Le ‘para-scolaire’ et la mutualité sont gourmands en enseignants
Ce que ne dira pas la Cour des Comptes, constituée de paisibles magistrats aussi intègres que pusillanimes, c’est que les syndicats sont de gros consommateurs de professeurs dans les rectorats, les mutuelles enseignantes et les ‘œuvres’ dites ‘laïques’.
Les magistrats de la Cour des Comptes soulignent la diversité des situations des fonctionnaires prêtés
Le maquis des professeurs mis à disposition
Parmi les enseignants qui ne voient pas d'élèves, la Cour s'est intéressée à ceux qui ont été mis à disposition d'autres institutions. Les magistrats ne cachent pas leur étonnement à la vue des conditions dans lesquelles étaient “prêtés” ces personnels. On retrouve des professeurs dans des univers très différents : Fondation Jean-Jaurès, associations de parents d'élèves (Peep et FCPE), Association des marais mouillés du Poitevin, chaînes de télévision (TV5), associations culturelles ou sportives (rugby, Association du Québec...), mutuelles comme la MGEN, fondations comme celle de Nicolas Hulot ou encore l'Institut François-Mitterrand et celui du Monde arabe. A titre d’exemples , car la liste est extrêmement incomplète et, pour tout dire, confidentielle !
La Cour n'a pas été jusqu'à contrôler la réalité de ces emplois ! Les magistrats ont cependant été surpris par la diversité des situations de ces mises à disposition. Certains bénéficiaires ont signé des conventions avec l'Éducation nationale. D'autres, comme la Cité des sciences qui en accueille 47, remboursent rubis sur l'ongle le traitement des fonctionnaires prêtés. Enfin certains “employeurs” [dont l’identité est pudiquement dissimulée) se voient gratifiés d'une main-d'œuvre gratuite et exonérée de charges sociales. Le rapport relève ainsi le cas d'une association touristique du centre de la France qui “emploie” un professeur certifié depuis le 1er janvier 2003 et ne débourse pas un sou pour ses compétences. Et combien d’autres abus ?
Que font les professeurs qui ne sont pas devant leurs élèves | |
26 500* Enseignants hors secondaires ou hors ministère de l'Éducation nationale | • 26 000 dans les Instituts universitaires de formation des maîtres, les formations pour adultes, dans les prisons... |
18 000* Enseignants non présents dans les classes mais exerçant des activités pédagogiques | • 550 en surnombre dans leur discipline • 1 400 enseignants en réadaptation (mi-temps thérapeutique...) • 650 enseignants en réemploi au CNED** • 7 050 en décharge de leurs cours car ils dirigent une école • 4 500 en décharge de leurs cours pour des missions d'animation sportive au sein de leur établissement, ou pour des interventions extérieures ponctuelles... • 500 mis à disposition et prêts de personnel • 3 350 conseillers pédagogiques |
32 000 * Enseignants sans classe et sans activité pédagogique | • 1 000 remplaçants incapables d'enseigner (non immédiatement disponibles pour un poste par exemple car ils remplissent une mission) • 1 900 en surnombre dans leur discipline • 700 enseignants en réadaptation • 900 mis à disposition • 3 100 enseignants affectés à des fonctions administratives • 1 400 en décharge syndicale (sommes des heures) • 7 800 en décharge statutaire hors animation sportive (des heures de laboratoire, de documentation, de préparation diverses) • 1 700 en décharge pour animation sportive • 4 000 en décharge non statutaire • 9 500 remplaçants inoccupés |
21 000* Enseignants temporairement hors du système éducatif | • 21 000 enseignants en service détaché hors enseignement et en disponibilité |
* Équivalents temps plein ** Centre national d'éducation à distance |
Source : Le Figaro, 12/13.03.2005
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