Le président départemental du MEDEF fait le pari de sauver Whirlpool
La visite du président Macron à Amiens a encore été l'occasion pour les salariés de l'usine Whirlpool de crier leur insatisfaction,
le mardi 3 octobre 2017, alors que l'accueil avait déjà été houleux pendant la campagne présidentielle. Le groupe américain a en effet choisi de déménager toute la production en Pologne. Le candidat Macron, ex-ministre de l'Economie, avait promis, le président est revenu, grâce à la détermination d'un patron local qui s'engage à reconvertir les 290 salariés.
"Nous allons faire des casiers réfrigérés intelligents, servant à la livraison de denrées périssables : les fruits et légumes, la viande, le poisson, mais aussi les vaccins", explique cet entrepreneur engagé à La Croix.
"Nous allons aussi produire des chargeurs pour vélos ou voitures électriques. Ce sont des activités proches des métiers de Whirlpool : le découpage de tôles, l’injection plastique et l’intégration de circuits électriques ou électroniques".
Mais Macron n'en a pas fini...
Le député d'extrême gauche, François Ruffin, 42 ans, la France insoumise, l'a interpellé à Amiens, dont il est le député de l'extrême gauche (Parti communiste français, d'Europe Écologie Les Verts et d'Ensemble !, des alternatifs du Front de Gauche), dans la circonscription imperdable de Maxime Gremetz.
Le site du groupe d'électroménager était menacé de fermeture mais, à la faveur de la présidentielle, le site français de l'entrepreneur américain a trouvé un repreneur. La société WN du président du MEDEF Somme, depuis le 21 janvier 2016, Nicolas Decayeux, 47 ans, a déposé une offre de reprise qui devait un épine du pied du banquier-candidat en créant 277 emplois sur ce site qui employait 300 personnes.
Le repreneur est Président-Directeur Général de Decayeux Industrie à Feuquières-en-Vimeu (Somme), groupe familial leader européen de son secteur, spécialisé dans la fabrication de boîtes aux lettres depuis 1872 et qui emploie aujourd’hui plus de 600 personnes dans 9 pays.
François Ruffin, sur le parking de Whirlpool mardi matin, s'est "félicité" devant la presse "qu'il y ait une reprise par N. Decayeux (46 ans), et que les pouvoirs publics aient été attentifs à la situation des salariés, mais ça n'a pas été fait par hasard mais parce que les salariés se sont bougés le derrière."
Le député de LFI a par ailleurs demandé un "appui des pouvoirs publics"
Face au président, il a réclamé de pouvoir avoir accès au fichier des intérimaires chez Whirlpool", dont l'avenir est incertain, dans le cadre du plan social. En présence du repreneur, Nicolas Decayeux, qui prend des risques financier sous la pression politique de la présidentielle, et se "félicitant de ce projet de reprise", le député en a attribué le mérite du sauvetage aux "salariés d'abord, qui se sont battus pour l'avoir et pour attirer l'attention des pouvoirs publics."
Un dialogue social "exemplaire"
"Je vais vous dire, a acquiescé Emmanuel Macron, ils ont deux choses qui font que ça a marché. La première, c'est qu'ils ont un savoir-faire, reconnu par le repreneur. Et la deuxième [on dira 'la seconde' des deux], c'est qu'ils n'ont jamais joué la politique du pire. Ici, c'est exemplaire de ce qu'est un dialogue social. Jamais ils n'ont pris l'usine en otage, jamais ils n'ont été dégrader l'entreprise. Quand des salariés savent faire cela, ça paye." Le président a également assuré qu'il allait "voir ce qu'on peut faire" pour les intérimaires."
Le dossier Whirlpool Amiens a connu le 12 septembre un dénouement heureux mais restant à concrétiser avec la signature d'un accord entre le groupe d'électroménager et l'industriel picard Nicolas Decayeux pour "réindustrialiser" le site, promis à la fermeture en juin 2018.
Le site d'Amiens emploie 300 CDI, 250 intérimaires en quasi-temps plein et une centaine chez le sous-traitant pour les plastiques Prima France SAS, société dirigée par le PDG , Fernando Iannucci.
Les 56 salariés du site bénéficieraient des mêmes conditions que ceux de Whirlpool, soit 1.800 euros par année d’ancienneté et une prime supra légale de 25 000 euros.A noter que l’intersyndicale a obtenu de Prima France une augmentation de salaire de 4 %, ainsi qu’un treizième mois, pour les mois d’activité restants, à compter du mois de juillet, dans le cadre des Négociations annuelles obligatoires (NAO). Contrairement à Whirlpool qui suscite l’intérêt de plusieurs entreprises, dont Decayeux, rien se filtre du côté de Prima, même si des pistes de reprise existent.
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