la communication de Carrefour (numéro 1 européen de la grande distribution, dirigé par Alexandre Bompard, PDG, et Bernard Arnault, actionnaire, et qui annonce la fermeture de 273 magasins en France et 2400 départs volontaires, en 2018).
Le républicain exemplaire s'est ensuite agacé des axes de la "défense médiatique" employés par Nicolas Sarkozy : "Face à tous ces faits [peut-être tout au plus des 'indices', pour certains, et non des 'charges', encore moins des 'preuves'], car si les juges le mettent en cause, c'est qu'il y a des faits [ou la volonté politico-médiatique de nuire], comment essaye-t-il de s'en sortir ? En prenant un journal indépendant [politiquement engagé à l'extrême gauche révolutionnaire, donc anti-républicain] comme bouc-émissaire et en racontant n'importe quoi, en devenant le premier diffuseur de fausses nouvelles de notre pays".
Un journaliste sulfureux
Lorsqu'il plongea Le Monde dans la crise, Edwy Plenel fut accusé d'autoritarisme dans sa gestion de la rédaction du Monde. D'où ses sympathies actuelles pour le tyran Kadhafi ? La fin de sa carrière de directeur de la rédaction du Monde est souillée par les accusations de Pierre Péan et Philippe Cohen dans leur livre (La Face cachée du Monde, du contre-pouvoir aux abus de pouvoir, 2003). Ils lui reprochent notamment son pouvoir d'intimidation.
Ses connivences avec des policiers et des juges afin d'obtenir des informations sont rapportées par le livre. L'historien Pierre-André Taguieff affirme ainsi avoir assisté à des dîners chez le journaliste avec des responsables syndicaux politiciens qui arrivaient avec des documents : "En matière d'investigation, il ne faisait rien d'autre que de recopier les fiches des renseignements généraux et reprendre les matériaux que ses amis syndicalistes policiers lui amenaient régulièrement. Il avait alors ses entrées au ministère de l'Intérieur".
Edwy Plenel conçoit la presse comme une arme politique de destruction massive au profit d’intérêts idéologiques pas toujours clairement cernés.
Pour son ami Nicolas Domenach, il "porte la Shoah sur le dos." Se croyant sans doute investi d’une mission mémorielle, Edwy Plenel est d'ailleurs en croisade permanente sur son site Mediapart, aussi bien contre Alain Soral et Dieudonné que contre Charlie hebdo et pour les migrants musulmans ou la Palestine: le fardeau de son adolescence coloniale en Algérie ? Il a signé Pour les musulmans, où en réalité s'insinue, en filigrane, bien plus que la question de l’Islam, le grand retour des années trente et les "heures les plus sombres de notre histoire".
Et ça ne se soigne pas. Au vu de son acharnement, on en vient à s'interroger : quelle est, dans sa poursuite de Sarkozy, la part d'antisémitisme ?
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