Le Parti Communiste Français a-t-il reçu le coupde grâce du Rassemblement National de Marine Le Pen ?
Les bastions communistes se sont-ils rendus au Rassemblement national ?
Avec un réseau de 759 maires communistes et apparentés, 235 conseillers généraux, 2 397 maires adjoints, 6 596 conseillers municipaux, le PCF est la troisième force politique de France, en termes d'élus de proximité.
Sur les 404 communes de France métropolitaine de plus de 20.000 habitants, 37 de ces communes ont un ou une maire communiste ou apparenté. 67 % de ces communes sont en Ile-de-France, les autres se répartissent entre les départements des Bouches-du-Rhône (4), de l’Isère (3), de la Seine-Maritime (2), du Rhône (2) et du Cher (1). Ces 37 communes totalisent 1.595.151 habitants. 73 % d’entre elles sont gérées dans le cadre de majorités rassemblant les communistes, les Verts et les socialistes, ainsi que des citoyens issus de la société civile.
Toutes les "municipalités communistes" restent marquées par un très fort ancrage à gauche, mais aussi en zone urbaine dense par une abstention et une non inscription électorale plus fortes que la moyenne départementale et nationale.
Il y a les villes qui ont été liées à une histoire industrielle particulière comme Vénissieux, La Courneuve, Saint-Denis, d’autres sont issues d’anciens bassins miniers ou sidérurgiques. Elles sont aussi le produit des différentes vagues d’immigration : Bretons, Savoyards, Auvergnats, Polonais, Italiens, Espagnols, Maghrébins, Africains, Chinois… Or, dans les années 1980-2000, ces villes ont subi des mutations profondes de leur territoire, liées à une désindustrialisation brutale et violente. Moins que d'autres, elles ont su préserver leurs activités traditionnelles et ont cédé la place soit aux friches industrielles et au chômage et à la précarité de masse, en particulier chez les jeunes, soit aux PME-PMI de services.
Dans toutes ces communes, la gauche a été largement majoritaire au second tour de la présidentielle de 2017 et, dans une part importante d’entre elles, la droite politique - hors Front national - obtient des résultats électoraux faibles.
Plus de 3.300.000 citoyens vivent encore dans une commune gérée par un ou une maire communiste ou apparenté. Les départements zones de forces en matière de densité de d’implantation municipale du PCF sont : l’Aisne, l’Allier, les Bouches-du-Rhône, le Cher, la Corrèze, les Côtes-d’Armor, la Dordogne, le Gard, l’Isère, la Meurthe-et-Moselle, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calais, le Puy-de-Dôme, la Seine-Maritime, la Somme, la Haute-Vienne, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne.
La perméabilité historique entre l'électorat communiste et l'électorat frontiste se confirme aux européennes de 2019
Arles, Bouches-du-Rhône
Six listes sur les 34 en lice recueillent plus de 5% des voix et, avec 4,67%, le PCF n'en est pas. Le Rassemblement national (32,41%), 'Renaissance', soutenue par la République en marche, les juppéistes et le MoDem, (16,37 %).
Dieppe, Seine-Maritime
Le PCF est en troisième position avec 9,67%, derrière le Rassemblement national avec 27,86% et la liste LREM-Modem (18,11%).
Fontaine, Isère
Dans ce département, le nord a voté Rassemblement national et le sud, LREM.
A Fontaine, c'est la liste Prenez le pouvoir de Marine Le Pen qui a récolté le plus de voix avec 21,31% des suffrages exprimés. La liste d'alliance de LREM et de ses partenaires juppéistes d'Agir et du MoDem de Bayrou s'est classée deuxième en totalisant 17,95% des votes. Ensuite la liste Europe Ecologie arrive troisième avec un total de 15,91% des votes.
La Courneuve, Seine-Saint-Denis
C'est l'une des deux villes, avec l’Ile-saint-Denis, qui ont voté pour la France insoumise (LFI) en première place, avec 16,21% des suffrages exprimés. La liste RN s'est classée deuxième avec 15,49% des voix. Enfin la liste de la majorité présidentielle, renforcée d'Agir (juppéiste) et du MoDem (Bayrou) arrive troisième avec un total de 12,57% des voix. La participation de 32,17% est plus faible qu'au niveau national (51,3%).
Sept autres villes du département, qui constituaient avec d’autres la "ceinture rouge" de Paris, ont voté Europe Ecologie-Les Verts (dont Saint-Ouen, Montreuil, Pantin, Les Lilas, Le Pré-Saint-Gervais). Ce département était un fief historique de la gauche.
Sur les quarante villes qui composent la Seine-Saint-Denis, le RN est arrivé en première place dans 17 d’entre elles dont Bondy (17,1%), Clichy-sous-Bois (22,7%), Aulnay-sous-Bois (18,5%) ou Aubervilliers (16%).
Martigues, Bouches-du-Rhône
La liste de Marine Le Pen a reçu le plus de voix avec 30,99% des suffrages exprimés, devant la liste présidentielle qui se classe deuxième (14,76%). La liste communiste n'arrive que troisième avec un total de 12,14% des votes.
Sa voisine Port-de-Bouc a également cédé, mais de peu : RN 29,96% contre la liste communiste (Pour l'Europe des gens contre l'Europe de l'argent) qui s'est classée deuxième avec 29,61% des suffrages, suivie de LFI (11,02%), LREM, quatrième (7,92%), EELV (6,37%). La participation atteint 43,87%.
Vénissieux, Rhône
C'est la liste du Rassemblement national qui a rassemblé le plus de voix avec 22,02% des suffrages exprimés. La liste LREM, MoDem et Agir s'est classée deuxième avec 17,01% des voix. Enfin la liste EELV arrive troisième avec un total de 12,15% des voix.
La participation atteint 34,91%: elle est plus faible qu'au niveau national (51,3%).
Un phénomène remarquable dans l'ensemble des villes communistes, à l'exception de Martigues (51,45%, plus élevée qu'au niveau national (51,3%)..
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