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vendredi 20 juin 2014

Intermittents : la CGT menace le festival d'Avignon plus sûrement que le FN

Olivier Py adopte désormais un profil bas

Lors des municipales, Olivier Py,
le directeur du Festival d'Avignon, avait déclaré qu'il refuserait de travailler avec le Front national 
si ce dernier remportait la mairie. 

Le démocrate ne voyait alors que deux solutions, soit démissionner, soit délocaliser le Festival, "parce que je ne me sens absolument pas de travailler avec une municipalité Front national." Il soupçonnait une culture qui est "évidemment repliée sur elle-même qui ne s’intéresse plus à la parole de l’étranger, qui ne s’intéresse plus à l’international et qui fait du populisme croyant faire du populaire…"

Le Festival est maintenant menacé par la CGT

Le syndicat d'extrême gauche maintient son appel à la "grève massive" pour tout le mois de juillet. Manuel Valls a beau faire des promesses pour apaiser les esprits, le mouvement de grogne des intermittents devrait se poursuivre et menacer les festivals d'été. La CGT-Spectacle a en effet reconduit vendredi son préavis de grève pour tout juillet. Le syndicat appelle même à une "grève massive" le 4 juillet, jour de l'ouverture du festival d'Avignon.

"L'été ne se passera pas normalement,  "si le gouvernement ne nous entend pas pour sortir un plan d'apaisement équilibré et durable qui prenne en compte nos propositions."  Le préavis de grève, qui court jusqu'au 30 juin et qui a déjà occasionné de nombreuses perturbations dans les festivals, est "reconduit à partir du 1er juillet pour tout le mois".

Valls est passé aux menaces contre le syndicat. Jeudi, après avoir reçu le rapport du médiateur du député PS Jean-Patrick Gille, le Premier ministre a multiplié les annonces, soufflant le chaud et le froid. D'un côté, la réforme de leur assurance-chômage sera appliquée, mais en repoussant provisoirement sa mesure la plus contestée et en sanctuarisant les budgets. 

 Valls donne des coups de menton, mais recule

 Olivier Py dans tout son style
"Les intermittents concernés ne verront pas de changement de leur situation par rapport à la situation actuelle"
En effet, l'Etat prendra à sa charge le "différé d'indemnisation", mesure que les intermittents dénonçaient puisqu'elle rallonge le délai de carence entre la perception des derniers revenus et le versement des allocations-chômage.
L'Etat, ce n'est pas Valls, c'est nous. 
Au final, la réforme sera appliquée. "Je le confirme, cette convention doit être agréée et elle sera agréée par le gouvernement. Il y va du respect de la signature des partenaires sociaux majoritaires qui l'ont signée", a maintenu Manuel Valls. Il reste ferme, mais si l'Etat financera Pôle Emploi, c'est-à-dire qu'il fera l'avance, aggravant les déficits publics, ce seront en fait les Français imposables qui paieront 90 millions d'euros en année pleine, pour apaiser les intermittents...

Deuxième pas en arrière: un effort sur le budget de la création  

La bonne volonté des Français est sans limites. Le Premier ministre a annoncé que le budget alloué au spectacle vivant et à la création artistique serait maintenu pour les trois années à venir, jusqu'en 2017. Il a tenu à souligner qu'il s'agissait d'un "effort très significatif", fait "en plein accord avec le président de la République". Filippetti ne joue plus que les seconds rôles.

Une réflexion globale pour préserver l'avenir. Manuel Valls a annoncé un mission pour redéfinir le statut des intermittents. Une équipe de trois -les troïka se multiplient- , à laquelle participera l'actuel médiateur, devra plancher sur un nouveau cadre. "Il nous faut rompre avec ce cycle infernal de crises et de tensions" pour mettre en place "un cadre enfin sécurisé et stabilisé", a-t-il déclaré, avant de conclure : "il va falloir inventer, innover, créer, les conditions d'une nouvelle donne pour l'intermittence".

Et Olivier Py reste en coulisses

Alors que la menace cégétiste est aux portes du festival qu'il dirige, Py ne démissionne plus: plutôt que de se délocaliser sur l'autre rive du Rhône, il se maintient et joue les oies du Capitole. La billetterie a été ouverte ce lundi et le directeur de la manifestation a fait part de son inquiétude au micro d'Yves Calvi, sur RTL. "La menace est réelle : si le gouvernement agréé cet accord, il y aura grève et si il y a grève il y aura sûrement arrêt du festival et des festivals", a-t-il prédit, avant d'en appeler à Matignon. "Je pense que c'est à Manuel Valls de prendre une décision… qui sera peut être difficile, et à convaincre les deux syndicats qui ont signé qu'il faut revenir à la table de travail !", a estimé le  théâtreux.

Olivier Py fait le grand écart: à la fois il rappelle qu'il doit sauver " l'édition 2014 (mais peut-être aussi les suivantes) et non seulement défend la grève, "droit inaliénable de la République", mais "applaudit même les grévistes courageux" ! Les artistes ne sont pas des comptables -pas même en intermittence-  mais "le coût d'un arrêt du festival se chiffrera peut-être à 4 ou 5 millions d'euros, et l'avenir même de l'institution festival est mise en danger. On ne sait pas qui renflouera l'énorme trou que va causer cet arrêt du festival. On est face à une véritable catastrophe." D'ailleurs, pourquoi le public miserait-il un kopec sur cette entreprise qui part à vau-l'eau?

Valls a froncé le sourcil, mais les intermittents n'abandonnent pas un si beau rôle  Le premier ministre parle, mais est inaudible. La CGT a appelé vendredi 20 juin, à une "grève massive" pour l'ouverture du Festival d'Avignon, le 4 juillet, et reconduit son préavis pour tout le mois de juillet.
 

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