La ministre de la Santé s'en prend aux plus vulnérables
Buzyn rappelle ses confrères à la loi
Les hôpitaux ne respectant pas la loi en matière de temps de travail des internes sont dans le viseur de la ministre. En grève illimitée depuis mardi, les internes en médecine ont été entendus par la ministre, qui renvoie la responsabilité du dépassement des horaires de travail sur les hôpitaux, ce dimanche.
Selon la ministre, les internes "ne doivent pas travailler plus de 48 heures par semaine. Or, c'est parfois beaucoup plus". Elle a ainsi promis que les dépassements du temps de travail réglementaire seraient "rendus publics, dans tous les hôpitaux", qui "pourraient avoir des sanctions".
Un bras de fer est engagé entre les médecins et la ministre qui réagit à la tribune de ses confrères (lien PaSiDupes).
Agnès Buzyn l'assure : "Je suis la ministre qui, depuis 10 ans, a ré-augmenté le budget des hôpitaux".
L'hôpital public, lieu privilégié de formation à l'abandon
Appelés à la grève par l'Intersyndicale nationale des internes, principal syndicat (Isni), depuis le 10 décembre, les internes dénoncent depuis plusieurs mois la "dégradation des soins" et le dépérissement de l'hôpital public, "lieu privilégié" de leur formation.
"La qualité et le temps de formation est en constante décadence", écrit l'Isni samedi. Pour lutter contre "les dérives de leur temps de travail", il réclame le décompte de leurs heures pour identifier les services avec les plus importants manquements.
Buzyn, prête à desserrer le garrot.
L'ouverture prochaine de discussions pourrait être décidée sous la pression pour "valoriser leur temps de travail additionnel" et "faire en sorte que la réglementation s'applique, c'est-à-dire qu'ils aient un repos compensatoire après une garde". Ce qui supposerait des créations de postes dans sept et neuf ans...
En attendant, les internes rejoindront mardi les médecins et soignants mobilisés partout en France, après neuf mois de crise à l'hôpital public, pour réclamer davantage de moyens et d'effectifs.
Leur souci est de "rester visibles" parmi les actions prévues le même jour contre la réforme des retraites.
Rendez-vous à Paris le lundi 20 janvier : le syndicat appelle en effet à une manifestation nationale.
Pas sûr que ses confrères laissent à Buzyn un peu de "repos compensatoire" pendant les fêtes de fin d'année. Mais ça fait deux ans et demi qu'ils nous disent qu'ils sont au travail. Qu'ils gardent le rythme !
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