Le chef de l'Etat s'est fait conspuer pendant une vingtaine longues secondes
Les maires veulent que Macron entende leurs problèmes et leurs inquiétudes
Le président de la République est donc attendu au coin du bois, alors qu'il doit prononcer un discours au Congrès des maires de France à Paris. Il a finalement pris la parole peu après 16h30 devant les quelque 15.000 maires réunis Porte de Versailles à Paris, après plusieurs discours.
Arrivée d'Emmanuel #Macron au #CongresdesMaires sous quelques sifflets @franceinfo @France3tv pic.twitter.com/2f6V3QUHj7— Julien Gasparutto (@jugasparutto) 23 novembre 2017
Emmanuel Macron présente jeudi 23 novembre ses projets pour les collectivités territoriales, notamment sur la compensation de l'exonération de la taxe d'habitation. Or, les maires restent plus que sceptiques sur ce qu'il peut leur annoncer pour rétablir la confiance entre l'État et les collectivités : ils sont majoritairement hostiles, puisque les élus du parti du président n'ont pas d'implantation locale.
Arrivée d'Emmanuel #Macron au congrès de l'AMF. Des huées entendues dans la salle #CongresAMF pic.twitter.com/8rWEZnRgFh— Elisa Bertholomey (@ebertholomey) 23 novembre 2017
Le vice-président de l'Association des maires de France lui a adressé de nombreuses critiques dans un discours très applaudi.
André Laignel (PS) lui a notamment reproché "une avalanche de décisions défavorables aux collectivités locales prises depuis l'été", "sans concertation", comme d'habitude.
Le socialiste a observé que "l'autonomie fiscale n'existera plus" avec "des contrats léonins imposés pour contrôler a priori nos budgets", une "réduction imposée du nombre de fonctionnaires" locaux ou encore "la suppression brutale d'emplois aidés".
"Tout ceci est inacceptable et j'espère que le président de la République reviendra sur ses dispositions", a-t-il martelé. Les maires sont "sacrifiés" et "la décentralisation est en danger", a conclu A. Laignel, sous une ovation.
François Baroin, réélu président de l'AMF, a dénoncé pour sa part des contrats "léonins", "obligatoires et assortis de sanctions" pour l'encadrement des dépenses des collectivités locales.
Le gouvernement veut en effet que quelques centaines de plus grandes collectivités signent avec l'Etat des "contrats" pour limiter la hausse de leurs dépenses de fonctionnement à 1,2% par an sur 5 ans, assortis de sanctions financières, si la limite est dépassée.
Les collectivités qui ne signeraient pas ces "contrats" auraient les mêmes sanctions, a rappelé F. Baroin. "Sans liberté, ce ne sont pas des contrats", a-t-il souligné.
Avec cette hausse, la réduction des dépenses des collectivités sur 5 ans "sera proche de 20 à 21 milliards d'euros", plutôt que les 13 milliards annoncés par le gouvernement, a-t-il grondé.
"Cher Emmanuel", lui a lancé F. Baroin, "vous avez dit la confiance, c'est l'autre, mais l'autre, c'est nous, et on a encore un peu de travail à faire", a-t-il insisté.
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