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jeudi 6 août 2009

Molex ferme, par mesure de sécurité

L'agression, ajoutée au blocage et aux incidents, mène à la fermeture

Au lendemain des incidents survenus sur son site de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), le groupe américain Molex dit vouloir étudier la sécurité du site et de ses employés. Pour ce faire, et depuis son siège américain dans l'Illinois, le fabricant de composants électroniques annonce la fermeture de son usine française.

Escalade dans l'épreuve de force

L'usine de Villemur, qui emploie quelque 280 salariés, est jugée "non rentable" par la direction du groupe américain Molex, qui a annoncé la fermeture pour le 31 octobre.

  • En avril, les employés avaient séquestré deux des responsables de l'usine durant 36 heures.

  • Au début de cette semaine, la direction avait annoncé aux salariés, en grève depuis le 7 juillet, la rupture des négociations avec un éventuel repreneur de l'usine (lien). «Il y a un premier contact, il va y en avoir d'autres», avait alors confirmé Denis Parise, secrétaire CGT du comité d'entreprise.

  • A compter du mardi 4 août, 21 heures, six vigiles filtraient désormais l'entrée de l'entreprise.
    Ils se relaieront 24 heures sur 24. Le dirigeant du développementsort, encadré de deux membres du personnel de sécurité, quand Eric Doesburg est pris à parti par des grévistes et de syndicalistes. Selon le personnel, il a été bousculé et atteint par des jets d'oeufs. Une ITT de sept jours lui est prescrite par un médecin. Selon la direction, il est « blessé dans un incident violent sur le site », "par un groupe d'une quarantaine de personnes comprenant des membres du comité d'entreprise local et des représentants syndicaux". Dans la foulée, la direction informe les cadres de l'entreprise, que l'entreprise est fermée à compter du lendemain, mercredi 5 août. Elle annule également une réunion concernant d'éventuelles solutions de reprise, prévue le 5 août. Ainsi, la direction est-elle passée à la phase supérieure de fermeture de l'usine.

    Les réactions
  • Cette version des faits a été contestée par les syndicalistes de l'entreprise qui affirment qu'il n'y a eu que quelques jets d'oeufs et une légère bousculade, mais aucun blessé. Une chance, car, à bout portant, le jet d'oeufs n'est pas sans risque.
  • Eric Doesburg, l'employé, qui en plus des vigiles, a été attaqué, est basé aux Etats-Unis, mais se trouvait en France pour participer avec le comité d'entreprise aux négociations sur le plan social lié au projet de fermeture de l'usine, précise le communiqué de Molex.
    Selon ses déclarations rapportées par Molex, la police, locale et nationale, n'aurait pas répondu aux appels à l'aide "répétés".
    "Nous avons été attaqués alors que nous quittions le site en fin de journée", a déclaré Eric Doesburg dans le communiqué. Il se dit "indigné" à la fois par les violences et par le silence de la police.
    Eric Doesburg s'est vu reconnaître une incapacité de travail de sept jours, indiqua Molex.
  • En revanche, le jeudi 6 à 15h30 par un communiqué, la préfecture de la Haute-Garonne rejetta les accusations d'un représentant de Molex mettant en cause le « manque de soutien » des forces de l'ordre locales lors de la sortie mouvementée d'Eric Doesburg, mardi soir.
  • Le directeur général et vice-président du groupe Molex, Martin Slark, se dit lui aussi "très préoccupé" par les violences et "l'absence totale de soutien" des responsables du maintien de l'ordre.
    "Ce n'est pas acceptable et nous sommes prêts à prendre toutes actions que nous jugerons nécessaires pour assurer la sécurité de nos employés et de l'usine", a-t-il déclaré dans le communiqué
    .
  • Dans la journée de mercredi, Markus Kerriou, directeur général de Molex France, avait fait savoir que le groupe avait décidé de porter plainte.
  • Dans un communiqué, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a "condamn(é) fermement ces actes de violence exercés par une minorité". Le directeur adjoint du cabinet du ministre, Didier Wisselmann, avait pourtant noué le dialogue avec les trois membres de la délégation syndicale de Molex, Guy Pavan (CGT), Denis Parise (CGT, photo ci-contre) et Marc Gaillard (CFO-CGC), le vendredi 31 juillet matin au ministère de l'industrie à Bercy.

    Les syndicats ne facilitent donc pas la tâche de médiation du ministère

    Le gouvernement s'était engagé à tout faire pour trouver une solution de reprise
    , en prenant contact à la fois avec la direction de Molex aux Etats-Unis, et avec PSA, principal client de l'usine d'équipements automobiles.
    Christian Estrosi avait en effet demandé à recevoir le directeur du développement après l'annonce de la décision de Molex de renoncer à toute discussion sur l'opportunité d'une cession de son site de Villemur-sur-Tarn. Ce rendez-vous, qui devait avoir lieu mercredi, a été reporté en raison de l'agression.

    Les syndicats ne s'y prendraient pas autrement s'ils avaient la volonté d'envenimer ce conflit social à des fins politiques.
    La CGT, qui assure que la direction prendrait les employés pour des « neu-neu », fait monter la pression. Mais après des violences aux personnes, sequestrations et agressions, est-il pourtant encore possible d'accuser le gouvernement d'impuissance auprès de l'opinion?
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