Bercy veut seulement s’assurer que l’offre d’Altifort est "sérieuse"
Alors que le président hâbleur poursuit sa tournée des capitales européennes,
le gouvernement souhaite s’assurer des garanties de la seule offre de reprise pour le site d’Ascoval
La Belgique a boudé le Rafale au profit de son rival américain, mais le groupe franco-belge Altifort se dit intéressé par la reprise de l'une des aciéries les plus modernes d'Europe à Saint-Saulve (Nord), France. La nouvelle secrétaire d'Etat à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, 44 ans, se contentera de vérifier que ce partenaire stratégique est "sérieux", a-t-elle expliqué ce vendredi.
"C’est notre travail de savoir si cette offre est sérieuse", a-t-elle déclaré à la presse, d'un air important, avant une réunion à Bercy avec les dirigeants d’Altifort et les administrateurs du site en redressement judiciaire.
"Il y a un projet de reprise (...) mais c’est un projet que l’on doit examiner pour être sûrs que la solution est pérenne", a-t-elle ajouté. "On ne peut pas revenir devant les salariés dans un an en leur disant finalement que ça n’a pas marché", a-t-elle commenté, peu avare de propos inutiles.
La veille avait demandé un avis indépendant sur la situation économique du site où presque 300 emplois sont menacés.
Dans un exécutif qui enfile les erreurs et contre-performances, mais assure qu'il "assume", à l'instar de son chef de file, "ce serait irresponsable de notre part. Ce serait ne pas les respecter", n'a pas hésité a raconter encore Pannier-Runacher, borderline avec la démagogie.
Selon elle, "l’élément bloquant, c’est les clients. C’est d’être sûrs que l’on a suffisamment de volumes qui peuvent être vendus à des clients qui existent". En matière électorale et de remaniement gouvernemental, Macron manque aussi de clients: l'ex-banquier est-il donc le mieux placé pour résoudre ce problème industriel ?
La secrétaire d’Etat n’a pas souhaité préciser de date à laquelle le gouvernement pourra disposer de cette évaluation
Ex-administratrice indépendante et présidente du comité d’audit du groupe Elis et du groupe Bourbon, elle a demandé au cabinet Roland Berger un ...rapport sur la situation économique du site, demandée et sa rencontre par la suite avec les représentants du personnel d’Ascoval.
L’aciérie de Saint-Saulve (Nord), qui compte 281 employés, est menacée de disparition depuis la liquidation judiciaire en février de son principal actionnaire, Ascq Industries, et s’est vue accorder cette semaine un sursis de deux semaines par la justice.Ses principaux clients sont Airbus, Boeing, Bombardier Aéronautique et Embraer. Asco est, notamment, l'un des partenaires des projets Airbus A380, Airbus A400M et Lockheed Martin F-35. Ce dernier vient d'être préféré, on l'a dit, au Rafale français...
Vallourec, spécialiste des tubes en acier sans soudures et dont l’Etat est actionnaire à 17%, a refusé en début de semaine cette demande, la jugeant "contraire à la préservation (de ses) intérêts" et suscitant la colère des syndicats et des élus locaux.
Le groupe Altifort, basé dans la Somme, a présenté une "offre ferme" de reprise, s’engageant à maintenir l’ensemble des emplois et en créer de nouveaux, mais il demande au principal client désormais premier actionnaire, le sidérurgiste français Vallourec, de maintenir son niveau actuel de commandes pendant un an et demi. En 2016, le sidérurgiste Vallourec a cédé 60 % de son aciérie qui fabrique des tubes en acier au groupe Asco Industries - société familiale fondée en 1954 et établie à Zaventem, en Belgique - prenant alors le nom d'Ascoval.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):