Les activistes altermondialistes exaspèrent les agriculteurs
"L'extrême tension qui règne à Sivens" justifie que le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve appelle "solennellement à l'apaisement".
Pro et antibarrage ont annoncé des rassemblements à Albi vendredi matin. Bernard Cazeneuve a appelé "solennellement à la responsabilité de chacun", à la suite des affrontements ont en effet opposé ce jeudi à Sivens occupants "zadistes" et agriculteurs dont ils confisquent les terres.
Toulouse, février 2015 |
Alors que la ministre de l'Environnement a dépêché sur place des experts pour tenter de trouver des solutions, les clivages politiques restent très profonds. Les altermondialistes, dont des élus radicaux d'EELV, ont vivement dénoncé l'appel des maires à la manifestation, parlant d'une "classe politique acculée qui resserre les rangs pour mieux se protéger" et ils ont assuré que les occupants sont "profondément écologistes et pacifistes".
A Paris, entre 7.500 anti-barrage, selon la Préfecture de police, et 30.000 personnes, selon le Parti de gauche (au total, "100.000 personnes" étaient dans la rue en France, d'après le PG avaient répondu à l'appel du collectif 'Alternative A l'Austérité' (3A), composé de partis de la gauche de la gauche, de syndicats et d'associations extrémistes, pour "dire non à la politique d'austérité du gouvernement Valls, globalement. L'UMP a en revanche appelé "ses élus et adhérents à participer massivement à la manifestation par solidarité totale avec le monde rural, en soutien aux forces de l'ordre et contre les casseurs et les ayatollahs de l'écologie," des djihadistes verts.
La manifestation prévue pendant le débat au Conseil général sur le projet du barrage de Sivens à Albi vendredi a donc -été interdite par la préfecture du Tarn. Le préfet se soumet ainsi à la demande du ministre de l'Intérieur, qui l'avait formulée du fait de la montée actuelle des tensions.
A la mi-novembre dernier, ils étaient 2.200, selon la police et 5.000 selon les organisateurs, à participer à un défilé de près de trois heures qui s'est toutefois dispersé sans incidents. Les manifestants pro-barrage avaient déployé une grande banderole résumant leur principale revendication: "laissez-nous décider de l'avenir de nos territoires". Sur d'autres, on pouvait lire: "Respect des décisions des élus", "Anticiper les changements climatiques" ou encore "Non à la violence".
Ils revendiquent le droit à "sécuriser l'approvisionnement en eau des agriculteurs".
"Il faut se mobiliser pour Sivens, une petite mare aux canards améliorée; si cela ne se fait pas, rien ne pourra se faire", a expliqué Jean-Louis Cazaubon, le président de la chambre régionale d'agriculture.
Les syndicalistes agricoles du Tarn ont assuré que "si on cède face à cette poignée, après Sivens on ne pourra plus mettre en oeuvre aucun projet". Le sénateur du Tarn Philippe Bonnecarrère (DVD) a surenchéri en soulignant que "cela n'aura plus de fin ces zones à défendre (ZAD) contre les pouvoirs publics".
"Rien ne saurait justifier de nouveaux déferlements de violence"
"La France garde en mémoire les conséquences dramatiques des manifestations du mois d'octobre 2014, qui avaient conduit au décès tragique de Rémi Fraisse", a estimé le locataire de la place Beauvau.
"Rien ne saurait justifier de nouveaux déferlements de violence susceptibles de conduire à de nouveaux drames", a ajouté le ministre, en référence à la mort de l'activiste écologiste, atteint mortellement le 26 octobre par une grenade des gendarmes atterrie sur son sac à dos chargé, dit-on, de matière inflammable, sur le site d'un projet contesté de barrage.
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