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dimanche 16 août 2009

Régionales: Peillon rêve d'un socialisme de l'Oural à Pau

L'espoir du recyclage de l'union de la gauche et de la gauche plurielle

Le 11 juin 1965, à Bonn, le général de Gaulle, fondateur de la Ve République, compara la construction de l'Europe occidentale à une cathédrale. Pareillement, le samedi 15 août, dans un entretien publié par Le Parisien/Aujourd'hui en France, le sergent Peillon propose de construire l'union du socialisme tout entier, une cathédrale encore plus grande et encore plus belle ...
Le 1er juillet déjà, le socialiste Vincent Peillon et son courant "L'espoir à gauche" préparait ses premiers ateliers d'été, à Marseille les 21 et 22 août, avec la participation du Verts Daniel Cohn-Bendit, de la MoDem Marielle de Sarnez, du radical Jean-Michel Baylet, de l'ex-patron PCF Robert Hue et de Jean-Pierre Chevènement (MRC). Les trois maîtres-mots étaient "projet", "ouverture" et "rassemblement", annonçait alors le sergent recruteur du PS à Paris.

Se revendiquant le "premier courant dans le parti", "L'Espoir à gauche", issu de la motion défendue au Congrès de Reims par l'amère Royal, revendiquait encore le "tiers du Parti" avec 30 fédérations et voulait "accoucher d'une nouvelle gauche", selon Vincent Peillon. Avec plus de 1.000 inscrits, ces ateliers devaient déjà accueillir aussi certains qui n'ont pas voté pour la motion Royal, et "beaucoup de responsables", assurait l'eurodéputé à la presse à Paris, au côté du sénateur François Rebsamen et de Patrick Mennucci, coordinateur des ateliers. Manuel Valls qui venait tout juste de lancer son club fin juin, anima des débats., en qualité de "membre éminent" de "L'Espoir à gauche", selon Vincent Peillon.
En revanche, l'invitation de l'amère Royal était peu engageante. "Ségolène, si elle veut ou si elle peut venir, est la bienvenue", avait accepté François Rebsamen, qui justifiait sa tiédeur: "On veut que se fédère une nouvelle gauche socialiste, radicale, écologique, citoyenne et républicaine".

Peillon, rabatteur du PS

Le 15 août
l'ancien sergent de Désirdavenir Royal plaide toujours pour "une alliance du PC au MoDem" allant de Robert Hue (et non pas tout le PCF: Robert, ça va; Marie-George, attention les dégâts...) à François Bayrou, à l'imitation de l'UMP qui poursuit son ouverture. "Toutes les grandes victoires politiques ont supposé l'invention d'un nouveau système d'alliance", se justifie-t-il.

Or, au soir des Européennes,
Dany-le-Rouge, la tête de liste d'Europe Ecologie aux élections européennes, avait proposé au Parti socialiste et au MoDem de faire alliance au Parlement européen. Cohn-Bendit avait ciblé encore davantage son appel historique aux écologistes du PS et du MoDem à le rejoindre. Mais à l'invitation de la Ch'tite Aubry dans la "maison commune", la pastèque rouge lui avait courtoisement répondu qu'elle "nous casse les pieds !"... Lequel des deux est-il devenu le plus hégémonique ?
Le sergent Peillon, tête de liste du PS dans le Sud-Est aux élections européennes, répondit sur France 2 que "la France a besoin d'un front des progressistes, ouvert aux démocrates", avec le PS, les Verts et le PCF.

Plus rancunier qu'il n'y paraissait, il appelait certes Jean-Luc Mélenchon à "travailler" avec son parti. Après les élections, Vincent Peillon disait souhaiter que la tête de liste du Front de Gauche aux européennes dans le Sud-Ouest, Jean-Luc Mélenchon, "en tire des conclusions pour travailler avec nous demain, sans être à lui tout seul totalement hégémonique et vouloir dicter aux Verts, comme au MoDem, comme au Parti socialiste, la ligne "juste" (!)
, puisque malgré tout on fait encore un peu plus de voix que lui". Il tend une main secourable au fils prodigue Mélenchon qui s'est compromis avec le PCF, mais veut dans le même temps élargir son courant aux communistes...

Peillon dans les pas de ses maîtres

Mais le rêve du député socialiste Vincent Peillon pour une "nouvelle alliance majoritaire, des communistes au MoDem" est un soupçon sectaire
: "Je pense que l'alliance privilégiée est avec les Verts - ils ont gouverné avec nous -, avec le Parti communiste, s'il veut bien revenir dans cette alliance, et tous ceux qui voudront demain faire un majorité de transformation sociale", avait nuancé l'eurodéputé. Si avec ça Zizou-Bayrou se sent désiré...
  • "Toutes les grandes victoires politiques ont supposé l'invention d'un nouveau système d'alliance", insiste le théoricien Peillon. Et de citer l'exemple de "François Mitterrand qui a su imposer à la SFIO mourante le processus d'Epinay, l'union avec le PC". Sans oublier "la gauche plurielle" de Lionel Jospin.
  • Sous le feutre noir de Tonton, au passage, Peillon se prévaut aussi du récent rapprochement entre l'UMP et ses alliés du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers et des chasseurs de CPNT. "Est-ce que nous serions les derniers sectaires et dogmatiques ? Nous nous laisserions voler l'unité et le rassemblement ? ", interroge-t-il, un brin parano. "Seuls ceux qui n'ont pas confiance en eux ont peur des autres", telle est la sentence du rassembleur...
    Au moins l'UMP n'est pas sectaire: dont acte !
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