Les neuf syndicats de la fonction publique, dont la CFDT et l'UNSA, appellent à faire grève et à manifester, ce jeudi
"Il faut qu’on soigne mieux les agents des fonctions publiques", selon Laurent Berger
Le gouvernement doit faire des annonces pour préserver leurs missions et revaloriser les salaires, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, syndicat réformiste "macron-compatible" jusqu'ici et jusqu'à la prochaine, si elle ne frappe pas sa clientèle électorale.
Les neuf syndicats de la fonction publique (CGT, CFDT, FO, FSU,Solidaires, Unsa, FA-FP, CFE-CGC, CFTC) lancent un appel unitaire à se dresser contre le projet de loi censé "moderniser" le statut des fonctionnaires. "Depuis de nombreuses années, les fonctionnaires ont le sentiment d'être considérés comme des coûts et pas comme des professionnels qui apportent un service à la population", explique Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, qui participera à la manifestation parisienne.
"Les fonctionnaires ont un sentiment de mépris qui traîne depuis longtemps" (Laurent Berger, sur franceinfo)
"Nous avons déposé une trentaine d'amendements qui ont été retenus" sur le projet de loi qui sera débattu à l'Assemblée nationale à partir du lundi 13 mai "mais il y a encore beaucoup de désaccords".
"Quand on est contractuel en contrat court dans la fonction publique, on est moins bien traité que dans le privé," explique Laurent Berger sur franceinfo
"Dans le privé, il y a la possibilité d'avoir une prime de précarité à la fin du contrat. Ce n'est pas ce qui est prévu dans le projet de loi", fait observer le responsable syndical. Le texte envisage un contrat de six ans maximum dans la fonction publique : "Cela existe dans le privé, ce sont des contrats de chantier, mais on ne peut pas y mettre fin du jour au lendemain sans motivation alors que c'est ce qui est prévu dans le projet de loi." La CFDT se bat pour que les contractuels "soient traités à égalité avec ce qui se passe dans le privé".
Négociations avec le gouvernement
"Travailler ensemble avec le gouvernement" sur un certain nombre de sujets, "moi, je dis chiche", lance pourtant Berger, le secrétaire général de la CFDT. Edouard Philippe a reçu ce lundi à Matignon les syndicats, le patronat et les associations d'élus pour lancer sa "mobilisation générale" pour l'emploi et l'écologie.
La réforme des retraites
Le projet de réforme des retraites doit être présenté au début de l'été. La concertation menée par Jean-Paul Delevoye planche sur plusieurs possibilités, mais Macron a rappelé le 25 avril que les Français devraient travailler davantage.
L. Berger rejette la piste de l'allongement de la durée de cotisation, évoquée par le chef de l'Etat. "On n'a pas besoin d'un nouvel allongement d'une durée de cotisation", argumente le patron de la CFDT.
"Il faut arrêter de jouer les hypocrites sur l'âge de départ à la retraite," Laurent Berger à franceinfo
"Le patronat n’est pas sérieux, assure le macron-compatible. Quand je l’entends dire ‘il faut partir à 64 ans' et qu’il vire des salariés à partir de 55 ans pour des motifs tous plus contestables les uns que les autres, il n’est pas cohérent", développe Laurent Berger.
"Ce qui pèse sur nos systèmes sociaux, sur l'ambiance de la société et sur les situations d'exclusion, c'est la persistance d'un chômage de masse et de longue durée", souligne Laurent Berger. "C'est d'abord là-dessus qu'il faut agir", continue-t-il.
Des "gilets jaunes" fichés à l'AP-HP
Suite aux révélations du Canard enchaîné, une mission d'enquête a été déclenchée le 24 avril sur des soupçons de fichage de "gilets jaunes" par l'AP-HP. "Si c’est une réalité, c’est scandaleux", doute encore le secrétaire général de la CFDT sur franceinfo. "Si les choses se confirmaient, il faudrait mettre fin à ses pratiques mais aussi savoir comment et pourquoi elles ont été développées."
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