Qu'est-ce que c'est que cet oiseau rare déniché par Macron pour les Européennes ?
A la tête de la liste présidentielle aux élections européennes, LREM, Nathalie Loiseau s'est déclarée "soulagée" dimanche de la suppression de l'ENA - école qu'elle a dirigée entre 2012 et 2017...
Jeudi, lors de sa conférence de presse, le chef de l'Etat a confirmé son intention de supprimer l'Ecole nationale d'administration - dont il est diplômé, à la différence de Mme Loiseau - et expliqué vouloir mettre fin aux "grand corps" de la fonction publique. Il a raté Normal Sup (il compense désormais par sa pédanterie), mais a fini 5ème de la promo Senghor de l'ENA de Strasbourg en 2004 à l'age de 27 ans, dont Wauquiez est sorti major de la promotion Mandela en 2001, à 26 ans.
"Je suis soulagée qu'on donne un coup de pied dans la fourmilière", a lancé Nathalie Loiseau sur Radio J.
"Je sais ce que j'ai pu faire pendant cinq ans à essayer de réformer cette école, il y a des choses que j'ai réussies, dont je suis fière, mais je sais aussi les limites auxquelles je me suis heurtée", a-t-elle développé, en pointant notamment "le manque de diversité" des élèves, mais éludant le sujet du dette accumulée par l'école, singulièrement du fait de sa gestion.
Lien PaSiDupes : "Nathalie Loiseau a laissé en vrac les comptes de l'ENA"
La tête de la liste Renaissance, qui agrège La République en marche, le MoDem et leurs alliés (dont les juppéistes d'Agir), a encore mis en exergue un "entre-soi social", en appelant à ce "qu'il n'y ait pas de discrimination sur l'origine, qu'elle soit sociale, qu'elle soit géographique, qu'elle soit culturelle".
"Qu'on ait des gens de talent de partout : c'est ça la promesse républicaine"
C'est ce qu'elle a fait valoir, en visant "toute la chaîne de l'éducation depuis le primaire, le secondaire, le supérieur, qui doit se mettre en ordre de marche pour lutter contre les discriminations," a-t-elle martelé.
Par ces mots, la tête de liste LREM exprime son allégeance à la pensée dominante imposée aux milieux universitaires (Université, SciencesPo, ENA et autres grandes écoles) par les lobbies indigénistes qui substituent à la lutte des classes la dictature de l'anticolonialisme réchauffé et de la diversité ordinaire.
Aristocratie et tiers-état
"On se pose tous les mêmes questions : est-ce qu'on recrute vraiment tous les talents, ou est-ce qu'il y a une distorsion avant que les gens arrivent jusqu'à nous ?", a-t-elle interrogé.
"La sélectivité, c'est pas un gros mot, l'élite, c'est pas un gros mot", a-t-elle répondu, "mais sans autre distinction que celle de leur vertu et de leur talent".
A propos du classement de l'ordre de sortie de l'ENA, l'une des plus régulières et virulentes critiques contre l'école, Nathalie Loiseau a considéré qu'"il y a là un sujet" : "qu'il y ait une aristocratie et un tiers-état à la sortie des écoles de service public, poser la question, c'est y répondre", a-t-elle fait valoir.
Finalement, à LREM, la lutte des classes n'est pas enterrée.
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