Une centaine de militants et d'élus LREM annonce son abandon en marche
Ils vont quitter le mouvement à la veille du congrès de Lyon, où le candidat unique de l'Elysée est assuré d'être élu délégué général du parti majoritaire. Les futurs démissionnaires sont pour la plupart de simples adhérents, mais aussi des élus, des animateurs de comités locaux ou encore des référents issus de toute la France.
Ils se surnomment les "100 démocrates".
Ces marcheurs déçus publient une tribune ("La démocratie n’est pas En Marche!"), ce mardi 14 novembre. Ils dénoncent le manque de démocratie au sein de La République en marche, notamment pour choisir la nouvelle direction du parti. Parmi ces élus figurent la Finistérienne Tiphaine Beaulieu, présidente de la Confédération des Marcheurs de la République (ex-"Marcheurs en colère" qui, ces derniers mois, ont été "des lanceurs d'alerte"), et Emmanuel Drouin, ci-dessus, architecte et élu municipal de Segré (Maine-et-Loire). Lien
En conséquence, ils annoncent leur départ du mouvement.
Les démissionnaires, par la voix de la militante Tiphaine Beaulieu, enseignante-formatrice en Travail social, ci-contre, estiment que "les nouveaux statuts" du parti, "avec une représentativité très affaiblie de la base militante, ne permettent ni la liberté d'opinion et d'expression, ni une critique interne du pouvoir contre ses propres abus".
Dès août 2017, En Marche! dénonça le "comportement pas constructif" d'une de ses adhérentes qui demandait déjà "de la transparence." Devant la presse, Tiphaine Beaulieu avait en effet expliqué "ne pas comprendre pourquoi il y a cette opacité" au sein de la République en marche!. La direction répond à son adhérente, expliquant qu'elle "menace de contentieux sans que l'on sache ce qu'elle nous reproche".
A LREM, tous et toutes n'ont pas le droit de vote
L'élection arrangée, le samedi 18 novembre, du futur chef du parti est un scrutin réservé à 200 électeurs choisis parmi les 380.000 militants : l'immense majorité ne pourra pas voter, comme cela se fait dans les autres partis.
Seul un collège -d'élus, de cadres et 200 militants tirés au sort- est appelé à exprimer son choix ce samedi, avec un candidat unique, Christophe Castaner.
LREM "offense les principes fondamentaux de la démocratie avec un mode d'organisation digne de l'Ancien régime", dénoncent les démissionnaires.
Lundi 13 novembre, la liste "En Marche Citoyens" a d'ailleurs demandé qu'un débat soit organisé "histoire que chacun puisse défendre ses arguments", rapporte RTL.
"Le parti est en état dépressif. Il est difficile d'être un parti de gouvernement, surtout quand vous n'avez qu'un an d'existence", oppose de son côté le député du Val-de-Marne Laurent Saint-Martin (think-tank de centre gauche 'En Temps Réel', présidé par Gilles de Margerie, "lieu de rencontre entre acteurs publics et privés soucieux de confronter leurs expériences et analyses des enjeux économiques de demain", avec Philippe Crouzier et Bernard Spitz), dans L'Opinion. Elu de 32 ans au poste de rapporteur général du budget, Laurent Saint-Martin s'était soumis à sa direction pour le céder à un PRG de 58 ans.
Selon le quotidien, à peine 10% des militants seraient encore actifs.
Outre "une sorte de Politburo", les "100 démocrates" (seulement) déplorent aussi le culte de la personnalité autour d’Emmanuel Macron (et de Brigitte, son épouse : comme au temps des Ceausescu ?). Ils ont le sentiment que leur avis ne compte plus et ont décidé de quitter en bloc le mouvement.
Un huissier remettra les lettres de démission des "100 démocrates" au siège du parti, vendredi 17 novembre.
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