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mercredi 24 avril 2019

"Suicidez-vous", un détail de l'abjection des années Macron

Les responsables ne sont ni les policiers, ni les Gilets jaunes


Sortir de la crise requiert respect et humilité : 
Un pervers narcissique est-il adapté à la situation ?
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Façade de la gendarmerie de Landivisiau, Finistère
(dont Richard Ferrand fut député PS, puis LREM)
Des manifestants de l’acte XXIII des Gilets jaunes à Paris ont scandé à plusieurs reprises "Suicidez-vous, Suicidez-vous !" face à des policiers, samedi 20 avril, alors que l’année 2019 marque une hausse historique du nombre de suicides dans la police de Macron et Castaner. Ce slogan abject ne passe pas dans les media qui en profitent pour régler des comptes avec les contestataires de leur maître.
Le Parquet de Paris a ouvert une enquête du chef d'outrage à personne dépositaire de l'autorité publique commis en réunion, confiée à la sûreté départementale. Avec l'aide de leurs collègues du Renseignement qui suivent depuis plusieurs semaines les manifestations, les enquêteurs vont devoir identifier les offenseurs, dont certains avaient le visage masqué, mais qui ont pu être marquées avec un produit bleu indélébile aspergé par un camion des forces de l'ordre, place de la République.

C
e slogan anti-flics ne peut être qualifié de "provocation au suicide"

"Flic suicidé à moitié pardonné" avait écrit sur sa camionnette un Gilet jaune, 

André R., âgé de 52 ans, un habitant de Caussade, arrondissement de Montauban, dans le Tarn-et-Garonne. Il sera jugé en juillet prochain pour "outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique". Samedi à Paris, lors de l'Acte XXIII, des manifestants avaient déjà crié "suicidez-vous" aux forces de l’ordre. Une enquête a été ouverte. Or, selon la loi, il ne s’agit pas d'une incitation au suicide.

Ces slogans ont soulevé une vague d’indignation à la fois chez les syndicats de policiers et dans la classe politique, essentiellement macronienne, en soutien à Macron et Castaner qui ont donné des ordres de fermeté, feu vert à des excès, dont des réactions de policiers vindicatifs.

Alors que le second degré se veut l'apanage des intello-bobos parisiens, il est néanmoins pratiqué par les gueux et, les élites se sentant dépouillées, leurs cris d'orfraie visent à leur reprise du pouvoir. Des tags évoquant le suicide des forces de l’ordre ont encore été découverts, lundi, sur la façade de la gendarmerie de Landivisiau (Finistère). Le syndicat 'Alternative police' (CFDT, représentant tous les policiers, gradés, gardiens de la paix et adjoints de sécurité ...proche du pouvoir) demande " une reclassification de ces actes en incitation au suicide". Mais est-ce vraiment possible ?

La provocation au suicide, c’est quoi ?
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Et une "cagnotte" en soutien au fêtard Castaner ?
"Le délit de provocation au suicide a été créé il y a une vingtaine d’années, à la suite de la publication d’un livre qui s’appelait Suicide : mode d’emploi. On l’avait retrouvé au chevet de gens qui s’étaient donné la mort. Il contenait de véritables recettes pour se suicider", explique Didier Rebut, professeur de droit pénal à l’université Paris 2-Assas. Cette infraction est définie par l' article 222-13 du code pénal. Selon la loi, "le fait de provoquer au suicide d’autrui est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende".

Pour que cette infraction soit retenue, "il faut qu’elle soit suivie des faits, ce qui heureusement n’a pas été le cas" avec les policiers et gendarmes à qui ces slogans étaient adressés, souligne Céline Parisot, présidente de l'Union Syndicale des Magistrats (USM).

Pourquoi les faits sont-ils qualifiés d’outrage par les parquets ?
Une autre qualification est possible, celle de l’outrage, ajoute Céline Parisot. L'article 433-5 du code pénal prévoit qu’il est puni d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende "lorsqu’il est adressé à une personne dépositaire de l’autorité publique", ce qui est le cas dans ces affaires. Les faits auraient pu être qualifiés d’injure, précise la magistrate, si les personnes visées étaient des particuliers. L’auteur d’une injure ne risque qu’une amende "sauf s’il s’agit d’une injure de type raciale par exemple", précise la présidente de l’USM.

Les faits peuvent-ils encore être requalifiés en "provocation" ?
Si un policier présent à la manifestation de samedi ou un gendarme habitant la caserne qui a été taguée mettait fin à ses jours, les faits pourraient-ils être requalifiés ? "Il faudrait établir un lien entre les slogans et le suicide", poursuit Céline Parisot. "Il y a rarement une seule cause quand une personne se donne la mort. Cela n’a pas d’importance si l’on n’arrive pas à déterminer que c’est la seule cause de son suicide. Il faudra par contre prouver que c’est une des origines du suicide, que ce policier était bien présent ce jour-là à la manifestation et qu’il a été destinataire des slogans."
Que ceux qui ont proféré ces propos à l’encontre de policiers qui ont l'ordre de les "nasser" en fin d’après midi, comme le 20 avril 2019 place de la République, soient des "ultra-jaunes", comme les appelle Christophe Castaner, ou des anarcho-révolutionnaires du Black Bloc, n’y fait rien : l’atmosphère de ces samedis est toujours la même, avec pour seule conséquence, une répression quasiment sans équivalent dans notre histoire sociale.
Les responsables ne sont pas ces policiers stigmatisés qui ne font qu’obéir aux ordres, même si certains le font avec un peu trop de zèle. Les responsables sont à la tête de l’Etat, Emmanuel Macron, en premier lieu, et son bras droit Christophe Castaner, avec toute la cascade hiérarchique allant jusqu’aux préfets. Pourvu qu'ils n'aillent pas attenter à leurs jours : la presse compassionnelle nous a alertés sur leur risque de burn-out épuisement mental.
En refusant de cibler les activistes de l'extrême gauche anti-républicaine, le pouvoir macronien favorise l'explosion des slogans "anti-flics": "On déteste la police", typiquement anarchiste, et celui, récent du fait de la radicalisation des contestataires exaspérés par le mépris de Jupiter, "Suicidez-vous", sont effectivement intolérables. Mais ce sont les causes des excès de langage qu'il faut chercher pour désigner les vrais responsables, après 23 semaines d'une lutte épuisante et de sacrifices des manifestants, harcelés alors qu’ils descendent dans la rue dans le calme, car soupçonnés a priori et humiliés par des fouilles préventives, avant d'avoir prononcé le moindre mot ou esquissé le moindre geste de travers. La politique répressive de Macron mise en oeuvre par ce benêt de Castaner rend insupportable la présence de ces milliers de policiers suréquipés  - et armés de "flash-balls" (LBD 40) mutilants -  qui, en fin de manifestation, interdisent aux Gilets jaunes de quitter le lieu de dispersion. Les bouches de métro sont fermées et, entre grenades de désencerclement et gaz lacrymogènes qui font suffoquer, qui supporterait sereinement une telle pression ? 
Outre la fin de cette politique de l'affrontement et d'affichage de la force brute et aveugle, la seule réponse efficace serait l'arrestation des vrais casseurs  - puisqu'ils sont connus, identifiés au fil de la vingtaine de rassemblements -  qui continuent de prospérer chaque samedi : malgré la mobilisation hebdomadaire d'effectifs policiers disproportionnés, on les voit agir en toute impunité sur des vidéos exploitables. Pour quel effet la loi anti-casseurs a-t-elle été votée ?

Que des mécontents - qui plus est méprisés - en arrivent à vociférer de telles horreurs, alors que 28 policiers se sont donné la mort, est évidemment condamnable. Mais
les media et les acteurs politiques - dont la presse - ont évacué leur obligation d'équité faisant l'impasse sur l'appel, le matin même, au départ de leur manifestation, des gilets jaunes : "Ne vous suicidez pas, rejoignez-nous !" 

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