Mélenchon juge les syndicats de police "indignes", Abad s'inquiète d'une montée de "haine anti-flics"
Cambrai, janvier 2016 : la photo de Thierry Keup, qui avait embrassé un CRS |
Le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a dénoncé samedi le comportement "indigne" des syndicats de police.
Le patron des Républicains à l'Assemblée nationale, Damien Abad, alerte en revanche contre une poussée de "haine anti-flics", alors que des manifestations inspirées des USA en campagne des présidentielles contre des violences policières se sont tenues dans plusieurs villes de France.
"Les syndicats de police se comportent d'une manière indigne", a affirmé le leader de la France Insoumise lors d'une conférence de presse à Marseille.
Et de suggérer que nos policiers ne sont pas républicains... "On a besoin de policiers républicains," avant de se reprendre: "et en effet il y a des policiers républicains et heureusement pour nous tous. Il y en a plein à la police, mais ceux-là ils souffrent", a discriminé le député d'extrême gauche des Bouches-du-Rhône.
"Ce n'était pas comme ça il y a encore une période récente", a-t-il insinué, estimant que "la racine de tout ça, c'est un pouvoir politique qui est dans la main des syndicats de police qui font ce qu'ils veulent". Comme le font les enseignants dans la main du SNES-FSU, responsable du formatage des jeunes esprits malléables jetés dans la rue, poings levés.
Mélenchon fait les questions-réponses; "Et pourquoi le font-ils ? Parce que dans la période 'Gilets jaunes', ce sont eux qui ont tenu à bout de bras la survie du régime. Le pouvoir politique visé est donc celui de Macron. Et depuis cette date, M. Castaner leur dit +oui+ à tout ce qu'ils disent et à tout ce qu'ils font et est incapable d'avoir de l'autorité", a-t-il estimé.
Mélenchon s'est également attaqué la Garde des Sceaux "qui ne fait rien" ou qui appelle à des "consignes d'injustice et de sévérité pour les peines qui ont été prononcées contre les 'Gilets jaunes'".
La droite républicaine s'inquiète davantage de la mise à mal du vivre ensemble
Il n'y a "pas de racisme systémique, au sens de l'organisation par la police ou par la gendarmerie d'un racisme institutionnalisé et organisé, " a jugé Damien Abad, député de l'Ain, sur Europe 1.
En revanche, la police n'échappe pas aux critiques du fait de "certains individus qui effectivement présentent une expression raciste" et doit faire face en effet à des agressions toujours plus violentes, comme d'ailleurs dans la plupart des autres corps de métiers, dont l'enseignement.
"Ce qui m'inquiète, c'est cette fracture qu'il y a dans la société française, avec ce double risque, ce double écueil: d'un côté, cette haine anti-flics qui va poser beaucoup de problèmes en termes de sécurité et de maintien de l'ordre public, et de l'autre, effectivement des excès dans ce qui peut parfois être des dérives individuelles sur des formes de racisme qui sont tout à fait inacceptables", a-t-il poursuivi.
Interrogé sur l'ouverture d'une enquête par le Parquet de Paris sur des messages racistes attribués à des forces de l'ordre sur sur un compte privé Facebook, il a estimé qu'il faut "d'abord de la pédagogie et ensuite de la sanction". "Si les faits sont avérés", les policiers mis en cause devront "s'expliquer" devant le conseil disciplinaire "sur un certain nombre de propos", a-t-il ajouté.
L'onde de choc provoquée par la mort de George Floyd aux Etats-Unis continuait de se propager samedi dans le monde.
En France, l'extrême gauche a animé, contre les violences policières, des manifestations anti-racistes dans plusieurs villes, à l'imitation de la gauche américaines, mais interdites du fait de l'état d'urgence sanitaire Covid19 et des mesures de distanciation physique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):